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La paix de demain et la democratie socialiste

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Jaa "La paix de demain et la democratie socialiste"

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LA PAIX DE DEMAIN ET LA DEMOCRATIE SOCIALISTE

PAR

H . H. VAN KOL

EDITEUR

"ONTWIKKELING", PALEISSTRAAT 43, AMSTERDAM. TÉLÉPHONE: 8243 N .

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LA PAIX DE DEMAIN ET LA DEMOCRATIE SOCIALISTE

PAR ·

. TVOvllENLIIKKEEN KIRJASTO

H. H. VAN KOL

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EDITEUR

"ONTWIKKELINQ", PALEISSTRAAT 43, AMSTERDAM.

TtLÉPHONE: 6243 N.

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LA PAIX DE DEMAIN ET LA DEMOCRATIE SOCIALISTE.

Nous sommes à l'aube d'une nouvelle période. Nous vivons une des évolutions les plus grandes d'e l'histoire, et -il est difficile de prévoir ce qui sortira de cette fournaise.

Mais déjâ il a coulé trop de sang! Des milliers sont tombés.

Les yeux des mèl'es, des VleUVIes et des épousles ont pleuré des larmes sanglantes. Une grande partie de l'Europe est en ruines et le Vieux Monde est menacé d)une catastrophe si d'ici peu le massacre ne prend pas fin. La guerre univer- selle n'atteint pas seulement les soldats dont les hécatombes sont en rapport avec la perfection croissante de leur armes.

Les femmes, les' vieillards, les enfants, sont également victimes de la conflagration. Les bombes tombent du ciel et les paisibles voyageurs senoient, au fond des merS, frappés de' tOTpilles invisibles. Des millions d'hommes robustes sont estropiés à jamais. La Mort erre partout et sous toutev les formes. Elle frappe à toutes les portes. Elle entre dan tous les villages, et dans les cabanes les vielles mères. allument le cierge sacré devant l'imagte.de la :Marer Dolorosa, pour le salut de l'âme de leur fils, tombés victimes du plus bestial des massacres.

On dirait que nous assistons à la faillite de la civilisation .occidentale. Le sentiment humain est éteint. La moralité des peuples a disparu. Le droit sacré est opprimé brutale- ment. Comme au temps des Barbares, l'épée est la divinité .de tous.

Ouand donc disparaîtra ce cauchemar qui pèse ;;ur toutes

'les poitrines? Quand reviendront les jours de paix, où on

ne se souviendra.de ces tueries qu'avec un profond dégoût.

La Conférence des Délégués des Sections Neutres de l'Internationale n'a pas a rechercher spéCialement les origines et les auleurs responsables de cette guern~.

:L'histoire jugera ceux-ci. Tous les socialistes sont d'accord ,

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sur les origines profondes du conflit. Depuis longtemps, nos auteurs et nos conférenciers ont prédit la collision actuell;t'I comme une ccmséquence inévitable de l'expansion impéria- liste des classes capital1stes. "Les intérêts économiques sont la cause profonde de cette guerre", dit le Manifeste de la fraction des députés allemands socialistes, lu au Reichstag le 2 décembre .19'4.

L'évidence de la _critique socialiste a été prouvée claire- ment par les faits, et bien que les ouvriers organisés n'aient pas été en état d'empêcher la déclaration de la guerre, ils sentent que le temps est venu d'aider au rétablissement de la paix, d'uhe pai'x basée sur des principes sains et durables.

Dtans ce but, les délégués socialistes de dix pays neutres se;

sont réu.,nis. Ces pays ne sont pas mêlés directement à la guerr-e, mais ils ont néanmoins à payer un tribut considé- rable à l'anarohie :et à l'admi,n.istration incohérentes de la Société capitaliste.

L~ lutte pour le socialisme deviendra de plus en plus une lutte de la démocratie du prolétar:at captre l'Impérialisme~

car c'est cette opposition qui constitue, avant comme après la guerre, la 00se de la lutte des class~ oùvrières dans les divers pays contre le capital, maître du monde, et contre une organisation sociale qui crée de pareils conflits.

Quand le bon sens de la masse sera réveillé, - quand les.

ouvriers, qui se massacrent sur l'ordre de leurs chefs, se.

demanderont: "Pourquoi trlous battons-nous, e,t pourquoi nous tuons-nous?" la paix ne se fera plus attendre. Car ce n'est pas la haine qui entraîne les ouvriers français, allemands et anglais, ,ni dans les 'l'.ranchées, ni dans la vie civile. "Le:

sold'at ne connaît pas la haine." Ils ont peu d'intérêt à la continuation de la guerre et ils ont déjà perdu beaucoup· à la lutte. La vioh::nce des armes ;ne leur 'paraît pas le moyen efficace pour faire triompher la justice. Du point de vue des ouvrjers, cette guerre est une faute immense et la conquête de territoire cOl1stitue une 111usion, qu'ils ne caressent guèr'e et qui d'ailleurs n'enr'ichit pas les conqué- rants. EUe n'est favorable qu'aux intérêts die quelques.

capitalistes, exploiteurs de leurs ouvriers. Cest justement contre cet esclavage social qu'ils ont lutté toute leur vie, el bientôt ils auront à le combattre de nouveau. Et ils devront le faire en collaboration avec leurs frères et com.~

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pagnons d'infortune, ,...- c'est à dire, ceux qu'ils sont obligés maintenant de tuer de leurs balles meurtrières.

Si cette guerre universelle devait durer des années, Je système capitaliste serait vaincu soit par les socialistes, - soit. par sa propre faute. Et l'état oourgeois serait entraîné dans le naufrage. Cette éventualité doit être un avertissement sérieux pour les classes dirigeant<;s d'e ne pas trop tendre l'arc, et pour le,prolétariat, "une indication afin qu'il soit prêt à agir quand les temps seront révolus" 1).

Si les Gouvernements devaient persister dans leur politique d':effusion de sang et de destruction, le prolétariat aurait pour devoir - s'il en est capable - !de sauver l'humanité par la révolte. Mais hélas!' nous n'osons plus l'espérer après l'expérience de 'CeS dernières années. Pourtant, quand dans tous les pays et par voi.es légitimes, un effort simultané sera fait pour forcer les Gouvernement.s à conclure la paix, les dirigeants hésiteront à augmenter encore la souffrance et la misère, et le voeu unanime de millions d'individus

arrêtera la violence armée.

Que la Conférence des Neutres serve d'aiguillon.dans cette direction t

C'est dans le but de reconquérir la Paix, que nous nous som.mes assemblés.

La paix a un douMe caractère, selon qu'on la considère d'u point de vue militaire, ou bien du point de vue juridique, économique et sociaL Les belligérants se préoccupent actuel- lement et avant tout du premier point . .Pour eux, la force des armées est le droit suprême. lis se moquent de œlui qui parle de paix ou bien, ils insinuent ou jettent la suspicion sur les pauvres pacifistes. Mais tous les neutres ont néan- moins pour devoir de contribuer à fa préparation d'une paix juste et durable, car du fond de son âme, te prolétariat maudit le fratricide, et des centàilles de milliers dans tous les pays, de tous les rangs et de toutes 'les classes, profèrent la même malédicQon~

La démocratie socialiste internationale des pay'S" neutres est donc tenue, conformément à la mission qui a été donnée aux socialistes par les Congrès de Stuttgart, de Copenhague

L) Mr. P. J. Troelstrft. ~De Wereldoorlog en de Sociaaldemokratie"

191o, p. 131.

