?
»■■■
■a* . *
w ■■-'"■-.■,- ■.;...■;■, ■ ■
.
, "-^
■"■■■■*-.-:*-
■■■..■
j,'- ■. ■T^tf^v'--. .
..j&mf^W\.
' '$É
' '■'.■■■-■
■■■.. .
l
\mÊmÊammimmmammam9mÊmamm>mÊPtaÊÊmm\
-"^'-"T^f^l
N:o tZâr.
Lofe Bibiïotheket
i Wafa.
IL
wwini, iniiuiwniii—iniiiiiiiimiimimniiniii nwm.nit,/ u.i.i«u!»sK»saâ>
IS
PLAN
1
PACIFICATION
surcette base:
Les limites politiques des états doivent
êtreconformes
auxlimites naturelles.
Par
L'Abbé P.
deM ,
«le St.Dizier, département de la-
haute Marne.
Magvms abintegrosoeclorum nascitur ordo:
Jam
redit et virgo; redeunt saturniarégna;Jatn
nova progenies coelo demittitur alto.Virg.Ecl. IV.
A HAMBOURG,
Premier Janvier 1795.
PRÉLIMINAIRES.
On suppose que dans les Préliminaires la republique française
estreconnue:qu'il
estconvenu queles Alliés
ne semêleront
enrien
«les affaires intérieures de la France.
._„___ >— *»<r^
—
o—
>-^PLAN DE PACIFICATION.
JL^a
révolution française aébranlé l'Europe
jus-ques dans ses fondemens;tousles peuplesenont ressenti la commotion;
presque
tousont partagé les malheurs d'une guerre désastreuse* Le repos etl'ordre ne
peuventdonc
serétablir
que dans va congrès généralda
l'Europe; cetteaugusteassemblée tiendra
dans ses mains lesdestinées
des peuples; et tousj dans lesilence, attendront les décrets qui doivent assurer le repos du siècle pré-sent,et
des races
à venir;Au milieu de ces députés j chargés
de
si grands intérêtsjse
lève le ministred'une
puis- sanceneutre:L'Europe, dit-il,setrouvedans un état dé crise si violent;ses
diverses
puissancessonten- gagées dans une guerre sifuneste, quel'on
doit craindre les derniersmalheurs
pourles
peuples*etpeut-être le bouleversementtotal decettebelle partiede l'univers*
A 2
4
Mais une
réflexion
consolniue pour les na- tions se présence ici.C'est
que jamaispeut-être elles nesontplus voisines d*un ordresage
et coiv Stant,que danslesgrandesrévolutions.Lorsque les états dirigés par un mélange de loixetd'abus, languissent dans un équilibre de bienset demaux;ilestrare qu'ilssortentde leur foiblesse, etqu'ils parviennent au point de pros- périté dont ils seroient susceptibles.
Mais dans ces grandes secousses qui boulever-
sentlasociété, si elles se font sentir
dans
unsiècle éclairé, onpeutespérer que la face dela terrese renouvellera, queles hommes s'élèveront à un meilleur ordre de choses, et qu'ils n'auront point franchi unabîme,pour se précipiterdans
un autre.Ces réflexions et les
événemens
dontnous
sommes témoins, aggrandissent les vues et les idées.En
cherchant
les moyens defaire
cesser le*calamités de l'Europe, on s"npperçoit que non seulement onpeutparvenir àce terme heureux
par
unchemincourt et facile;mais qu'il conduit encore à une paix plus solideetplus inaltérable que jamais.C'est
le but où nous devonstendre,5
Chaque
ministre des
puissances belligérantespu-
roîc danscetteassemblée, chargé des intérêts de sonprince et de sa nation.Je m'annonce
icichargé des intérêts de touslesprincesetdetoutes
les nations; des
intérêts
del'humanité. Cen'est
point une paix semblable àcelles qui l'ontpré- cédée, que l'ondoit
seproposeraujourd'hui: elle ne seroit qu'une trêve,pendantlaquelleles puis- sances épuisées répareroicnt leurs forces, pourrecommencer
bientôtla guerre. Ilfaut porter plus loin ses vues.L'Europe
vient de ressentirtousles malheurs d'unerévolution convulsive;il faut qu'elle
en
recueille les fruits; il faut que Tordre naisse du désordre; qu'en terminantlaguerre
présente, on prévienne encore les guerres àvenir, et que l'on fasse la paix sur la basela pluségale, la plus juste, la plus stable,laplus propreàlaperpétuer.Cette base est de rendre les limitespoliti- ques des états,
conformes
auxlimitesnaturelles.L'exécution quieneutparu impossible en d'au- tres tems, se trouve pnr d'heureuses circons- tances,de la plus grandefacilité; ets'ilestvrai,
comme
ilsera
prouvé, que la plupart des guerres viennent de ce queles limites naturellessontmal6
reconnues
etmalobservées, onpourra espérer rju'en les rétablissant, on verra disparaîtrede l'Europeia guerre
ej:ses calamités.
Les
peuples étant une fois renfermés dans leursJimites
naturelles, chaque peuple étantlui-même, étant un, pourquoil'Europe dansune
diète gé- nérale, n'assurerait-elle pas à chaque puissanceses
possessionsetlimites?
pourquoine se
forme- roit-ellepas.
uncode
dedroit
publicquin'existe pas
encore? pourquoi nedonnerait
-ellepas aux
peuplesl'espoir d'une pix éternelle?
Oh! s\ les
chefs desnations
avoienttourné Jeurs
penséesvers
|apaix, comme
ils lesont tour-nées
constammentvers
la guerre,n'aurait-
onpas réalisé
cette paix éternelle, que l'on regardecomme
chimérique, parcequ'on,
n'a jam.aisvoulu$'en
occupersérieusement!
