• Ei tuloksia

1. I NTRODUCTION

1.4. Corpus

1.4.2. Les données finnoises

La partie finnoise du corpus comprend également des données provenant de la presse quotidienne, de blogs, ainsi que de deux types d’enregistrements oraux. La collecte a été différente, selon qu’il s’agissait de données sur le mode conditionnel ou sur le mode jussif, du fait de la fréquence relativement basse de ce dernier, ainsi que de son utilisation plus variée dans les dialectes finnois que dans la langue standardisée.

Les constructions avec le mode conditionnel dans le constituant subordonné furent recueillies en premier lieu dans quatre numéros du journal quotidien Helsingin Sanomat, de février 2006. J’ai parcouru tous les articles des éditions du 7/2/2006, du 13/2/2006, du 14/2/2006 et du 21/2/2006. Les constructions repérées étaient complétives, relatives ou circonstancielles. Comme le but de la collecte était de constituer un corpus comparable à celui des formes subjonctives françaises, les constructions conditionnelles hypothétiques introduites par jos (‘si’) étaient exclues, car le subjonctif n’apparaît guère dans ce contexte en français moderne. Après avoir repéré les constructions, ainsi que leur cotexte immédiat, dans le journal en version papier, je les ai transférées vers un fichier électronique, afin de faciliter les recherches ultérieures. La totalité des données tirées des articles de presse se compose de 334 constructions conditionnelles.

Les constructions conditionnelles sont également extraites de textes de blogs qui se trouvent inclus dans le corpus électronique du projet de recherche Alistus ja konteksti (‘Subordination et contexte’) du département de finnois et des langues et littératures

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ougriennes et nordiques de l’Université de Helsinki (désormais, DFFN).22 Les textes ont été collectés par le projet en février et en mars 2007. Comme dans le cas du corpus français, les commentaires des lecteurs du blog ont été inclus dans le corpus. La totalité des données tirées des blogs comporte 174 constructions conditionnelles.

La partie orale des données sur le conditionnel finnois est issue du corpus de conversations en finnois du DFFN. Les références et la description des enregistrements écoutés se trouvent dans le tableau de l’annexe 4. Comme dans le cas des données orales en français, le terme conversation utilisé pour décrire les enregistrements finnois fait référence à des situations de discours variées. En ce qui concerne les types d’échanges, les données finnoises consultées sont moins diversifiées que celles en français ; les conversations téléphoniques dominent. En revanche, les conversations en finnois paraissent plus spontanées et, de ce fait, plus authentiques : la plupart des échanges consultés ne sont, ou du moins donnent l’impression de ne pas être, menés exprès à des fins de collecte de données, ce qui n’est pas le cas de certains échanges en français, en particulier de ceux classés sous le terme interview, pour lesquels il est difficile d’imaginer un autre motif que la réalisation de l’enregistrement. Au total, j’ai examiné près de 13 heures de discours parlé en finnois. J’ai recueilli toutes les constructions complexes où une forme conditionnelle était audible.23 La totalité des données tirées des enregistrements parlés est de 253 constructions conditionnelles.

En ce qui concerne les données utilisées pour l’étude du jussif, j’ai consulté le corpus électronique de textes journalistiques Suomen kielen tekstikokoelma, établi par l’Institut de recherche pour les langues de Finlande, le département de linguistique générale de l’Université de Helsinki, le département des langues étrangères de l’Université de Joensuu et CSC – Scientific Computing Ltd. Le corpus est disponible sur le site Internet du CSC :

<http://www.csc.fi>. La recherche a été menée dans les six sous-catégories suivantes du corpus, en utilisant le logiciel Lemmie : Aamulehti 1999, Demari 2000, Hämeen Sanomat 2000, Kaleva 1998–1999, Karjalainen 1999, Turun Sanomat 1999.24 Les sous-catégories étaient choisies selon l’année de parution, pour limiter la recherche aux données les plus récentes. Pour arriver à une liste de formes impératives à la troisième personne du singulier et du pluriel, l’expression utilisée dans le moteur de recherche était la suivante :

[modality= "Imper" person="3P"]

La liste comprenait également des formes impératives au passif. Parmi les 2000 formes jussives de la première partie des résultats, 145 étaient choisies pour une analyse plus approfondie, sur la base de leur intérêt pour l’étude du jussif dans une construction complexe.