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et de Bâle, de contribuer à mettre fin à la guerre, en s'efforçant d'obtenir une paix durable, basée sur des prin~

cipes socialistes ~ndépendants de la situation militaire.

En Allemagne surtout, on a beaucoup parlé de paix. Le journal socialiste de Brême notamment voudrait déclancher un mouvement général pour la paix en y comp~enant toutes les forces vitales des organisations ouvrières de tous les pays. L'auteur va jusqu'à placer cet appel indirect aux ouvriers allemands sous la protection de la prière "qui s'élèvera bÎentôt de toutes les chaires chrétiennes: "Que la paix soit sur la terre!"

"Quel moment, dit le journal, serait plus propice pour manifester notre désir brûlant d'établir une paix honorable pour tous les peuples, mêlés à la guerre?" 1)

. Sur quelles bases rqx>sera cette paix? La démocratie socialiste internatiOliale accorde son concours à tous ceux qui veulent mettre fin à la guerre par une paix indépendante de la position militaire, parce qu'elle nie tout droit à la violence et parce qu'elle est guidée par d'autres principes.

D'ailleurs, cm perçoit déjà dans tous les pays de l'Europe un mouvement en faveur de la paix, et il ne s'en faut pas die beaucoup pour lui donner une influence, surtout à cause du dégQût qu'a inspiré à tous la façon de guerroyer d'aujourd'hui. Socialistes et pacifistes se tendent la main, mais c'est surtout le prolétariat qui doit insister de toutes ses forces pour obtenir la paix, car la paix est le Tégime le plus favorable au développement économique des classes ouvrières.

La démocratie socialiste ne peut se montrer mesquine en ces temps épiques. Elle doit élargir son horizcm. Elle ne peut reculer devant la grandeur des conceptions. Elle a pour devoir d'agir, et le moment décisif d'agir est venu!

Si nous ne voulons pas laisser à nos adversaires J'occasion de oonclure "leur" paix, il faut que nous soyons quasi unani·

mes sur l'établissement des conditions. EtH n'est pas difficilej d'arriver à ce résultat, vu les Résolutions qui ont été votées pendant la guerre par presque tous les partis socialistes dans les pays neutres et belligérants. Par ces conditions _.

qui ont principalement pour but d'éliminer toute source de L) F. M. Wibaut. "Socialîstische Gids", 1916, p. 586.

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guerre nouvelle -, le proléta·riat aura à ses côtés une grande partie du monde bourgeois, qui veut s'entendre avec nous pour la sauvegarde des intérêts primordiaux de l.'humanité.

La démocratie s()cialiste pourra compter ainsi sur l'appui de tous ceux qui veulent prévenir la répétition d'un crime impardonnable.

Pour affaiblir le militarisme, pour briser le culte de la violence, et asseoir le triomphe de la justice, il faut que la paix prochaine, qui aura une înfuenoe décisive sur J'histoire Ide l'avenir, soit fcmdée sur les bases san.ctionnées par let';

Congrès Jntemationaux, et dont on retrouvera J'écho dans les formules élaborées notamment par "l'Anti-Oorlograad néerlandais", flinsi que par "l'Organisation Centrale pour

lll1C paix durable",

PROCRAMM E-MINI M UM.

1. Il n'y aura :ni annexion ni -transfert de territoil"el contraire aux intérêts et aux voeux de la population; le con.senrement de celle-ci sera O'btenu, si possible, par plébiscite ou autrement.

2. Les ,Etats garantiront aux nationalités comprises dans leur territoire J'égalité civile, la liberté reJigieuse et ~ libre usage de leur langue.

3. Les Etats conviellldrO'nt'd'introduiredans leurs colonies, protectorats .et sphères d'influence Ja liœrté commerciale, ou tO'ut au moins J'égalité de traitement pour toutes les nations.

4. L'oeuvre ,des Conférences de la Paix tendant à l'orgar nisation pacifique de la Société des nations sera développée.

La .Conférence de la Paix sera dotée d'une organisation permanente ~t aura !ies sessions périodiques.

5. Les ,Etats conviendront pc sO'umettre leurs différends à une procédure pacifique, Dans ce but à côte de la Cour d'Arbitrage de la Haye, seront créés a. une Cour perma~

nente de Justice jntemationale, b. un Conseil intematiO'njal 'd'Enquête et de .ConciliatiO'n.

6. Les Etats seront tenus à prendre de concert des mesures diplomatiques, économiques .ou militaires dans le cas' où un Etat agirait militairement, au lieu de soumettre le différend à une décision judiciaire ou de recourir à la méditation du Conseil d'Enquêtc}ct de Conciliation.

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7. Les Etats conviendront ,de réduire leurs armements.

8. Pour faciliter la .réduction des armements ,navals .le droit de capture sera aboli et la liberté des mers assurée.

9· La politique étrangère sera soumise à un contrôle efficace ,des parlements.

Les ,traités secrets ;Seront :nuls de plein droit.

Ce texte est çonforme à la Résolution adoptée au Co:ngrès du Parti Français de janvier '9'5, à la résolution de la Conférence de ,co.pm:hague (janvier 19' 5), à la résolution des Neurn::s 'de Stockholm (avril 1916), à la résolution de,1a

Conférence ,des Nationalités fie Lausanne (juillet 1916), à la .~. résolution des partis soci'alistes des pays alliés à Londres

(février '9' 5), à la .résolution des partis socialistes cl' Al~e- magne et cl' Autriche

p.

Vienne (avril 1915), à la résolution des femmes socialistes de Berne et enfin à la résolution de

"l' Anti-Oorlogra.ad" .d!O': Néerlande. Toutes ces organisasicms veulent subordo.nner la violence des armes aux conventions internationales ,et créer le droit international des peuples.

Sur ces bases, les partis socialistes parviendront à s'accorden également, car, malgré tout, les haines de peuples et les préjugés de raoes leur sont inconnus.

POINT D'ANNEXIONS.

Ohaque peuple a droit .à l'autonomie. La conquête ne 'donne point le droit de violer l'autonom~e (Ires nations, à moins que h population n'en exprime le désir et e:n témoig;ne paT un plebiscite. Chaque nationalité, qu'elle soit basée sur ta cQmmunauté de descendance, de langage ou de tradition, ou même des groupes qui se sont agglomérés voldntairement,

"OI1t le droit de disposer librement d'eux-mêmes. La diver- sité des nationalités je5t un élément de valeur pour la civili- sation. Le Professeur Adolf Wagner dit du principe national qu'il est ,,<las ;natürlic'hste, dauerhaftigste, machtigste, gIe- reChtigsre, wohltatigste Prinzip ,der Sraatsbildung und der Abg,renzung der Staatsterritorien." Et le regretté Jaurès disait au point de vue socialiste: "Les nations sont des trésors que le prolétariat doit, non gaspiller, mais garder

et 's'approprier" 1). .

1) CongrèS International de Stuttgart. Compte-rendu officiel, p. 131.