Il
sera
peutêtreréservé
à nos jours, peut-être%
cetteassemblée, de procurercettepaix àl'Eu- rope, Abjurons la politique aveugleetbarbare qui l'a gouvernée jusqu'ici!A un
système de sang, faisonssuccéder un
systèmede
paix!Soyons lesbienfaiteurs,
de l'humanité
:chacun de
flousle sera de son peaple{
7
Voilà les
objets sublimes quidoivent nous
occuper; etpour y procéder avecordre, je vaissoumettreà voslumières, un plandepacifi-
cationconforme au principe
énoncé.
C'est le principe de lannture: il existeavantles royau- mes, avantlessouverains. Il
n'est point con- trouvé parl'ambition
deshommes;ilne favorisera point les uns pourla ruine desautres; ilestdonc le seulqui puissedécider, d'une manière solideet durable
,
les prétentions toujours renaissantesdes
roisetdes peuples.Puisse ce principenaturel,
devenir
lefonde-
ment
du
système politique del'
Europe!-.
PLAN DE PACIFICATION
ayant pourbase, les limites naturelles
des
diffé-rentescontrées
de
l'Europe.i
ChapitreI. Limites naturelles des difTérens pays de L'Europe.
ChapitreIL Deux causes générales des guerres de L'Europe.
I.Transgressiondes limites naturellesj '//. Rivalités decommerce.
Chapitre111. Causes de laguerre présente.
ChapitreIV. Moyens de faire lapaix.
ChapitreV. Examen d'autressystèmes depaix.
ChapitreVI. Observations sur L'ltalie e: le Portugal.
Chapitre VII. Diète européenne. Droitpublic de L'Europe.
P.$, Sur la Turquie. Conclusion. Objections,
0
«
L'Espa gneetle Portugal,
■■*»—«— O-
CHAPITRE I.
Limites
naturelles
desdifférentes
contréesde
l'Europe.T '
,4-vi
nsturea éfevé des de montagnes, creusé des golphesetdesdétroits, dirigé lecours desfleuves, pour fixer les limites des différentes contrées del'Europe. Lespeuplesanciens ne lesontpas méconnues. Dansladécadence del'Em- pireromain, les barbares les ontrespectées, cc leslanguesespagnole,italienneetfrançaise, prou- ventque les peuplesont regardé lessommets des Alpesetdes Pyrénées, comme leurs limitesnatu-
relles. En vain les souverains ont tenté de s'en- lever les uns auxautresquelques provinces, au- delà de cesmontagnes; ils n'ont chnngé, nile nom,ni lalangue,ni le caractère deses h.ibitans; c'étoit une province étrangère, qui nepouvoit s'incorporer
avec
lanation victorieuse. Les peu- ples de la Savoye, annexés depuis si long-tems à l'ltalie,
sontencore français.Au midi de l'Europe
s'offre
l'Espagne. Cette vastecontréeest séparée de laFrance par les Py-j
rénées. Voilàles bornes que la naturea
ordonné
auxdeux
peuplesderespecter.Maisil n'y a peintde limitesnaturellesentrel'Espagneetle Portugal.
'
10
Ce dernicfroyaume n'est qu'une provincedupre- mier, séparée, dit-on,pour maintenirl'équilibre del'Europe
,
mais non certainementpourle repos desdeux
peuples.L'ltalie. Lanaturea séparé'l'ltalie
du
restede l'Europepar
lesmontagnesdes Alpes,
etlui
a annexé plu-sieurs îles.
LaFrance, Les limitesnaturelles
de
la France sontlesPy-rénées vers l'Espagne ,
les Alpes versl'ltalie,;mais il n'est pas aussi facile de les assigner vers
r
Allemagneet les Pays-bas; vers l'Escaut, la Meuse, la MoselleetleRhin.
On convient assez généralement, queles Pays- bassontdes pays français, ceuxsurtoutqui sont
situés surl'Escaut,ou le comté deFlandre.
Mais le Rhin doit-il servir de barrière natu-
relle
entrelaFrance
et l'Allemagne; ou lebassin entierde ce fleuve
doit-ilapparteniràce dernier empire?Cette
question,d'après
lesévénemens
présens,n'est
rien moinsqu© spéculative.Le bassin du
Rhin ducôté
delaFrance,com-
prend le cours de laMoselle
etde laMeuse.
Le coursd'un
fleuve
etdetoutesles rivières qu'il reçoit,peutappartenirnaturellementàunemême contrée: ilpeuttoutaussi naturellementservirdeli- mites àdeux
contréesdifférentes,desortequelarive
droiteappartienneàl'uaeetlarive gauche àl'autre.
Si l'on ne considère que le
cours
desfleuves., l'AllemagneetlaFrance
peuventdonc également revendiquerla rivegauchedu Rhin;
etla ques- tion doit êtreautrementdécidée»
11
Le
Rhin servoitde
limites aux Gaulesdu
temsde
César;il
leur servoit debarrière
contreles Germainssous les empereurs. Les pays situés sur la rivegauchede ce fleuve, furent lespremières conquêtesdesFrancs, sortis deGermanie, La premièrerace
desrois
deFrance, les posséda; ils furent soumisàCharlemagneet à plusieursprinces de sa maison;mais dans sa décadence,
ils furentattribués
àl'Allemagne. La France en a recoaquis une partie,etilssontmaintenant
ainsidivisésentre lesdeux
puissances,La
France possède
l'Alsace, laLorraine,le Barroisetles troisÉvêchés.Les provinces
allemandes
sont, le Pnlatinst, lesevéchés
de Spire, deWorms, lesarchevêchés
de Trêves, Mayence, Cologne, leduché
deClèves, toutes situées, seulement
en.
partie, sur la rive gauchedu
Rhin; leduché
deJuliers
etl'évêché de Liège,
qujsont situés enentier
dans lebassin
dejaMeuse,Laquelle
des deux
puissancescédera
à l'autre unesi belleportion deses
domaines,pour
établir entreeux unelimitenaturelle?Voilà les raisons quiparoissent
décider
laques^tion enfaveur
de
laFrauce,i*?. Les pays qui appartiennentàla Franceren?
fermenti,800,00.0 habitans, etsi Ton y joignait la-partie
des
Pays -bas situéesur
la Moselle etlaMeuse, etqui lui
sera
probablementcédée, le nombres'élèveroit
à.plusde3,000,0,0©.Les
pays12
quiappartiennent à l'Allemagne, contiennent
au
plus1,000,000d'habitans.
