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La politique actuelle du gouvernement soviétique et de la troisième Internationale : mémoire adressé aux gouvernements et aux institutions internationales.

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/ ,

19 11 La politique · actuelle

du gouvernement soviétique et de la IIr Internationale

MÉMOIRE

ADRESSÉ A UX GO UV E R NE M E NTS ET AUX INSTITUTIONS INTERNATIONAL ES

PAR LE BUREAU PERMANENT DE

L'ENTENTE INTERNATIONALE CONTRE LA ur INTERNATIONALE

933229

JANVIER 1928

TYOVAENUIKKEEH

KtRJASTO

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MÉMOIRE

1( Nous existons non seulement dans un Etat, mais dans un système d'Etats ; l'existence de la République soviétique à côté d'Etats impél'iaÎîstes ne saurait durer longtemps. