• Ei tuloksia

Queationa d'organisation

6. Les archives de l'I.0.S

La guerre et les troubles qu'elle a apportés au mouvement ouvrier ont causé de grands dommages aux archives de l'Internationale, qui jusqu'en 1914 se trouvaient 11 Bruxelles, en pleine voie de pros-périté. AprèS que Bruxelles fut libéré de l'occupation étrangère, le mouvement ouvrier belge se reconstitua et prit un essor considé-rable.

Les

locaux de la Maison du Peuple furent trop petits et les premières victimes de celte expansion furent les salles occupées par l'Internationale avant la guerre. Le Parti Ouvrier Belge, qui. ces premières années durant, refusa de participer aux conférences inter-nationales, par suite des expériences faites pendant la guerre, ne se sentit plus responsable -pour l'Intemation·ale; c'est ainsi que les archives de l'Internationale eurent le sort d'être traitées pendant quelque temps comme des épaves. Ce n'est pas le lieu ici de décrire Il. 38

dans tous ses détails l'odYSSée de ces ardl.îves, <Ile ,rappeler comme elles rurent refoulées d'un local à l'autre dans la Maison du Peuple.

pour !tre transportées finalement dans l'édifice scolaire de l'Ecole ouvrière supérieure d'Uccle, et lorsque, là au~i, le manque de

~Iace se fit sentir, reléguées dans une dépendance. Une grande par-tie des effets avait été réunie à la Bibliothèque de l'Education ou-vrière; pour les sauver d'une perte probable, le camarade Huys -mans se chargea finalement des documeniS importants et d'une partie des journaux, qu'il COlloqua dans sa demeure d'Anvers. Ne pou-vant pas tout caser, il confia une partie des publications à la Biblio-thèque municipale d'Anvers.

Au moment où la guerre éclata, une autre partie des documents de l'Internationale se trouvait hors de la Belgique. C'est que, dans les dernières années avant la guerre, les documents relatifs à la 1" Internationale ainsi qu'une série de documents qui appartenaient alors au camarade belge Louis Bertrand, membre de l'Exécutif de l'Internationale, avaient été prêtés par le Secrétariat de l'Internatio-nale à la Fondation Anton Menger, à Vienne, qui avait l'intention de

con~acrer tout d'abord ses fonds à une grande publication de docu-ments se rapportant à l 'histoire de la 1- Internationale. La Fondation Menger confia ce travail au camarade russe N. Rjasanow. Il eut la possibilité de se vouer entièrement à ce travail pendant quelques années et de faire les voyages nécessaires en Europe.

Le

premier volume de l'œuvre allait paraitre pour le Congrès international d'août 1914, et, de fait, au moment où la guerre éclata, la partie de l'œuvre qui reproduisait les d(lcumenrs était déjà compœée dans l'im-primerie de la librairie Dietz, à Stuttgart. Pendant la guerre, les docu-ments restèrent aux mains de Rjasanow, et après la guerre il remit touS les matériaux qu'il avait empruntés ou acquis en vue de son travail à l'Institut Marx-Engels à Moscou, dont il était devenu directeur.

Les effets des archives se trouvaient donc à quatre places; 10 dans la bibliothèque d'Uccle; 2° dans la bibliothèque d'Anvers; 3° au domicile d'Huysmans; 4° dans la bibliothèque de l'Institut Marx-Engels, à Moscou.

Une dernière partie des effets s'est égarée, et il est fort peu pro-bable qu"elle se retrouve. C'est surtout le stook d'anciens comptes rendus de congrès et d'autres .pu·blications de ce genre.

Le

cam.arade Huysmans constate qu.'il n'y a -plus un exemplaire des protQCO!es ~

Copenhague (910) et du rapport de Stockholm (1917), dont il exis-tait Quelques centaines d'exemplaires avant qu'on ait transporté les archives de la Maison du Peuple à Uccle.

Le Comité de 1'1.0.S., au cours de ses sessions d'avril 1926, de février 1927 et de septembre 1927, s'occupa de trouver le moyen de reconstituer ces anciennes archives et de les réunir. Au sujet des documents qui se trouvaient chez le camarade Huysmans, l'Exécutif prit, dans sa séance de février 1927, la résolution de prêter au cama-rade Huysmans, qui a le dessein d'écrire une histoire de l' Interna-tionale avant la guerre, les matériaux qui se trouvent actuellement en

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sa possession, c'est-A-dire de les lui laisser pour une année A partir de sa sortie du ministère, La restitution des effets A 1'1.0.S. devra toutefois avoir lieu au plus tard le 31 décembre 1928,

Pour ce qui concerne les autres livres et publications, le Secrétaire de 1'1.0.S. fut chargé d'entamer des pourparlers avec toutes les instances que cela regardait. Dans la séance de septembre 1927, il .put communiquer A l'Ex6cutif ce qui suit, à propos dUr résultat de ses

démarches, qui prirent beaucoup de temps:

1. Les effets de la bibliothèque de l'Ecole Ouvrière Supérieure d'Uccle ont été triés par le Secrétaire de l'l.O.S., et, pour tous les livres et brochures à propos desquels il pouvait subsister le moindre doute quant au titre de propriété, [e Secrétaire a pris ses décisions en accord avec le camarade Delsinne, directeur de l'Ecole Ouvrière Supérieure. Ces effets Ont été transportés à Zurich en voiture de déménagement au cours du mois de septembre.