20
.
On nepeutappellerproprement allemands, que les peuples duPalatinat, deTrêves,deCo- logneet des très -petites portions deMayenceet autresétats ci -dessus nommés. Lespeuplesde Liège sont français, etmômeceux de juliers, qui parlentégalement lesdeuxlangues, ou plutôt unjargonquin'est ni l'une ni l'autre.
Les habitansdesprovinces soumises à laFrance, neconnoissent que lalangue française; excepté l'Alsace qu'ellepossède dès avantlapaix
de
West- phalie,quila lui aassurée, etdont les habitanssont,maintenant autantfrançais qu'allemands.
3°.
Si Ton jette les yeux surlacarte, on verra que TAllemagne,malgrécettecession, estencore aussivasteque laFrance,même avec l'acquisition des Pays-bas,
etque le Rhinparoîtdestiné àren-dre
lesdeux
peuples égaux. Si l'Allemagne au contraire étoit maîcressede toutela rive gauche duRhin,etdes rivières quis'y jettent, elleseroit plusgrande d'un cinquième quelaFrance.40
.
Sil'Allemagnepossédoittoutelarive gauchedu
Rhinetlesrivières quis'y
jettent, elle réuni- roit pour lapremière fois des pays quineluiontjamaisappartenu;commela frontière de Cham- pagneetc. Mais la France en s'étendant jusqu'au Rhin,rentredans àes
pays
qui tousluiontap-partenu.
11 paroîtroitdonc que le Rhin devroit servir de limite naturelleentrela Franceetl'Allemagne.
13
Les.moyens
d'exécution
seront présentésdans Le
chapitre des moyensdefaire
lapaix.La Suisse environnée par le
.
Rhône,.
leRhin,,Laamsse,c.
1 Aar etleslacs, qui touscommuniquent etfor- mentpresqueune îledes plus hautesmontagnesde l'Europe, estappellée, par sa situationmême, à segouverner
en
république.La
sagesse de ses peuples,
qui vivent en paix au milieu de leurs voisins, neleurpermetpas derien ambitionner,etleur courage nepermetpasqu'onleur enlève quelquechose.
La Hollande située
dans
les îlesduRhin,de
la La Hoi' Meuseet del'Escaut, paroîtégalement rppelléelandô* par sapositionàformer
une république. Ilfalloir
un courage républicain pour repousserlamer quimenace
sans cesse de l'engloutir. Mais elles'est
tropmêlée des
affaires
de l'Europe, pour satran- quillité; et si elleest obligée decéder dans
les Pays-bas les villesdes
barrières, quinelui appar- tiennent pointnaturellement, eile éprouvera que des intentions pacifiques aussi connues que celles dela Suisse, valent mieux que lesplusfermes
remparts.
L'Allemagnes'étend sur la rive
droite du
Rhin,L'Aile- leWeser, l'Elbe,l'Oder: elleembrasse
le coursm:l»llc'Supérieur du Danube. Ses
frontières
sontbien fixées avecleDannemark,dont le roiestprincede
l'Empire.Le bassin
del'Oder
laborne
du coté de laPologne. La Saveetle Danubelacouvrentdu
Coté delaHongrieetdela Turquie.14
Hongrie
Pologne etPrusse.
II
ne
faut chercher de limites naturelles àla Hongrie que vers la Pologneet la Turquie: ail- leurs, eiieconfine
aux autresétats de l'Empe- reur.Les
montsKrapakssont la limite naturelle entrela Pologneetla Hongrie. Il faut regretterque l'Empereur les ait franchis pour s'emparer
de
Ja Galicie. Doit-il commander jusqu'auxportesde Crnéovie?
Du côté
des
Turcs,la
Hongrieestcouvertepar
la Save etle Danube. Les limites naturelles exigeroiencquelaMoldavie, laValachieet toute là rive gauchedu
Danube,lui
fussent réunies.Lespeuplesqui habitent ce fleuve,
doivent--
ils être privés de toutecommunicationavec
la mer?Mais c'est une querelle à vuider avec lesTurcs,
etnous ne
nous
mêlonspasde
leursaffaires*
Ln Pologne
s'étend
naturellement sur lecours
de la Vistuleetdu Niémen* Ses peuples répandussur
laWsrta
qui tombe dansl'Oder, doivent lui faire atrribuercette rivière» Elle n'a point de limites naturelles aveclaPrusse, qui n'estqu'une
de ses provinces, et quien a toujours dépendu jusqu'en ces dernierstems.Vers
l'Allemagne, elleestbornée par lebassin
del'Oder; versla Hongriepar lesmontsKrapaks;vers
la TurquieparleNiester*Vers la
Russie»
elle adeux limites
naturelles;etceque nous
avons observé
sur leRhinj peut S'appliquer ici»15
La première est
formée
par la rivegauchede
laDvina
occidentale,etlarivedroite
duDnieper;
et
fut
réglée après lepremierdémembrement.
La seconde donnerait à. la
Russie
les bassins entiers delaDvina, du Dnieper,etdes rivières qui tombentdsns
la mer noire.C'est la
limitede
la seconde invasion.Les Poionois et les
Russes
sont unemême
nation,lalangue estàpeu près lamême; laplus grandepartiedes pays encontestation,aappartenu
autrefois à làRussie, qui
s'étendoit jusqu'en
Ga- licie, et dont les princes ont bâti les villesde
Léopold etde Galitsch.Cependant, si l'on
réfléchit
que la Russie possède despays
sivastes, qu'elle craint même de lespeupler,parce
qu'alors ilseroit impossible qu'ilsfussent
soumis à une mêmedomination;on regretteraqu'elle condamne à la stérilité età la dépopulation,
le midi de seâ possessionsd'Asie, dont lesterres sont très fertiles, dans une éten*due de plus de cent degrés de longitude* tandis qu'ell<>-envahic en
Europe
les provinces de sesvoisins.