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Et Vaillant disait de son côte à ce mêfl?e congrès:

"Les nations sont un fait et elles sont aussi un élément nécessaire au développement de l'Internationale. Laisser toucher à "une ;nation, c'est laisser atteind~ l'I'Iltematio~e.

Il 'faut maintelnir }'intégrité morale et physique ;.de cha,qtre na.tion, mais chacune doit collaborer à maintenir l'intég'rité mo"rale et physique .de l' Iifl,ternationale, qui devient de plus en plus une réalité" ').

On pourrait I€!ncore· citer bien des noJl!S _ 'de sociali~tes

allemands, suédois, italiens, belges et a;ngIais qui SIe pla..- çaient .au même point de vue et s'opposaient avec force à toute oppression et suppression de nationalités. Ils prou- vaient que "nationalité et internationalité ne sont point des

·concepts opposés, mais au contraire des éléments qui se complètent." 2)

Les petits peuples aussi ont dotu: une grande tâche à remplir et ils l'ont déjà remplie dans le passé.

La démocra'tie internationale n'est pas une masse grise

>ct uniforme, mais un tissu multicolore de partis nationaux

dont chacun a son passé et dont l'expérience contribue au bien de l'ensemble. Si chaque parti tend à consolider son -pouvoir dans son propre pays il se sait également morale-

ment soutenu par: l'Internationale, reconSitituée à Paris ên 1889. Maintenir la nationalité, c'es~ donner <!CU prolétiriat h·, force la plus grande PQur combattre la classe qui est au pou .... oir dans son propre pays. Au contraire, la domination d/une nation e,xcite le chauvinismel inspire aux classes opposées le sentiment de la coqérence et exerce par là une influence défavorable sur la lutte socialiste d'es classes.

Maintenir l'Egalité de droit Pour toutes les nations, notamment pour ~e qui toncern~ l'emploi d'es langues; fray- 'er le chemin au développement libre dl(: la culture nationale,

favoriser la d~mocratie ainsi que l'autonomie qui enlèvent toute âpreté aux querelles nationales en faisant valoir la volonté du peuple - voilà quel était le but du parti socialiste dans tous les pays cù plusieurs nationalités étaient encerclées d'ans les mêmes fr,ontières. E.t en cas d,e besoin, elle reconnaissait à chaque Da.tionalité le droit de

1) Congres International de Stuttgart. Compte-rendu officiel, Il. 129.

2) Congrès International de Stuttgart. Discours de Hj. Branting.

Compte·rendu offiCiel, p. 166.

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défendre son autonomie, même en, faisant appel aux armes.

En outre, l'opinion générale était qu'il appartenait aux orga- nisations nationales et non aux influences étrangères de faire disparaître les griefs nationaux, parce que la conquête de la puissance politique doit constituer un facteur important dans la lutte des classes au sein de Flnternationale. Celle-ci' reconnaissait donc sans restriction le droit des nationalités.

à un développement autonome. Les partis socialistes, basés sur de tels pdncipes, étaient étrangers à tout désir de con- quête. Les socialistes s'interdisaient toute velléité d'an- nexion et aujourdhui encore ils soutiennent cette thèse.

Nous lisons entre autre dans le "Vorwarts" du 27 septembre 1915: "Nos partisans à l'étranger peuvent être assurés que la classe ouvière allemande condamne maintenant, aussi bien que dans le passé toutê politique de conquête et qu'elle désire combattre l'exploitation et l'assujettissement de peuples étrangers par tous les moyens que les circonstances permettront de mettre e,\ oeuvre."

La guerre de 1870 leur avait appris que l'annexion est un foyer de complications et contient le germe de guerres nIJU\'elles. Une conquête ne peut jamais valoir comme titre, et l'avantage obtenu de cette façon n'est qu'illusion. (Voir Norman Angell.) Ce n'est pas l'occupation d'un pays qui donne les aventages recherchés, mais bien le placement des' capitaux et les concessions aux financiers des classes possé-

dantes. 1

Quand les socialistes _ conformément aux Résolutions des Congrès Internationaux relatives au respect des natio- nalités - ont pris la ferme résolution de combattre toute annexion, ils sont obligés de rejeter toute imposition d'indemnité de guerre. Ces indemnités ne sont au fond qu'une autre forme de conquête, une espèce d'expro- priation économique, ayant des conséquences plus graves' que l'occupation de territoire. .

Il va de soi que la Belgique, - ouhe qu'elle a le droit de- voir reconnaître intégralement son indépendance politique et économique, doit être indemnisée pour le~ dommages qu'elle- a dû subir. Les socialistes de tous les pays du monde sont d'icoord sur ce point. On sera bien vite d'accord aussi pour résoudre la situation de la Serbie, de la Pologne, de la rlOlande, de l'Arménie, du Monténégro, qui tendent vers.

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Il

l'autonomie et la fédération. Il est encore d'autres pays dont la situation intéresse le monde, mais il n'appartient certes pas à la conférence de chercher une solution pour toutes ces conjonctures. Mais il en est autrement d'une question brûlante, qui préoccupe la politique depuis près d'un demi siècle, source permanente de conflits qu'il faut tarir pour qu'il soit possible de créer une Paix durable. Je -veux parler de la question de l'Alsace-Lorraine.

D'après les socialistes français, le retour de ces provinces, -qui ont été enlevées de force à la France, ne deVTait pas être considéré conune une annexion, mais comme le redresse- ment d'injustice. Les socIalistes allemands repoussent au

contraire toute rétrocession de ces provinces. 1)

Ils trouvent que ces contrées sont déjà très fortement liées à l'Allemagne aussi bien économiqument que politique- ment. La perte de ces provinces serait un coup mortel pour de milliers d'ouvriers travaillant dans l'industrie de fer, du charbon et de l'acier. 2)

En apparence nous nous trouvons ici devant un fossé sur lequel il est impossible de jeter un pont. Et pourtant il est absolument indispendable d'aboutir à une entente' en cette matière, si l'on veut créer une paix durable.

L'histoire nous enseigne que l'Alsace-Lorraine a été habitée -par des races germaniques et jusqu'à la Paix de Münster (1648), elle appartenait principalement, après de nom- breuses vicissitudes, à l'Empire allemand. Elle fut de

nouveau anne?,ée à l'Allemagne en 1871, par la force des armes. Depuis lors, l'élément allemand s'y est fait sentir, et des quantités d'immigrés sont venus des froocières orien- tales. Aujourd'hui sur 1.800.000 habitants, environ

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parle -le français, et dans l'Alsace Haute et Basse, cet élément ne représente respectivement. pas plus de

'/20

et

'/30

de la population. Le fameux "Diktal\:ur Paragraf" est abrogé depuis 1902. Le Suffrage Universel est la loi. Aux dernières élections pour le Reichstag, les socialistes obtenaient 110:700 'X.0tes, ou

'/3

de tous les suffrages exprimés et l'Alsace-Lorraine envoyait 5 (des JO) députés socialistes au Parlement. L'idée de constituer un état fédératif autonome ') Herman Wendel. ElsaBs-Lotheringen und die deutsche Sozia.l- odemokrll.tie, 1914, p. 14.

2) Hue, à la Diète de Prusse, 18 févrÎer 1916.