22 Le projet, financé par l’Académie de Finlande, a été mené de 2007 à 2010. Pour la description de ses objectifs, consulter Kalliokoski (2009), ou bien le site Internet du projet

<http://www.helsinki.fi/ subordination/goals.html>.

23 Notons que, dans le cas des emplois du conditionnel finnois dans le discours conversationnel, le statut subordonné d’une construction est particulièrement discutable (cf. section 2.3.2.1.).

24 Le nom de la sous-catégorie du corpus correspond au nom du journal, le chiffre suivant le nom indiquant l’année de parution.

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J’ai trouvé également 16 constructions jussives dans les textes de blogs provenant du corpus électronique du projet de recherche Alistus ja konteksti (‘Subordination et contexte’) et 6 dans les données tirées du corpus de conversations en finnois du DFFN. Je n’ai pas pu les utiliser pour analyser la fonction subjonctive du jussif finnois car toutes ces constructions assuraient une fonction propre aux phrases autonomes. Toutefois, elles m’ont servi dans l’étude de la valeur permissive générale du jussif (v. section 3.3.1.).

Comme les constructions jussives étaient relativement peu fréquentes dans le corpus de conversations, j’ai utilisé, en plus, les Archives de syntaxe (Lauseopin X-arkisto) de l’Institut de recherche pour les langues de Finlande et du département de linguistique et de traductologie de l’Université de Turku. Ces archives comprennent des enregistrements d’entretiens entre un chercheur et un informateur natif de la région en question. Les expressions utilisées dans le moteur de recherche des Archives de syntaxe étaient les suivantes :

XPath: //cl[w[@pos='v' and contains(@mrp, 'impv') and contains(@mrp, 'sg3')]]

XPath: //cl[w[@pos='v' and contains(@mrp, 'impv') and contains(@mrp, 'pl3')]]

XPath: //cl[w[@pos='v' and contains(@mrp, 'impv') and contains(@mrp, 'pass')]]

XPath: //cl[w[@pos='neg' and contains(@mrp, 'impv') and contains(@mrp, 'sg3')]]

XPath: //cl[w[@pos='neg' and contains(@mrp, 'impv') and contains(@mrp, 'pl3')]]

XPath: //cl[w[@pos='neg' and contains(@mrp, 'impv') and contains(@mrp, 'pass')]]

La recherche était faite dans tous les groupes de dialectes. Comme résultat, j’ai obtenu 86 formes impératives à la troisième personne du singulier et du pluriel. Il n’y avait donc aucune forme passive parmi ces formes impératives. Les localités où l’enregistrement des entretiens comportant ces formes a eu lieu, ainsi que l’année de l’enregistrement, se trouvent dans l’annexe 5.

L’intégration de ces données dans le corpus de l’étude semblait indispensable, non seulement pour augmenter le nombre de constructions jussives, mais aussi pour rendre compte du fait que le jussif, comme les autres constructions impératives, possède des emplois non directifs plus variés dans les dialectes du finnois que dans la langue standardisée. Cela est particulièrement vrai pour les dialectes finnois de l’Est et du Nord (Forsberg, à paraître), dont un certain nombre sont également présents dans les parties nord-ouest de la Russie. Le but de mon étude n’est toutefois pas de comparer l’emploi du jussif dans les registres ou dialectes différents, sujet pour lequel les données étudiées seraient trop limitées.

Enfin, pour rendre compte de certaines caractéristiques de la morphologie du jussif, j’ai également consulté les archives électroniques de morphologie (Digitaalinen muoto-opin arkisto) établies par le DFFN et le CSC – Scientific Computing Ltd. Les archives sont disponibles par le site Internet du CSC : <http://www.csc.fi>. Ces données ne font toutefois pas l’objet d’une analyse sémantique ou fonctionnelle. Par conséquent, elles ne figurent pas dans le corpus de cette étude en tant que telles.

En plus d’avoir fait la collecte systématique des constructions au conditionnel et au jussif, j’ai recueilli 2165 constructions à l’indicatif, dans les sources mentionnées ci-dessus, sauf dans le corpus électronique de textes de presse (Suomen kielen tekstikokoelma) et dans les Archives de syntaxe (Lauseopin X-arkisto) et de morphologie

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(Digitaalinen muoto-opin arkisto), qui n’ont été consultés que pour constituer les données pour l’étude du jussif. Comme dans la collecte du corpus français, les constructions indicatives étaient sélectionnées en vue d’un éventuel contraste fonctionnel avec une construction au conditionnel, et ne peuvent donc servir qu’à des comparaisons qualitatives.