Nous
venons
d'exposer quellessont,ou
peu-Russie, vent être,les limites naturelles delaRussie avec
la Pologne*Au midi elle n'en a point
d'autres
que lamer
noire. C'est
uneabsurdité
de prétendre quel'embouchure
desfleuves
du Dnieper et du Don, qui arrosent toutes lesprovincesméridio- nalesde
laRussie,
nedoive
pas luiappmtßÎfr16
Suède
Parme mark.
Anc;k terre
C'est une suite des principes
destructeurs
quiont gouverné l'Europe jusqu'à présent, qu'il faille quelaCriu'.ée, ouTaurie, soit peuplée pardes
tsrtnres
,
afin que dans l'occasion, semblables à desdogues, on puisseles envoyer dévorer les russes.Du côté delaFinlande,tout estlimite,toutest lac,ourocher.Ilseroitcependantàdésirer, qu'on restituât les anciennes, etque la Russie rendit les villesde
Frédricshamn ,
WilmanstrandetNy- slott, qu'ellene possède que depuisElisabeth.
Leslimites de la Suède en
Finlande
viennent d'être tracées: de hautesmontagneslabornent du côté delaNorwège, et ses provincess'étendent jusqu'au Sund. Depuis que la Suéde a atteint ces limitesheureuses, elle esten paix avecle Danne- mark. Nouvelle preuve en faveur des limites naturelles.Les limites présentes
duDannemark
sont toutes naturelles.Enfin l'Angleterre est bornée invariablement dans ses îles;on désapprouveroit qu'uneautre puissance voulut envahirlaplus petitede ses pro- vinces;ontrouveroitcettepossessioncontraireaux loix delanature.
Que
l'on fassecetteapplication aucontinent; elleest peut-être moins sensible, mais elle n'en estpus moins vraie.Cependant, les espagnols n'auroient-ilspis le droit de demander un port aux anglois, pour la
commodité
de leurcommerce
dans la mer du nord?Voilà
17
Voilà les limites
naturelles
desdifférens peu-
ples deV
Europe. En traitant des moyens de faire la paix, on connoîtraqu'il est facile d'y renfermer lesétats.Mais si jamais
oh
parvenoit à ce butheureux, que l'on se souvienne, que chaque peuple doic être un; qu'il ne doit plus être la dot d'une princesse; qu'il ne doit point êtredivisé avec
violence, pour l'aggrandissement
d'une
maison souveraine.)
18
CHAPITRE 11.
Des causes générales des
guerres
en Europe.,\_/
Europepeutêtre regardée comme unegrande iamiile, que les bogues divisent en trois bran- ches principales, subdiviséeselles-mêmes enplu-sieurs
autres: mais lessciences etles anspartout cultivés, les liaisons du commerce, les progrès de la civilisation,lesmoeurs, lesusages
essen- tiellementlesmêmes, tout concourt àformer un même peuplede ces difierenspeuples. C'est l'an- cienne Grèce divisée enplusieurs royaumes et républiques; mais ilnousmanque
un tribunal d'amphicrions.Quelles
cailsespeuvent doncportercontinuel-lement le troubleet la guerre parmi les membres decette grande famille?
Ilenestd'accidentelles,qui
dépendent
des évé- nemens etquel'on ne peut pas toujours prévoir ou prévenir; ilenestd'autres, quitiennent à laconstitution
présente de l'Europe et quel'on
pourroit faire cesseretdisparaître.
Parmi
ces
dernières, onpeutassigner,comme principales:
i) Les limites politiques des états
devenues
toutes contraires aux limitesnaturelles,p"rles maria- ges,les successions,l'ambition
des souverains pour l'agrandissement de leursfamilles.
19
2) Les rivnlités de commerce
entredifférons
peu- ples de l'Europe* surtout entrelesfrançais
et les anglais*/. C'est dansIn
décadence
àala maisonde Char»
lemngne, c'està
dire*
dansdes
siècles d'ignorance et de barbarie, que se sontformés
la plupart des états de l'Europe, etque sont nés tous ces droitssi vantés de corvées et de servitude. Ce grrnd empire«'étant écroulé, toutesses
provin-ces se«ont désunies auhasard, toutes ont formé des états opposés; ch-que
gouverneur
est de- venuprince, lerégime féodài a tout confondu,et, les limites naturelles ont été méconnues;
Depuiscette époque fatale
*
fEurope
à presque toujoursété
enguerre,
pour sortir de ce Cr-hos:paftoiu on a
fait
des efforts pour réunir des peuples, qui h'r.uroient jamais dû être diviséeQuelquesétats ysont
parvenus,
mais combiensont
encore
loin de cetermeheureux!Éléonore de Guyenne, répudiée prr Louis
Vil»
etmariée en secondes noces au roid'Angle-
terrejacausé 300 ans de guerreentreles.'À "..'iïçais
etles ànglois. j
En vnih
la
situation, la languej l'utilité, le caractère» l'orgueil nâtîohalj
invitoient les fran- çais àobéir àUiimême souverain:tout s ces con- sidérations n'étoient rien. Des provinces entières dévoient êtreportées eh dot, pnr une princesse capricieuse, àtin trop puissantvassal; etsi Ton"20
eut
réclamé: Quoi,
auroit dit quelqu'un4e
ses zélés serviteurs, la Guyenne n'appartient-elle pas de droit divinà. la princesse, ce n'a-t-elle pas le droit naturel de se remarier à quiil lui plaît. Pour se vengerde
son premiermari,elle va, i!estvrai, épouser le roi d'Angleterre, son ennemi, luiporterun tiers de laFrance, diviser la pp.trie, exciter des guerresinterminnbiesentre les deuxroyaumes, causer
lamort de plusieurs millions d'hommes:mais
tout cela doit céder au droit divin delaprincesse surlaGuyenne, età sondroit naturel de se choisir un nouvelépoux.Quant
aux peuplesOn
s'étonne
del'excès de
stupiditéde
ces tems et dela foiblesse de LouisVII, qui ne fit pas enfermer dans uncouvent une femme qui l'avoit déshonoré, etqui lui renditlaGuyenne.Mais
sommes-nous
donc beaucoupplussagesFMuiaîo
nomme,deteFabulanarraim\
Comparons le mariage le
r
héritière deBour-
gogne avec celuid'
Eléonorede Gayenne.