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devenait d'e plus en plus forte. Un plébiscite aurait donné à:

ce sujet un scrutin peut-être tendancieux, à moins de diviser le pays en quatre parties. La partie française de la Lorraine autour de Metz, de même que la partie allemande avec Torbach comme capitale, ainsi que l'Alsace Haute et Basse décideraient chacune de leur propre sort. La devise

"L'Alsace-Lorraine poUf les Alsaciens-Lorrains" ne serait réalisée que si l'on créait un état tampon viable.

Cette question est pénible, et pourtant elle demande cette fois-ci une solution définitive, car on peut s'attendre sinan il une nouvelle et longue guerre. Peut-être un arbitrage de Neutres pourrait-il donner une solution favorable à celte question délicate, solution facilitée par le caractère des conditions de Paix dont nous donnons le texte ci-après. Les socialistes français ne nous paraissent pas irréductibles en cette question, car, dans le passé, ils ons déjà déclaré qu'ils se résignaient au traité de Francfort et ne consentiraient en aucun cas à voter des crédits de guerre à cause de l'Alsace.

La guerre, une fois éclatée, leur a donné de nouveau les mains libres. Mais, peut-on croire qu'ils voudraient donner à cette question une solution qui provoquerait inévitablement une guerre nouvelle, plus opiniâtre encore que te conflit présent? On ne doit pas s'attendre à pareille attitude, car les socialistes donneraient une force nouvelle au militarisme.

Partout on sent le désir dtobtenir enfin une Paix, créant la base d'une Paix universelle et durable, Mais pareille paix n'est possible qu'à la condition de résoudre également deux points: la liberté de Commerce et la liberté des Mers.

LE LIBRE ECHANCE.

La production capitaliste et spécialement la grande indus_

trie, se répand if'fésistiblement sur tout le globe. Si l'on ne.

réglemente pas internatÎonalement ce développement, la guerre par les armes sera suivie d'une guerre économique, source abondante de conflits. Seul le libre échange facili-

<era, au profit de toute l'humanité, le déploiement coordonné des forces productives de tous les pays.

Pour pourvoir à la demande de matières premières, pour trouver un marché pour leurs articles, jX)ur découvrir des placements favorables à leurs capitaux, les Grandes Puis- s"ances cherchent à agrandir leurs dOmaines coloniaux. La.

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force de l'Etat est employée dans le but de conquérir des avantages économiques au profit du capitalisme national, et elle fonctionne donc pour servir l'Impérialisme, c'est à dire que le canon aura. toujours le dernier mo.t. En 'n!alisant la théorie de la JXlrte ouverte, déjà pratiquée dans la plupart des colonies .:a,nglaises et dans toutes œlles de la HOillande, la chasse aux colonies n'a plus aucune raison d'être. Ainsi cebte source de guerres disparaîtra petit à petit. Libre échange, liberté des mers, voilà donc le mot cliordre'. Aussi longtemps que les sÎtuations contemporaines rendront impossible l'abolition des droits proteoteurs, à cause des intérêts qui y sont attachés, on peut très bien appliquer ces

-..,. principes aux colonies dont la possession aura perd'u une

grande partie de sa valeur. Vouloir établîr d'un seul coup le libre échange universel serait utopique, même si l'on examinait exclusivement la question au point de vue fiscal!

Le libre échange, symbole de la solidarité humaine et espoir des "pacifistes du siècle passé (Adam Smith' c.s.) n'est pas encore près d'&tre réalisé. Cependant l'applicati9n de ce principe aux colonies d'outre-mer foera sentir davantag'e

"l'interdépendance internationale" en attendant que l'avenir réalise l'idée intégralement. La concurrence économique prend toujo1,lrs une forme politique en matière coloniale e1:

c'est justement là que se trouve le danger;ct.e voir surgir des conflits. Si chacun peut profiter des colonies, sans que la conquête en soit nécessaire, le danger de guerre diminuera considérablement.

Plus d'inégalité de traiteme.nt pour les divers peuples en matière de commerce, de conoessions agricoles et minières, de travaux publics oet de chemins de fer. Une convention jnternationale, basée sur l'égalité de traitement, peut facile- ment régler ces questions.' La possession de;::; colonies, qui ne rapporte d'aill'eurs des avantages qu'à un petit groupe de la nation et dont les classes ouvrières ne profitent guère, n'aura plus grande importance. Même pour les capitalistes, l'avantage de devoir subir les cha~ges de pareille possessioll;

sera trop mince, - surtout celles d'une conquête. Get~

politique favorisera révolution paisible du capitalisme, d~

même que l'introduction de meilleures machines, et, par le 'développement de ra technique, on créera peu à peu les conditions favorables au .développement du socia,lisme, qui

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'4

remplaœra la concurrence au profit de ,quelques uns par une collaboration au profit de tous. l

Après. l'abolition du droit de prise - c'est à dire l'appli.

cation des usages de guerre sur terre, à la navigation sur mer - on aura supprimé un fac~ur puissant qui ne tendait qu'à augmenter indéfiniment J'importance des nottes de guerre.

La rivalité économique a d'ailleurs été une des raison principa,les de 1a guerre actuelle.

Une autre base de la Paix de demain, sur laquelle tous les socialistes et une majorité écrasante de 'nos concitoyens sont d'accord, est

L'ARBITRACE OBLICATOIRE.

La triste expérience des temps présent a démo'ntfé plus que Jamais combien il est nécessaire de soumettre obliga.

toirement tous conflits internationaux à une procédure de solutiOJL pacifique, dont les Conférences de la Paix pour- ront régler les conditions et l'organisation. (Voir le pro- gramme minimum sub) 1).

Il ne sera pas nécessaire, pensons-nous, de justifier l'article 5 .qui vise et condamne la diplomatie secrète.

L'arbitrage sera facilité par là. Beaucoup de conflits p~uvell1t

être :dénoués par jugement arbitral. D'autres cependant ne .g'y prêtent pas. Saisie d~ conflits concernant la Mand- chourie et la· Corée, la Berse et le Maroc, une Cour d'arbi- trage ,pourrait Idire seulement que tous les intéressés .sont des intrus, et n'ont à invoquer l'om.bre d'un droit. Dans ce cas, il n'est pas possible de faire appel à l'arbitrage, mais il reste encore un autre moyen d'interV'Cntion: le recours à un Conseil inte'ITlationai d'Enquête permanent, qui peut proposer un compromis dans le but de sauvegarder le bien- êt're général. Si une Puissance essaie d'é\'iter le contrôle, si elle Tefuse de se soumettre à la décision d'une telle conférence, il serait légi1ime de s'unir contre elle, de l'isoler et de la rendre impuissante de faire du mal. En effet, une dimunition importante des armements n'est possible que si la politique d'Impérialisme armé aura fait place à u,ne' politique d'expansion pacifique, - quand la rivalité et la méfiance ;auront été remplacés par la collaboration,)'estime réciproque et la c~iance. L'arbitrage obligatoire pour ,

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tous conflits internationaux doit 'donc être le but de nos efforts, et il importe également d'obtenir des garanties . sérieuses pour assurer l'éxécution des. jugements pendus.