Une partie des effets qui se trouvènt à Uccle et qui appartiennent à 1'1.0.S., à savoir une certaine quantité de séries de publications qui ne sont pas absolument nécessaires au Secrétariat pOUf le mo-ment et qui, d'autre part, peuvent être utiles aux travaux de l'Eco[e OUNrière Supérieure, ·poUfU'ont être laissés à Uccle. Ces sér,ies de publications seraient laissées à la bibliothèque de l'Ecole Ouvrière Supérieure à titre de prêt, mais le Secrétariat de 1'1.0.S. se réserve le droit d'en demander la restitution quand il lui .plaira, s'engageant 11 en avertir la bibliothèque de l'Ecole Ouvrière Supérieure au moins deux mois à ('avance. En outre. j'Ecole Ouvrière Supérieure s'enga-gerait à avertir préalablement le Secrétariat de 1'1.0.S. si jamais la bibliothèque allait être transférée ailleurs ou si elle allait être dissoute.

II. La bibliothèque municipale d'Anvers et son administration communale ont eu l'extrême complaisance de remettre à notre dispo-sition tous les livres et publications ayant appartenu à l'origine aux ill1dJ.ives de l'Internationale et qui se trouvaient alors dans cette bibliothèque. C'est surtout à l'entremise des camarades Huys-mans et Eekelers que nous devons la réalisation de cette restitution, lacilitée par le fait que ces effets n'avaient pas encore été catalogués par la bibliothèque d'Anvers. Avec le concours fort complaisant de MM. De Born et l'Hermitte, premier bibliothécaire et bibliothécaire, et en parfait accord avec eux, le Secrétaire de 1'1.0.s. a trié, dans la hibliothèque d'Anvers, les effets en question et' a déterminé lesquels devaient être restitués à 1'1.0.S. Ces effets ont été transportés A

Uccle le 5 septembre 1927, en camion automobile et, de là, ils ont été transportés à Zurich avec les livres et brochures qui se trou-vaient à l'Ecole Ouvrière Supérieure.

III. Les effets se trouvant chez. le camarade Huysmans ont été revus par le SeCrétaire de l'I.O.S., et tous les doublets de livres, brochures et oomptes rendus de Congrès, ainsi que les exemplaires de . livres qui ne sont pas indispensables au travail du camarade Huys-mans ont été transportés à Uccle, en accord avec le camarade Huys-mans; ils Ont été transportés à Zurich avec les autres effelS.

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IV. En ce qui concerne la partie des archives qui se trouve à Moscou, le Secrétaire de 1'1.0.S. a eu l'occasion de parler en per-oonne avec le directeur de -J'Institut Marx-Engels,le professeur N. Rja-sanow. Quant aux documents appartenant personnellement au cama-rade Louis Bertrand (Bruxelles), le professeur Rjasanow venait de convenir avec lui de les acquérir au nom de l'Institut Marx-Engels.

Les documents et imprimés appartenant à l'Internationale elle-même el se trouvant à l'Institut Marx-Engels ont été triés et une petite partie en a été restituée aux archives de 1'1.0.S.

Tous les ouvrages qui ont pu être ainsi reconquis ont été trans-portés à Zurich et placés dans une bibliothèque annexée au Sec ré-tariat, où ils ont été provisoirement mis en ordre. En ce qui con-cerne leur classement définitif, l'Exécutif, dans sa séance de sep-tembre 1927, a approuvé le point de vue du Secrétaire exposé c i-après.

Mission des archives de l'I. O.s.

Depuis que le Congrès International de Paris, en 1890, résolut que le Secrétariai de l 'Imernationale avait (( le devoir de fonder les archives de l 'Imernationale Socialiste H, l'évolution du mouvement ouvrier et de ses institutions a fait de tels progrès qu'il est néces·

saire d'examiner à nouveau quelle est la mission des archives de 1'1.0.S. A celle époque-!à, et -jusqu'à la guerre, on pensait ll'éunir au Secrétariat une bibliothèque et collection de documents du socia-lisme international aussi étendue que possible. Aujourd'hui, une répartition du travail semble elfe opportune. De ce -point de vue, les archives de 1'1.0.S. ne comprendraient que les livres et documents pouvant être utiles aux travaux immédiats du Secrétariat. Le choix ne serait donc pas détenniné -par le but politique pratique,tandis que les études historiques,économiques et scientifiques dev.raient être sau-vegardéespar d'autres institutions. Certes,une.grande et 'vaste biblio-thèque Ine manquer-ait pas d'être fort utile anx travau-x du Secrétariat.