Ce
funestemariage a causé également, entreles maisons
deBourbon
et cPAinriche, 300 ansde
guerre, pnree que lefarouche
Louis XI,nesut
pas
g-iguerpour sou fils la princesse de Bour- gogne,
etcettegu,?rrese poursuit encoredans le momentprésentavec unenouvelle atrocité.LesPrys-bassont des pays fiançais: ilssont les premiers étsbiisscmens des francs. La
Flandre
21
étoh
comté
p?irie duroyaume
:l'empereur
enfat va.
csal jusqu'à FrançoisI.Ces
pr.ys
ont été arraches avec vio'encé à laFrance:
ellen'oubliera jamais qu'ils furent unede ses
provinces,etqu'elle enpeutreconquérir quel- queportionàchaque guerre; que l'Empereuresc éloigné; que son sceptre peutà peineatteindre
cespays séparés de luipard'autres
états; queles flamands ne secroiront
jamais les frères des autrichiens ou des hongrois, etpartie du même empire.A chaque nouveau sujet de divisionentrela France etl'Autriche,la Franceportera
donc
tou-jours
ses
armes dans les Pays-bas.Si lespossessionsde l'Empereur avoient été
renfermées dans
l'Autriche,laBohême,laHon-
grie,etci-devant laSilésie,laFrance,nepouvantavoir
de
prétentions sur cespflys,nid'utilité
pré-sente à yporterla guerre, eutété moinsprompte
à la luidéclarer; elle n'auroitpoint concouruà lui faire enlever la Silésie. Mais tant-quelleaura à acquérir dnns les Pays-bas, elle profitera de toutesles occasions de le faire.
De-là,unedes causes des guerrespériodiques de l'Europe: c'est que les Pays-bas, acquis par alliance à la maisond'Autriche, ne lui convien- nentpas; c'est qu'ils nesontpoint pour eile
une
possessionnaturelle.
Eneffet,
considérons
les possessions decettemaison. >i
22
Dnsein de
l'Autriche
etde Viennesa
cspitnle,elle étend sonsceptre surlaHongrie, laBohême,
et ci-devant surin Silésie. Ces ppys, quoiqu'ha- bités par differens peuples, peuvent cependant
être appelle? par leur contiguïtéà reconnoîtrele même souverrm.
Mais
ce n'est pointassez pour lamaisond'Autriche: elle
passe les Alpesetporte sadomination
surdesItaliens,dans les duchés de Milanetde
Maqtoue; leRhin
etlaMeuse nepeuventl'arrêter; elle pénètre surl'Escaut, aux rives del'Océan, et
commande
à des français dans les Pnys-bas; elle franchit de nos jours lesmonts Kr?paks et impose un nouveau joug à des polonoisdans la
Gaiicie.
A qui un empireainsi constitué, paroîtra-t-il
nature!?
qui croira qu'un mêmechef
puisserégir des membres aussi differens? Autrichiens, hon- grois, bohémiens, belges, italiens, polonois!quelassemblage! est-ce donc un jeu, ou un tra-
vail
le pluspénible de tous, de gouverner les peup'es?Mais osons
ledemander:
Est-ce pourl'avan-
tagedu
souverain
etle bonheur de ses sujets,
que des pays si éloignés sont soumis à un même sceptre? Non, malgré les meilleures intentions du prince, c'est pour son malheur et celui de ses peuples.L'Autriche
a toujours été ennemie de la France, jusqu'en cesderniers
tems,
où les deux maisonss'étant
réunies, une nation philosopheBQÏRffla cette
alliance
monsçrueuse, et vient de23
renouveUer à
peu
près la même assertbndans
la guerreprésente.Or,l'Empereur étant maîtredes Pays-bas et duMiianez, ne s'est-il pas vuconstammentatta-
qué sur trois points, etenItalie,etenFlandre,
etsarleRlvn;eïqu'étoit-ceencore,si la
France
excitoitle Turccontreiui? tiroi-t-ilassez detrou-pes, assez de subsidesetdu Miianez et des Pays- bas,pour y entretenir deuxarmées? n'étoit-i! pss obligé d'épuiser ses autres dents pour les défen- dre? cc lorsque la p-nix, toujours d'une- trop courtedurée, lui permettoit de travailleràréparer ses pertes, ces deux payspouvaient-ils suffireà rembourserles dépenses qu'ils avoient coûtées à conserver? La dette de l'Autricheestunepreuve évidente du contraire.
Onpeutdoncdire,que l'Fmpereur seroitplus puissant sans le Miianezet les Psys-bas, qu'en les possédant: l'orgueil seul decommander,peut
en faire douter.
C'est encorepourle malheur despeuples.
En effet, quel avantage les peuples des Pays -bas ont-iis trouvé sousl^jougdelamaison d'Autriche?