Cette aspiration pourra même compter sur l'appui 'des classes possédantes. Le capitalisme, poussé par ses vrais intérêts, Œ\'est pas belliqueux de nature. Il préfère emJX>rter le profit sans cliquetis d'armes, car la guerre exige des sacrifioes considérables de toutes sortes, et parlo.$: il affaiblit ou tue ses meilleurs clients en anéantissant des millia.rdS de capitaux qui, plus tard; sont bien difficiles à ,remplacer \ ou à regag;ner. C'est une affinnation risquée et 'dangereuse de dire qu'il n'y aurait place pour l'Arbitrage

:et

le désar- nœment successif, avant la fin de la lutte 'des classes. La répugnance inspirée par les cruautés de la guerre; aura une grande influence sur des œntaines de milliers d'hommes, qui ont encore gardé un peu de Sientiment humain dans le coeur .

. Le militarisme, auquel l'Impérialisme a si vite recours, est au contraire la négation de la moralité let de l'humanité.

11 est en contradiction avec la démocratie toujours grandis- sante, qui veut la justice, qui 'lIe se courbe point sous la violence armée, et qui a senti maintenant mieux que jamais, que la vraie prospérité ne peut être acquise que par la paix.

Ce qui est déjà conquis à l'intérieur du pays: la domination

<1&

la justice sur la brutalité, doit et sera tôt ou tard obrenu 'dans les rapports des Etats entre eux.

UNE FEDERATION DES ETATS.

11 est une autre réforme ~mportante dans laquelle les socialistes ont une certaine confiance et dont l'adoption çonstituerait une véritable révolution dans l'étatisme euro- péen. C'est la formation d'une fédération plus étroite .entre les divers états. La présente guerre aura également aidé à la diffusion de cette idée et ici encore, la foroe Ide l'antithèse s'est fait valoir. L'avenir devra créer les Etats Unis d'Europe. Quand des transferts de territoire ne seront plus possibles sans le consentement des Puissances européen- nes, - quand 'des relations plus amicales auront fait sentir leur influence, - la constitution d'unjé fédération pacifique n'est plus qu'une question de t>emps. La Résolution de Londres, par laquelle tous les partis socialistes de France,

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16

d'Angleterre, de Russie et de Belgique Ont basé leur programme de paix, n'est pas contraire à cette idée. Un de nos meiUeurs penseurs, Karl Kautsky, voudrait également créer une fédération d'Etats dont les nations disposeraient librement d'e11es-mêmes, et seraient reliées par un système de libre échange absolu. "C'est là, d'it-îl, la politique univer.

selle à laquelle la démocratie socialiste aspire." D'autre part, le Ministre socialiste français Sembat déclarait de son côté qu'il faut rendre vers la création d'une fédération plus étroite

désE.alS . .

" l ' I I ' ! '

On peut nommer tout cela de "l'idéologie", mais la Suisse fournit la preuve de la possibilité de l'idée, malgré l'èS cir- constances les plus 'défavorables, malgré les grandes dif- (prences de langues, lie religion, d'habitudes et de dévçlop- pement économique, c'est à dire, des influences centri- fuges. Si le :groupement des Puissances est devenu inévi- table, la constitution tl'une fédération des Etats œntn.ux die l'Europe serait tllutÔt lU1 danger pour la paix. H faut tendre au contraire à la création de groupements de Puis- sances de plus

en

plus mombreuses, non sous la forme de fédérations dynastiques, 'mais sous la forme de fédé- rations parlementaires. L'entente des représent<U1ts élus est favorable à la paix. Mieux encore! Quand le prolétariat aura conquis la puissance politique, "Ia constitution des Etats-Unis Id' Europe ne sera plus seulement possible: elle sera œrtaine" 1). Provisoirement \lne entente moins unitaire serait déjà suffisante pour éviter les guerres et pour mettre fin à la sottise e.es armements concunents. Le minimwlI 'nécessaire pour arriver à pareil résultat, serait une organJ·

sation, basée sur le modèle de la Conférence de Londres, plus étendue et permanente. ')

Quand on en sera arrivé là, le molif principal pour développer les armements aura disparu parce qu'une expan- sion 'n'est plus possible sans le consentement du Concert ou Idu ConSlciI des Puiss.'\nces. Le chemi'n à suivre pour restreindre le budget de la guerre ~ auquel le manque d'argent contribuera d'ailleurs bien pour sa part ~ est 1) Karl Kautsky. Nationalit.ll.t und Intcrnationalitllt. "Die Neue Zeil", 18-1.1916, p. 36.

2) li. N. Bra.ilsford. De Oorlog van Staal en Goud, 1914, p. 271.

(19)

17

simplement de s'entendre internationalement. En cette hypothèse, le désarmement graduel n'est qu'une question de 'temps, aidée par l'influence croissante de la volonté du peuple

et

cela, malgré la haine qui sépare actuellement les beJligérants. L'opposition des castes militaires et des fournisseurs d'armes et de munitions - ne vaudrait-il pas

mieux que l'Etat s'occupât seul de ces foutnitures? - sera 'impuissante à résister à l'idée du désarmement. En effet, cette aspiration pourra compter :;;ur l'appui même de groupes nombre'ux de capitalistes, qui ont déjà à supporter une partie des impÔts fortement augmentés et qui souhai-

; tent de sauver l'Europe de la banqueroute. Si la paix de demain n'est pas suivie d'un désarmement ~ystématique,

si "cette paix ne repose pas sur les bases solides, un mil ..

tarisme plus acœntué encore sortira de la conjoncture actuelle et l'on pourra craindre avec raison la ruine écono- mique de l'Europe.

Si les soci.a.listes de tous les pays pat".1Îennent à faire accepter les conditions de paix susctites, alors l'anéantisse- ment de l'Allemagne n'est plus nécessaire, même si l'on se place au point de vue de ceux qui souhaitent cette issue, qui pour nous, n'est qu'une sottise. Alors un coup mortel sera porté au militarisme et au. marinisme dans tous les pays. A ces conditions-là, la paix pourrait être conclue dès demain, et la nation qui, au milieu de la lutte actuelle, aura la première levé la palme de la Paix, sera bénie par les générations d'aujourd'hui et de demain.

Dans ce but, la démocratie socialiste internationale devra former une phalange serrée, ne fût-ce que pour l'emporter dans la lutte des classes, qui l'attend demain, lutte,qui sera plus difficile à cause des suites économiques de la présente guerre d'extermination.

LES SUITES ECONOMIQUES D~ LA eUERRE. Les suites économiques de la présente guerre pèseront surtout sur les classes ouvrières. Nombreux sont les individus des classes possédantes qui ont amassé des fortunes formidables par suite de cette guerre, mais la masse du peuple vit dans de's situations pitoyables. Les vivres ont commencé à manquer et sont devenus chers. Des centaines de milliers d'ourners ont perdu leur occupation, et ce qui

(20)

18

les a attendu, c'est la misère et la mort dans des tranchées humides et froides.

La. petite industrie et le petit commerce ont été lourdement frappés. Les petits commerçants se "SOnt vus obligés de fermer leurs boutiques à la veille de la faillite; nombre de propriétaires immobiliers ne touc-hènt plus leuTS loyers et ne savent plus payer leurs rentes hypothécaires. Enfin les ouvriers qui achètent leurs'" meubles à crédit, voient s'approcher avec angoisse le moment de payer leur terme.

Après la guerre, l'agriculture sentira fatalement le manque d'ouvriers et de ohe\<1a.ux; maint petit paysan devra céder son petit morceau de territoire à son bailleur de fonds: ce qui favor.isera considérablement le développement de la grande propriété foncière.