Mais les dépenses matérielles et les emplOYés qu'·une telle biblio-thèque exigerait, seraient une surcharge disproportionnée en com pa-raison de l'-utilité qu'aurait la bibliothèque si elle ne servait qu'aux besoins du Secrétariat. Mais il y a encore un autre point de vue.

D'après les expériences que nous avons faites dans différents pays, et surtout en ce qui concerne les archives de l'Internationale, il n'est pas indiqué de combiner directement une bibliothèque de ce genre avec le secrétariat d'un parti ou avec le Secrétariat de l'Internatio-nale. Les institutions politiques actives, telles que les secrétariats, subissent dans les époques de troubles politiques un oort qui est fOr!

préjudidable à la conservation et au développement d'une biblio-thèque scientifique. Ces périls sont encore beaucoup plus grands pour un secrétariat international, qui n'est pas nécessairement fixé à un endroit, que pOur un secrétariat national.

La création d'une grande bibliothèque du socialisme international n'en' reste pas moins une mission fort importante. Mais les frais qu'occasionnerait une telle institution ne seraient justifiés que si elle Il. 41

ne servait pas seulement aux travaux d'un secrétariat, mais 11. ceux de tous les socialistes qui s'intéressent aux problèmes théoriques. La création de bibliothèques des sciences sociales est le devoir de l'Etat, tout comme la création de bibliothèques d'autres branches scientifiques. Et, de fait, les bibhothèques gouvernementales et uni-versitaires ont travaillé de plus en plus dans cette direction, au cours du dernier quart de siècJej les Etats-Unis d'Amérique et le Japon ont fait des progrès remarquaoles dans ce domaine depuis la guerre, tandis que la Bibliothèque du British Museum, autref(lis la meil-leure, commence 11. mOntrer des lacunes toujours plus considérables pour les époques récentes. et semble prouver un manque d'intérêt pour cette partie de sa mission. Mais c'est le Gouvem~ment des Soviets russes qui a réalisé l'effort le plus considérable dans ce do-maine grâce aux subsides généreux qu'il a mis 11. la disposition de t'Institut Marx-Engels. De nos jours, c'est l'Institut Marx-Engels qui possède sans nul doute la plus grande bibliothèque internationale so-cialiste et colleetion de documents. Il dispose d'un propre édifice d'environ soixante pièces et n'est pas loin d'être aussi complet qu'il est possible de l'être, grâce à l'acquisition d'une série de biblio-thèques socialistes privées. Pour les temps 11. venir, la mission de celte bibliothèque est limitée, il eSt vrai, puisqu'elle n'est plus

des-<tioOO 11. rassembler la littérature socialiste tout entière, mais seule-ment celle qui se rapporte directeseule-ment ou indirectement à l'œuvre de Marx et d'Engels. Malgré la valeur sciemiflque de cette biblio-thèque et sans tenir compte du grand éloignement de Moscou, tant que le mouvement ouvrier sera scissionné, elle ne pourra être pour lui que d'une valeur conditionnée. L'Institut d'études sociales (Insti-tut /ür Sozial/ofschung) de Francfort-sur-le-Main a créé une grande bibliothèque qui n'en est pour le moment Qu'à ses débuts, mais qui promet de s'enrichir rapidement grâce aux ressources matérielles dont il dispose j cet institut n'est pas gouvernemental; il a été fondé grâce à une donation privée. La bibliothèque du Bureau International du Travail à Genève, elle aussi, acquerra une grande importance, sur-tout en ce qui concerne la littérature sociale moderne.

Malgré l'existence de toutes ces -bibliothèques, maintenues par des Etats ou des institutions, le mouvement socialiste a toujours encore le devoir de veiller au développement de bibliothèques destinées à ses p,ropres fins. C'est ainsi que .presque tous les Partis afflliés à 1'1.0.5.

possèdent leurs bibliothèques plus ou moins grandes destinées à leurs ,propres travaux politiques. Les institutions suivantes Ont, sauf er.reur, le caractère de bibliothèques accessibles à un cercle de lecteurs plus étendu:

a) Les archives de parti de la Social-Démocratie allemande, d Ber-lin. (Parteiarchiv der deutschen Sozialdemokratie.) .

Ces archives sont particulièrement importantes parce Que les s uc-cessions de Marx et d'Engels leur sont échues, comprenant non seu-lement les bibliothèques, mais aussi les manuscrits des deux grands leaders,

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b) La bibliothèque d'études scientifiques sociales de la Chambre pour ouvriers et employés, à Vienne. (Sozialwissenschaftliche SIU-dienbibliothek bei der Kammer für Arbeiter und Angestelile in Wien.)