Ilstravaillent, et laplusgrande partie des im- pôts, au lieu de vivifierleur
pays,
esttranspor- tée àVienne;leur commerceest entravé,
leurs ports sont fermés, et toutelapuissancede leur souverain n'a pu les frireouvrir;ilsontvu leurs forteresses occupées par des troupes étrangères, et l'on n'a trouvé d'cmre moyen pourles en24
chasser, que de les démolir, et
d'ouvrir
le paysaux
incursionsdes
ennemis;i!ssontobligés d'aller au secours de la Russie et de porterles armescontrele Turc, avec qui, selon les loix de la nature,ils ne doiventrien avoir àdémêler; enfin, leur paysest constammentle théâtre de la guerre
entrela Franceetl'Autriche etl'Europe;et tous ces malheurs tombent sur eux, parce qu'ils dé-
pendent
dela maisond'Autriche,contre touteslesconvenances
naturellesetpolitiques.On enpeutdire presqueautantdu Milanez.
Voilà donc deux peuplesentiers, sacrifiés h une seulemaison, et s'il se trouvoit un homme courageux qui osât dire àl'Empereur: Soyez
assez
grand, pour renoncer à donîinersur
unpays, dont,malgrétousvossoins,vous nepouvez faire que lemalheur;ontraireroitcethomme d'insensé.Une classe nombreuse de la société ne craindroit point de dire, quel'Empereur possède ces pays de droitdivin, etque la nation doitêtre sacrifiée àlasplendeurdu souverain. Tant,lespeuples,jus- qu'à nos jours,sontcomptés pour
peu
de chose.Si nous jettons maintenant les yeux sur la Prusse, si nous nous rappelions l'état de ses pos- sessions aucommencement dusiècle, etmême à l'avènement de
Frédéric
-le-Grand, nous verronsqireceroyaume
s'élevoit
pourle malheur del'Eli-1 rope. Ses provinces épnrses n'avoient point de communiestionentreelles:
elles n'en pouvoient obtenirquepar les armes. L'Europe devoitdoncêtre
ensanglantée. Te nem'arrêterai
point sur les25
eVéneinens
troprécensde
cesguerres criminelles.Frédéric
fut un grand Capitaine; mais ses peuples furent-ils heureux?....
Lespossessionsdu Roi de Prusse sont encoreloinde former untout: la politique suivra sans doute le mêmeplanpour les réunir. La liberté de l'Allemagneetle repos de l'Europe sontdonc encore menacés.Il y auroit d'autres exemples à citer; mais ceux-ci suffisent pourmontrerque les possessions éloignées etpeu naturelles des souverains, sont
une des causes lesplusordinaires des guerres de l'Europe; parce que les uns veulent envahir les pays intermédiaires qui séparent leurs provinces, afin de former un tout; etlesautres, leur ravir ces provinceséloignées, comme leurconvenant
davantage,
comme
faisant partiede
leurs pro- pres états.Mais l'ambitiondes souverains n'a pns toujours ces prétextes,quelquesfrivolesqu'ilssoient,pour déclarer la guerre.
Quand
Frédéric 11. envahit la Prusse polo- noise,il pouvoit dire:Je
ne puis parvenir à la Prusse orientale que par la Prusse occidentale:il faut un jour, ou que la Pologne s'empare de ce que je possède enPrusse, ouque j'envahisse ce quelle y possède. Cette raison injuste, avoir un but de nécessité. Maisla guerre de Silésie futune
guerre de pure ambition.Cette province convient également aux deux puissances: elle approchoitl'Empereur deBerlin;
elle approcheautantle
Roi
dePrusse
de Vienne.26
La Siîéîiesera
donc
une pommedediscorde
éter- nelleentre îesdeuxmaisons.Infortunés silésiens!
avez
-vous été consultés dansces
guerressanglantes? avez-vous émis votrevoeuenliberté? àlaquellede ces deux puissances avez-vousdit: régnez sur nous? etlaquelleaosé vousdire: je veuxrégner survous,malgré vous.
Vous avez été regardés comme de vils anim?ux que se disputent des lions cruels: vous êtes tom-
bés enpartngeau plusfort;mais vos mauxsont- ils terminés? ieplus foible a-t-il frit un sacrifice rée! de ses droits? n'a-t-il pas conservé une petite portion de votrepnys pourles constater? ne les fera-1-il pas valoir supremiermoment favorable?
et si la génération présentenevoit point les hor-
reurs
de ia guerre, qui lui répondra que ses enfans ne tomberontp?ssousle glaivehomicide?Non, nul pouvoir dans l'Europe ne peutlepromettre, oule garantir; vous êtes placée par une fatalité malheureuseentredeux puissances dont l'ambition vousdévorera tourà tour.Remontons au principe de ces malheurs:
c'est
que le droit public de l'Europe, (s'il
yen a un,)estfondé, par un abusénorme, non surles intû-
Eâts
des peuples, mais sur les intérêts dessouve-
rains, qui parleurs mariagesetleursusurpations, ontfranchi les limitesnaturelles etconfondu cha- quenation aveclanation voisine.
Que l'on
propose aux peuples derentrerdans leurslimites; il n'y en a pas qui n'yconsente:27
qu'on le propose aux souverains, le doute estpermis.
La France a eu des guerres fréquentes etmal- heureuses à soutenir pour le duché de Milan. Ses rois prétcndoient nvoir des droits sur ces pays;
maislanation n'enavoitpns;et si elle avoitété consultée: pourquoi, auroit-elle dit, sortir de nos limites naturelles pourconquérir le Milnnez?
sespeuplesserontils jamais français, ou en ferons- pousdes
esclaves?
soyons ce que noussommes;tout ce qui n'est pas français, ne peut, ni ne doitêtre aggrdgé auroyaume.
Lorsque l'Empereur a franchilesmonts Kra-
paks,
seslimitesnaturelles,poi;r joindre encore des polonoisàses états variés, afin qu'on ypariât toutesleslangues, il aété désapprouvé detoutson peuple, detoute l'Europe, et il l'ignore
peut-être.