S'il en est qui ont reçu des coups terribles, il s'en trouve qui ont recueilli de gTands avantages et qui ont perçu des gains immenses sur la misère de la masse. Les fabricants d'armes, les armateuTS, les grands propriétaires fonciers, les fournisseurs d'aliments et les marchands d'articles de luxe ont gagné des millions. La petite bourgeoisie n'a connu de la guerre que ks soucis, la détresse et les chagrins. preuve de plus de l'injustice de cette société capitaliste. Au point de vue matériel aussi bien qu'au point de vue mm-aJ, cette guerre a été une ruine complète poUT les classes ouvrières de taus les pays, neutres aussi bien que belligérants. Afin de les préserver d'une déchéance complète, il sera néces- saire d'organiser une coopération plus active des °classes non possédantes. La démocratie socialiste internat:ionale a donc pour devoir sacré, malgré la discorcl'e qui a règné quelque temps dans ses rangs, de rétablir l'entente, afin d'entamer victorieusement une nouvelle et plus lourde lutte • de classes.

Une grande partie de la richesse nationale a été gaspillée.

L'économie de siècles a été perdue. D'énm-mes capitaux ont été jetés au vent. L'industrie et le commerce ont été désorganisés. L'incendie universel a dévoré les fruits du tra'\'3..i1 infatigable de millions de bras. Et après la guerre, le plus terrible des désastres que l'humanité ait jamais connu, - la concurrence sera portée à une âpreté inconnue jusqu'ici, paT suite d'augmentation des impàts, de la cherté des vivres, du. taux élevé de la rente et du désir intense de

(21)

1 ~

t

1

19

se rétablîr des dommages éprouvés. La diminutilon du pouvoir d'aohat diminuera la vente, et par là les capitalistes seront obligés d'exploiter d'avantage les ouvriers, ce qui provo- quera des collisions économiques. Des trésors seront néces- saires poUT pouvoir çompenser les dépenses et les destruc- tions de la guerre, pour payer le taux des dettes publiques.

considérablement augmentées, pOur rrétablir la navigation et .les re1atlons commerciales interrompues. Toutes les tenta-

tives d'échapper aux difficultés économiques de plus en plus intenses ne 5eTont que des palliatifs et cependant elles pèseront lourdement SUT la classe ouvrière. La lutte des.

classes sera plus terrible que jamais.

Même à présent, au milieu de la guerre, la méfiance n'a cessé de se développer entre ouvriers et patrons. Des grèves ont déjà éclaté. Et que sera-ce plus ta.rd, quand tant de- points litigieux apparaîtront? Les salaires seront petits en comparaison du prix de la vie 1).

. Le système actuel d'es impôts suce l'ouvrier jusqu'à la

moelle. L'esprit de violence. s'est aggravé cfiez les possé- dant? aussi bien que chez les ouvrjers. Le pouvoir politique- intervient de plus en plus dans la vie d'u peuple et plus que jamais les partis et les classes se combattront a.-vec achar- nement dans leur propre pays. La lutte politique et écono- mique deviendra ëonc plus terrible qu'auparavant. La lutbe contre le capitalisme et le militarisme s'imposera auX"

ouvriers, et mainte fois, as devront sacrifier leurs intérêts individuels à leur idéal.

Les syndicats au:ront des difficultés pour reconquérir leur force perdue, pour imposer les conventions (lu passé, pour' trouver une solution à la question des ouvriers non-qualifiés et des femmes ouvrières.

Au moment même où la guerre enlevait des centa1nes de mi1liers d'ouvriers à l'industri.e, ,ceux qui sont restés dans le pays ont trouvé assez de travail et gagnent un salaire suffi-

L) A la fin de 1915, le professeur Verrijn Stuart a évalué cette augmentation (comparativement il. juillet 1914) ponr la Hollande à 30%, pour l'Angleterre à 43%, pour Berlin il. 78G/n et pour Vienne à 86 0io. Ces chiffres ont encore augmenté depuis Io'rs. Il est certain que la guerre a plus appauvri la classe ouvrière allemande que la.

-classe ouvrière anglaise et que les pertes en hommes et invalides·

sont plus considérables en Allemagne qu'en Angleterre.

\

,

(22)

20

sant. Mais qu'arrivera-t-il, lorsque les sold'ats reviendront et exigeront lew.r part de travail? "Cette activité pendant la guerre", a écrit ,Wibaut avec raison '), .,est une cata·

strophe économique, comme aucune n'a encore frappé le .capitalisme", car au lieu de créer des valeurs, d'augmenter la prospérité, elle n'a d'autre but que de détruire les valeurs le plus vite possible, de diminuer la pfO"spérité et en réalité, elle n'est qu'un appauvrissement volontaire.

Sera-t-il raisonnable, au retour des temps normaux, de perr mettre que les vleux et les jeunes, qui ont consciencieuse- ment rempli leur tâche, soient chassés de leur occupation, d'expulser les femmes des métiers qu'elles ont appris, pous-

~ées par la misère, et après s'être rendues utiles?

Si l'on abandonne à la libre concurrence, à la loi de l'offre et de la d~mande, le soin de chercher du travail pour ces millions d'hommes qui revienne.nt des tranchées, les salaires deviendront des salaires de famine ct l'on commettra une grande injustice envers les hommes, qui ont sacrifié leur vie et leur santé pour la patrieJ où 'ils ne peuvent plus trouV'Cr hi travail, ni pain. La guerre a ifauché terriblement dans la partie intelligente ct dans la.

partie 'la plus robuste de la population. Les ouvriers vali- des, 11abitués à la vic !en plein air, 'ne reprendont peut-être!

leur travail dans les fabriques sans air ni lumière, .et jls chercheront une ·autre occupation. Il est indéniable que les 'femmes et les cnfa;nts ont· été sousa.limentés 1). La productivité ·du travail a donc souffert, ce qui pèsera encore plus sur les salaires et pourra faire allonger les heures 'de travail. 'Le GouV'Crnement devra donc prendre des mesures et exiger des sacrifices de la J?art des patrons.

fi aura pour acvoir de s'occuper du sort <Les ouvriers, au lieu \:le les faire dépendre du libre jeu 'des forœs écono- miques. Le socialisme d'état est en voie de réalisatio.Tli ct, Vu le déficit des trésors publics, plusieurs industrie$

devront être organisées par les Gouvernements. Le nombre des 'monopoles d'Etat s'agrandira donc considérablement.

Les !dettes publiques sc sont amoncelées et cUes augm~H- 1) ~ Weekblad" van "Het Volk", 1 Octobre 1915.

2) Une enquête à Stuttgart l1. relevc le fait que sur 100 naissances il y a 50 à 60 fausses couches. ("Socialistische Gids", Juin 1916, p. 462.)"

(23)

21

tent encore journellement. Si la destruction des propriétés, des ponts, des bâteaux, des chemins de fer, des valeurs agricoles, des' machines, se chiffre par des miIriards, les pertes en matériel humain crient \'engeance au ciel.

L'état des dépenses de guerre était évalué au 1er Jan- vier 1916, par la "Société pour l'Etude d'es Suites Sociales

<le la guerre" à Copenhague, (Bulletin Nr. 1) à environ 160 millions de francs, tandis que la guerre de 1870-1871, . -qui ne dura que 210 jours n'avait aoûté que la 40ième de

cette· somme.