Plusieurs bibliothèques précieuses lui ont été laistlées li. titre d.e pret (en lparticulier celles de Pernestorfer et de Victor Adler, par le Parti Social-Démocrate Autrichien, et celle d'Anton Menger, par l'Université de Vienne.)

c) La Centrale de littérature sociale, à Zurich. (Zenlralstelle für soziale Literatur,)

Malgré les ressources limitées dont elle dispose, elle possède un oombre notable d'OUovrages, grâce à l'ancienneté de sa fondation..

d) La bibliothèque de l'Ecole Ouvrière Supérieure, d Uccle, Elle possède lOute la bibliothèque d 'Hector Denis et a surtout une grande valeur pour tout oe qui concerne les mouvements olwriers bélge et français.

e) Les Archives du mOuvement ouvrier suédois. (Al'belarr6selsens Arkiv, Folketshus, Stockholm.)

Elles contiennent surtout des documents importants relatifs au mou-vement ouvrier scandinave.

Les bibliothèques de Berlin, de Vienne, d'Uccle et de Stockholm sont sous le contrÔle direct ou indirect d'un Parti affilié à 1'1.0.S. A Zurich, le P.arri est représenté dans J'administration de la bibliothèque, dont la majorité est bourgeoise.

Pour maintenir une grande bibliothèque à la hauteur, il faut de grandes sommes d'argent. II est nécessaire non seulement d'acquérir sans 1aroer toutes les publications nouvelles pour mettre à la disposi-tion des lecteurs les matériaux actuels,m.ais il d'aut aussi un personnel nombreux pour que le service de la bibliothèque soit vraiment bien organisé. A cet égard, c'est la bibliothèque de Vienne qui est le mieux située, ayant à sa disposÎlion le budget le plus élevé et le per-sonnel le plus nombreux.

La question de la création par 1'1.0.S. d'une bibliothèque inter-nationale ne pourra !Ire résolue que plus tard. Il faudra d'abord dé-cider si elle doit être annexée à une des bibliothèques déjà existantes ou bien si elle doit être créée indépendamment. Mais m!me si l'on se décidait pour la première alternative, il faudrait veiller à ce que les effets de la bibliothèque de 1'1.0.S. soit inventoriés séparément, pour que cette bibliothèque puisse être isolée sans difficulté si la nécessité s'en faisait sentir.

Pour le moment, il suffit de décider si les archives de 1'1.0.5.

devront se borner aux besoins de la politique actuelle. Mais là aussi, il faudra déterminer des limites, surtout en ce qui concerne les publi-cations périodiques. Chaque feuille de journal des débuts du mouve·

ment QU·v.rier peut etre de grande valeur historique et dooumentd.:re, tandis que de nos jours la littérature périodique a pris des proportions telles que le devoir de la collectionner ne peut guère etre rempli par une seule Centrale. Les Partis nationaux conservent les organes Il. 43

de leurs pays, mais dans certains cas, en Allemagne par exemple, il est déjà nécessaire de subdiviser les collections en provinces. Pour les archives de 1'1.0.5., il ne peut être question que de conserver en permanence les principaux grands organes, et ce sont sur-tout ceux qui sont rédigés dans 'une des trois langues du Congrès qui sont importants pour le travail pratique du Secrétariat.

S'appuyant sur toUS les arguments qui viennent d'être exposés, le Secrétariat de 1'1.0.S. propose de répartir les effets existants en trois catégories, comme suit:

1. Livres, brochures, journaux et documents à incorporer aux archives de 1'1.0.S.;

2. Livres. brochures, journaux et documentS à conserver séparé-ment, pour pouvoir les mettre ultérieurement à disposition d'une bibliothèque internationale socialiste;

3. Séries de publications périodiques qui ne SOnt pas des organes essentiels et qui ne SOnt pas d'un intérêt décisif pour le déve-loppement historique du mouvement ouvrier, à mettre à la dis-position des Partis nationaux.

La catégorie 1 comprendra surtout des livres, brochures, jour-naux et documents suivants:

a) Ouvrages importants pour l 'histoire des Partis socialistes et de l'Internationale elle-même;

b) Ouvrages importants pour les problèmes actuels dont ['1.0.S.

s'occupe:

c) Ouvrages essentiels du socialisme;

d) Encyclopédies, etc.;

e) Journaux et séries de publications périodiques.

La catégorie 2 comprendra les ouvrages concernant la théorie et l'histoire générale du mouvement ouvrier et des ouvrages d'écono-mie nationale, de philosophie, d'histoire et d'aulres disciplines.

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Relation. avec le. autre. organi.ation. internationale.