Eu effet, quMmporteàson peuple, quel'Empereurail;aggrandison
domaine? enest-il plusheureux?
a-t-il vudiminuer
lesimpôts?Il n'a vu qu'augmenter le nombre de ses ennemis, enétendant ses frontières.Onpeutdirelamême chose delaRussie, Son peuple apoussé uncri unanimecontrela seconde invasion delaPologne. Ce royaume, peu redou- table par
lui-même,
séparoit la Russie du restede l'Europe,et défendoit sa frontière. L'ambi- tion d'une femme a reculé
ses
limites jusqu'aux:empiresles plus puissans: elleapréparé les se- mences des guerres quiporterontun jour ladéspr lation au sein de ses états.
28
Quelle
nouvetleconséquencetirer de-ïà?C'est
que les peuples connoîssentmieuxleurs vrais in- térêts, que lessouverains,tropsouvent aveuglés par desvues
d'aggrandissemempour leur famille;c'est que le
droit
de guerreetde conquêtenede-
vroit jamais appartenir aux seulssouverains;c'est que pour répandre lesfàifg des peuples, ilsemble qu'on devroit au moins les consulter.Mais
c'en est assezpour prouver, que iss limites politiques des états, devenues contraires auxlimitesnaturelles,sontunedes causes lesplus ordinaires des guerres de l'Europe. Passons àlaseconde cause
quiregarde lecommerce.
11. Les rivalités
de commerce
entrediflférens peuplesde l'Europe,et surtout entreles français etlesanglois,sontunenouvelle source de guerre.Les français ont travaillé àrendreleurcom-
merce
florissant; mais ils n'ont jamaisentreprisd'enchaîner
l'industrie des autres nations et de dominer sur l'Océan.Les anglois aucontraire, ontmontré la plus grande ambitionde dominersur lesmersetd'attirer toutle
commerce
dans leursports.Tranquillesdans leurîle,oùilspeuventcraindre,toutau
plus,les malheurs d'une invasion passagère, qui jamais ne leur enlèvera la plus petite province, leur soinestcfaffoiblir
lespuissancesdu
continentet surtoutla Frnnce, afin de n'avoir point de rivaux pour le commerce. Cesont eux quiarment les peuple*29
etqui soutiennent les guerres: ils
en
ontsupporté constammentpresquetousles frais en1701, 1741, 1756, etdanslaguerreprésente.Quel
peutêtreleur
but? ce n'est pas de foncier une puissancesur
le continent d'Europe; ils neparoissentpas l'avoir tentéjusqu'à
présent. C'est donc de dominersur
lesmers, etd'envahir lecommerce.
Ils ont en- chaîné hHollande , ils
ont épuisé la France pnr des guerres périodiques, qui ont troublé toutle continent et ensanglanté toutes lesmers; ils sesontfait redouterdetoutesles nations.
Cette ambition des anglois
s'est
signalée dans toutes les parties du monde. Ils ont enlevé àla ibiblesse des rois deFrance, toutes les colonies de lanation, dans l'Amériqueseptentrionale. Ils étoientdevenus
les seuls possesseurs decette vastecontrée, etils n'ontsuccombé, que sous la masse énorme de leurpropre puissance.
Trop
peu instruits parcertegranderévolution, qui auroit dû leur apprendre, quo devastescolo- nies nepeuventdemeurer
sujettesd'une
métropole éloignée, ilss'efforcent d'en
établir une semblable dans l'lnde. DeMadras, ils ont jette lesyeux
surles provinces les plus éloignées; ils en ontsubjugué Iqshabitans; ils ont
fondé
un puissant empire.Est-il
donc
nécessaire, Anglois, déposséderdes
contrées immenses dnnsdes
payséloignés pour yfaire
uncommerce florissant?
Fréquentez les ports amis detoutes les nations;obtenez îv.-êine30
\
unportsurles côtestropreculées;mais pourquoi envahir leur territoire? Le commerce esc un échange:
pourquoi vous
emparer des possessions deceux, àquivousproposez l'échange clés pro- ductions?...4.Et vous détestez les corsaires de"Tunis
etde Maroc! quelsdevez
vous paroîcfe eux malheureux habitails de l'lmie?....*Ham- bourg,Lubeê, Brème, Danuic,
(■■.vnntsa
chute) font un commerce immense: ces villespuissantes
envahissent-elles ie territoire de ceux où elles Font deséchat/ges? ... Livourne
estunportfranc,ouvert à touteslesnations;faut-il
que
vous possédiez encore ouMinorque,oulaCorse.Votre ambition domSnntrice est évidence; vous voulez rendre lecommerce des autresnations tri- butaire;vousvouiezqu'il ne se tirepasÛri
seul
coup de canon sur iesmers, sanslapermission de la Grande-BretagneCet
esprit de domina- tion troublera toujours l'Europe*Ce n'est pas sans indignr.tion que le monarque de la Chine a dû recevoir
l'ambassade
du lord M^rtney.Nous vous
sommes
connus, adû lui dire letioble
lord; la rertoiTnrsée ne vous a pointlaissé
ignorer les exploitset le
commerce des
aiigîois.Qùoiqu'éloigiiés
de vouspar
dé vastes rners^ le foi mon maîtredésire
former avec le monarque leplussageet le pluspuissant de l'Asie,uneal- liance utileaux
deux peuples,et nous vousde-
mandons sur vosrivages, à cause de la distance>
31
des
lieux,unporc qui soit commel'entrepôt des
deuxempires.Oui, sansdoute, aura répondu le monarque chinois, la renommée ne m\, laissé ignorer, ni lenom,nilesexploitsde-ôrtgfcis.