A 13. fin de l'année passée l'Allemagne avait déjà dépensl 18 milliards de florins, donc JI}.;: fois la valeur de toutes ses lignes de chemin de fer, y compris les stations et le matériel roulant. Lorsque Mf, Asquith reçUI du Parlement, le 21 février 1916, son sixième crédit, le total des dépen~

ses 's'élev'ait déjà à 17 milliards de florins. tandis que les dépenses quotidÎennes pour l'Angleterre seule étaient de 52,8 millions de florins. Cette somme a atteÎnt 72 mil~

lions de florins en ce moment.

"The Economist" du 18 décembre 1915 publie la statis~

tique suivante. (En millions de florins).

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Frai. d .. Cuene

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I.L. : " Il:: ~ " 'iI.:!. E "

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Grande Bretagne ... 216000 27000 4500 19080 8.8 7I

'"

France ... 146000 16000 3000 22980 14.7 12' 76<l Russie ... 144000 IBOOO 3000

2034.

14.7

lia

678 Italie ....

... ..

84000 10200 1500 492. '.9 48

a28

Belgique "et Serbie .. 33000 '200

---

720 3180

--

9.6 76

-- --

442 Alliés au total.. .... 623000 77400 12720 70500 11.3 93 564 .Allemagne ... 192000 2.200 4200 3054. 15.9 121 727 Autriche·Hongrie ... 108000 14400 2400 17220 16.9 120 717

'Turquie et Bulgarie. 21000 2400

a60

2.20 12.0 1<>.\ 700

--- --- --- --

-

- -

Emp. Centraux Total. 321000 , 42000 6960- 50280 Hi.7 120 722 Total de tous les Bel·

Iigérants ..... 944000 119400 19680 120780 12.8 102 620

(24)

22

A présent, la fortune nationale, le fruit de tant d'années:

de <lur labeur, est perdue sous la forme de fumée, ~ poudre 'et d'armes meutrières, et après la guerre, COII).- ment 'couvrir ce gaspilla~ de tant de richesses?

La baisse des valeurs dans la plupart des pays belli~

gérants est en rapport direct avec les dépenses de guerre.

Cette situation est encore aggravée par le fait que l'on a 'jeté sur le marché de grandes quantités de billets de banque

et

par la balance commerciale défavorable de la_

majeure partie de ces pays. En avril dernier, le cours d'argent en. Angleterre, en France, en Allemagne, J en Autriche et en Russie était respectivement 3.5. 12.0, 24·o~

37.0 et 40

0/0

en dessous du cours normal, ce qui a diminué {le beaucoup le pouvoir d'ach:at. Ce sont surtout les consommateurs et les ouvriers qui subissent les, con/- séquences (Je cette conjoncture, car les prix des vivres augmentent, tandis qu'en fait les salaires diminuent. Les industriels, qui amassent de grands profits de la guerre, ont acheté en échange et en partie obligatoirement des.

papiers d'Etat, qu'ils vendront après la guerre. Cette opération entraînera une nouvelle baisse des cours et affa1- blira "le Crédit national. Plus d'un état devra attendre un miracÏe ,avant d'être en état de restaurer ses ruines finanr cières, sans devoir refuser de payer ses dettes et sans banqueroute d'Etat . .Même l'Angleterre et la France, qui étaient si stables au point de vue financier avant la guerre, 'auront quelque peine à encaisser la rente des 75

et '46 milliards de marcs, prêtés pou.r u:ne grande partiel

à des pays étrangers '). L'histoire nous apprend que la.

guerre a toujours été la source des dettes nationales. La guerre présente peut conduire plusieurs états à ·leur perte

financière.

Dans les six pays les plus étendus, la dette nationa.]e est 'déjà plus que triplée. Pour le moment, la dette de l'Empire germanique atteint déjà la sornrfle de 49 mil~

liards Ide marcs, contre 5 milliards avant la guerre, donc à peu 'près dix fois autant. A L1. fin de 1915 les dettes conL sol idées 'des Puissal}ces européennes étaient augmentées,

') Lobmao. Die wirtscbaftlicheo Folgen des Wcltkrieges, 1914.. p.lo.

(25)

,

;

,en comparais~n de celles du début de la guerre, <ia.ns la, proportion SUivante: l'Italie de 14

%;

la Russie de 34.0;

Ja France de 62.0; l'Autriche de 74,5; l'Angleterre de 16)5 'et l'Allemagne de 515,5 % 1). La dette totale était augmentée dans ces quelques mois, de 110 à 211 mijl liards Ide francs, ce qui au taux de 5

%

et l/S % d'amortis- sement :<fon'ne une rente annuelle de 16)6 miiliards de francs 'à payer. L'Allemagne, qui payait aVaQt la guerre an.nuellèment 170 millions de marcs de rente, a déjà 2,280 millions de marcs à payer, el) en tenant compte des :pensions aux soldats estropiés, on en arrivera facilement à 2.800 millions. Cetre somme équivaut à une rente égale aux

SIs

de l'accrOissement annuel moyen de la fortune nationale pendant les années 1908 à 19" inclus.

Les frais de la. guerre jusqu'au 31 mars '9J'6, 'exprimés en % de l'accmissement moyen annuel du capital, s'éle- vait alors respectivement à _280 % pour l'Italie, à 420% ' pour l'Angleterre, à 570 %' pour la Russie, à 6000/0 -pour l'Allemagne et à 680

oio

pour la France et en mois

du revenu national respectivement 6, 9, 141/2, 141/2 et 15 mois. Les impôts énormes 'qui, par l'augmerttation de la rente 'à payer pour couvrir la detl'e nationale en Autrich'e- Hongrie, en Angleterre, en France et en Allemagne, sont augmentés de 750, 825, 1000 et 125'0 millions de florins -entraveront nécessairement le rétablissement de la for·

tune nationale. Au point de vue capitaliste, oette guerroej a été une sottise énorme. Les .,Etats dépensaient au dessus de leurs forces comme des gaspilleurs à pourvoir d'un conseil judiciaire. Les frais énormes, qui viendront encore même si la Paix est conclue demain, ne peuvent être payés -par des impôts et l'on devra bien avoir recours à des monopoles d'Etat. La classe ouvrière, écrasée sous le poids des impôts, obligée de payer des prix élévés pour se pourvoir de vivres, devra. entrepren&e, avec une orga·

nisation affaiblie, une lutte difficile contre la classe capita..- liste, qui, envisageant de plus grands profits pour couvrir ses pertes, tâchera d'imposer aux prolétaires une plusvalue encore plus considérable. La situatÎon sera encore plus

1) D'après la Bankverein de Suisse. (V. Nieuw& Rotterdamsche

<Courant du 15 janvier 1916.)

,

(26)

1

précaire parce que l'industrie européenne, surtout ceBe de "Allemagne, ne trouvera plus de débouchés outre-meT où les bénificiaires de la conjoncture, les Etats Unis d' Amé- riquû et le Japon, seront devenus des concurrents redou~

tables. De 'nouVeaux pays industriels sont en "formation oem.. Extrêm6-0rient, ce qui sera le premier pas vers un régime économique mondial.

La classe ouvrière devra dooc se pré.parer à affronter la lutte des classes dans des conditions beaucoup plus difficiles, tandis que les capitalistes, renforcés par des cartels et des trusts puissants même pendanl la guerre, lui résisteront avec une force agrandie.

Si l'on veut se faire une petite idee de cctte terrible ihécatombe, il suffit de jeter un coup d'oeil sur la liste

ci~sous, rc1evant la perte en hommes jusqu'au 3 r mars 1916.

TIlé_ ou C.piral Perle

Nombre de .le cap;,.l.

bk .. ~. el cl. invalide. humain ~r hum.;', ft><

manq .... n ... ""'mple ... U\I~ miJ!ion ••

,

Grande Bretagne .... 800000 235000 {72OO f 1680

France ... ... 200000O 015000 .6000

1.

3120

Ru~sie ... 500000O 9aoooo •• 300 3240 Jtlllie ... 800000 140000 • '200

600

Belgique et Serbie ... ';0000. 130000 ~ 4200 54&

Alliés au total ... 8850000 200000O f'''' f 9180

Allemagne ... 8700000 990000 .5400 584.

Autriche-Hongrie .... 3100000 840000 .4800 • '020

Turquie et Bulgarie. 800000 150000

...

480

Centranx au total .... 7400000 1980000 f'''' f 9840

Total de tous les belli· ,

gérants ... 16250000 '980000

-

19020

"L'Economist" fait remarquer que les chiHres relatifs aux tués et aux invalides sont beaucoup plus petits que l'évaluation faite généralement: 0,7 % de la population.

pour 'les Alliés, 1.4 % pour l'Europe Centrale .

.

(27)

25

Cc carnage a continué en redoublant de force, et de

!Jlouveau des centaines de milliers d'hommes sont 'tombés morts ,ou estropiés sur un terrain couvert die sang depuis de .Jongs mois 1).

Le commerce universel a été désorganisé et il a pris un aspect tout différent, parce que les industries, qui travaillaient auparavant pour l'exportation sont devenues' à présent les fournisseurs de l'armée et de Ja flotte. Le commerce total de l'Angleterre, par exemple, s'élevait pour 'l'an,née 1913 à 1.430 millions de L. SI.' 55 % pour l'importation et 45 % pour l'exportation; en [9' 5 (d'après les estimations provisoires) la somme était devenue 1.270 millions; l'importation avait été portée à

69

% et l'expor- tation tomooit à 31

Ofo,

donc une réduction de ~Is. Le commerce 'total de la France, de la Russie et de l'Autrich.Q.

Hongrie diminuait dans les mêmes années" respectivement de 27, 50 et 44

%

2). Dans tous les pays l'exportation des- œndait et pour l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie) eUe est réduite au minimum. Au contraire, pour les Pays Neu- tn!:s, la balance commerciaJe devenait. plus active, surtout pour l'Amérique du Nord, dont l'exportation de 1913/14 à 1914/15 s'était augn;J.entée de 55 % à 62 % du total.

D'un 'pays de débiteurs, les Etats-Unis sont devenus Jes bail- leurs de fonds de l'Europe, tandis que pour la première fois dans l'histoire, le Japon lui·même a su amortir ses dettes et est en état de prêter de l'argent à la Chine.

Pour pourvoir aux misè~ les plus critiques, les Gou- vernements, même des Pays Neutres, se voyaient obligés d'intcrvir activement dans le libre Jeu des forces écono- miques. Les vivres ont été réquisitionnées, les prix de vente ont été . détèrminés, et l'on a réglementé la con- sommation .des citoyens. L'importation et l'exportation des

,) ·Dans la "Ri vista Populare", Con'ini calculait que, si la Paix se faisait avant octobre 1916, les dépenses rotales pour armée et flotte, pour pensions, indemnités, pertes subies, pour reconstruire des bâti- ments détruits, pour secourir les mirables, entretenir les prisonniers, pour amortir les dettes d'une périqde de 50 ans, pour compenser la perte d hommes tués 011 invalides et en tenant compte de la dimi- nution de la production, s'élèveraient A la somme colossale de 29- milliards de francs. Voilà les pertes matérielles dues il. la guerre.

Z) Die Glocke de Parvus. 1916. Pages 95 et suivantl!.

(28)

produits ont été réglementées par l'Etat; les Bourses de Travail ont été fermées pendant un certain temps. La vento des effets de commeroe a été interdire. L'Etat a prescrit le cours forcé de

ra

monnaie et il a fait des

emprunts 'ob'ligatoires. Les chemins de fer, les fabriques et .les usines particulières sont dirigées par le gouvern.q- ment qui a publié des prescriptions réglant la quantité et l"espèœ de production. Même les cargaisons ont été régle.- mentées. En un mot, les métiers, le commerce et l'industrie ont été "étatisés". Le sOGt.:'llisme d'Etat s'est imposé avec force et vigueur, et, lorsque le capitalisme apparaissait comme impuissant pour régler nationalement la production, l'intervention de l'Etat a fait de nouV'Cau 'Un bon pas tians la direction de la natiOllaJisation des moyens de production. Et oette évolution progressera encore après la guerre!

lo.'lême cette reglementation bureaucratique par l'Etat, organe des classes possédantes, a été un grand progrès comp:a:rativement ,au système anarchiste de la concurrence capitaliste, et après 'la guerre, cette tendance favorisera nécessairement l'idée de la coopération socialiste de J'avenir.

Dans cette mesure, nous pouvons applaudir à cette poli- tique, mais il faut que la démocrâtie socialiste internatiq, nale lutte de toutes ses forces contre la tentative des puis- sanoes qui voudraient pro1on~r d'une guerre économique oette lutte par les armes, paT la constitution de fédérations

<l'Etats ermemis et le déchaînement d'une lutte économique à outrance.

LA CU ERRE ECONOMIQUE.

Déjà 'mainrenent, il est une tendance ~ faire succéder à la paix de demain une guerre sous la forme d'une lutte plus intense au point de vue économique. La démocratie socialiste a pour devoir de s'oppooer à cette politique.

Dans les milieux socialistes même, on a proposé d'après la ,conception de Franz von Liszt de former une "Ligue des Etats Centraux", contre l'Angleterre, la Russie et l'Amérique 1). Cette idée ~llait plus loin que celle des 1) Paul Lenach. ~Die deut.sebe Sozialdemokratie und der Weltkrieg",

1915, pag. 61. \

Viittaukset

LIITTYVÄT TIEDOSTOT

La déclaration d’un critère de sélection comme étant un critère déduit signifie qu’il existe des règles dans la base de règles permettant de déduire la valeur de ce critère

Dans cette étude, nous avons analysé les exercices de la PA (la participation active) c’est-à-dire les activités basées sur l’action et la participation des

Cette lutte suppose la conquête, sous les drapeaux de la révolution, des plus grandes masses de la classe ouvrière et des paysans des colonies, conquête

les universités, comme les écoles paroissiales, comme les écoles primaires d'adultes, étaient, sous le tsar, au service des intérêts des propriétaires et de la

'.. Les travailleurs de tous les pays ont fait pour les luttes de la classe en Grande-Bretagne de grands sacrifices qui, pour des années, ont limité les

Le degré de préparation du prolétariat des pays les plus importants, au point de vue de l'économie et de la politique mondiales, à la réalisation de la

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