Aàâsis
sur le rivnge de l'lnde par un penp'e hospitalier, vous ét.-.blites àMadrasimentrepôt decommerce, où les productions
des deux
parties du monde s'écrhngeok'nt:;vecunégnl àvçnwg'e.Mais bivniot
,
armésdecettefuneste
politique,quimet continuellementvotreEurope en feu, vous
avez
formédes
divisionsparmilespeuples, appuyé lesmécontens, ébranlé lestrônes; vous vousêtes rendusmaîtres
dans des lieux où vous proposiez deséchanges;
Madras estdevenue
la capitaled'unvasteempire.Et vousosez,Anglois,proposer une
alliance
à un monarque qui connoîtvotre foi? vous avez mis dansles fers ceux doncvous
aviez obtenu un coin deterre,1parargentou
parprières; etvous meproposez de vous recevoir dans mes états? Ec quime répondra, lorsque je vous y aurai intro- duits, que vous n'y sèmerez pasladivision
pour vous en emparer Allezchercher
des allés dans despays
oùvotretyrannie sur lesIndiens soie friconnue;ilSerait
adésirer,
que leseuropéens,et voussurtout, Anglois,
n'eussiez jamais
fré- quenté nos rivages. Vousréunissez
auxlumières despeupleséclairés, libarbarie
despeuplessau-1 vages; vous en êtesdoublement
à craindre.C
32 )LordMacarmey se retira
,
enavouantquec'é-
toic avec raison qu'il avoit appelle le monnrque de laChine,leplussage monarque de l'Orient.Si jamaisle repos
de
l'Europe était assuré, comme on sele proposeici, n'y aurok-il aucunmoyen
d*e.mpêcher les européensd'aller
dévaster lesautresparties del'univers? Les mauxsontfaitsenAmérique:
ne
pourroit-onencore
les prévenir enAsie?
Un code de commerceassureroit latran- quillitédu
monde: mais les politiques detousles cabinetstrouverontcecodeimpossible. La guerre esE l'élément del'Europe.CHAPI
33
"
CHAPITRE 111.
Des
causesde la guerre présente*\_/;in'exposera
point ici les causes multipliées
de la guerre malheureuse qui désolePEuropet il
en est que lesauteursdetantde maux voudroient eux-mêmes se dissimuler. Commentdévelopper ces
mystères d'iniquité etpercer
cette politique sanguinaire.Jugeons
seulementparles
faits; qu'ils déposentcontrelescoupables»
La
guerreprésente a commetouteslesautres, des causes apparentes, quel'on
avoue publique- ment, et quien
sout rarement les vrais motifs:elleetiade plus secrettes, et quisontles
véri- tables.
Les
causes
queTon
avouepubliquement,
soïitiLa
hardiesse des opinions des français» leursin- triguespour.lespropager,
Pusurpatii ndu pouvoir royal, la détention, puis la fin malheunuse du roi,l'extinction delanoblesse»
enfin lesintérêts de
la religion avilieet détruite.*)
Voilàde grands
motifs: mais les alliésy
ont-ils
joints desintentions pures
etdésintéressées
?*)II faut remarquer quetous ces malheurs n'ont pas existéavantlaguerre; queplusieursontéré pro- voqués par l*orgueil de lanoblesse, etsonopiniâtreté à vouloir emporter de vive force
,
ce qu'elledevoiîc
34
Sans doute,ils n'auroient pas
été indiiïeïens
trétablir
le premier ordre en France;mai* unin- térêtplus pressant, quoique plus secret,les aui- moit;c'étoit
de s'emparer de quelques-unes de sesprovinces.
Telleestla fatale politique
de
l'Europe; dès qu'un peuple setrouve dans unesituation
péril-leuse,lesautres accourent nus-itôtpour achever de le précipiter dansl'abîme,ets'enrichir de sa dépouille. Ainsi, dans la
dernière
guerre civile desanglôts,
laFrance intervint pour soustraire les colonies àla métropole.Que
lessnglois
n'aient point, usé dereprésailles, etqu'ils soient restés tranquilles spectateurs des troubles dela France, c'est ce quetouthomme raisonnable ne se persuadera 'jamais. Mais s'ils eussent été les amis de
l'humanité ,
leur sage neutralité eutpré-venu
les malheursde
laPologne,eut terminé ceuxde
la France. *)attendre d'unmeilleur tems;par les intrigues des puissancesvoisines, quiontagité lesfrançais, nourri les factions, égaré l'esprit public, etversé par leurs mains la moitié dusang qu'ilsontrépandu :enfin
,
que les deuxpartisse sontégalement distingués par leurscrimes et leurs fureurs.
Iliacos intramuresptecaturetextra.
*) IIenestencoretems. L'opiniâtreté desanglais perdra l'Europe. Mr. P s'efforce deprolonger la guerre
,
pluspour sonpropre honneur que pour celui desanation:il craint que son nom nesoitune époquemalheureuse daus l'histoire de sonpays ;c'est35
Les
gazettesseulesontparlédes traités àê
Pilnirz, dePavie, oudetout autrelieu,etelles
sont les échos du mensonge, commede
latérite.
Mais les
faits
prouvent qu'ily a eu un traité entr»les puissancesalliées pourle
démembrement
de la Franceetde laPologne.Eneffet, si ce démembrement
n'eut
été résolu, l'Empereureut-il permis àlaRussie
etàlaPrusse
d'envahir une partie de la Pologne? il espéroit donc reprendrel'AlsaceetlaLorraine,etpartageravec l'Angleterreetla Hollande les Pays-bas fran-
çais. Que signifient
cessommationssuccessives»
faites dans la Flandreet leHaintiulc, au
nom
des trois puissances? Pourquoi Dunkerque est-il sommé au nom du Roi d'Angleterre? ne préten- doit-il pas former un établissement dans les Pays- bns pour le repos de l'Europe, et surtoutde
la France?
Les îles françaises étoient encore une proie que convoitoit l'Angleterre, etdont elle vouloic s'empnrer seule:autrement,pourquoi la
Hollande
n'auroit-elle pas armé par mer? nil'or, ni les vaisseaux,ni les matelots ne luimanquent.Voilà un plan démontré
par
les faits: voilà les vraies causes dela guerre: l'ancien ordre à réta- blir en France n'étoit qu'unprétexte.à lui-même qu'ilsacrifiel'Angleterre etl'Europe. Il y auroit plusdegrandeurd'urne à revenirsur sespas eïà faire enfince qu'onauroit dû faire d'abord.
C 3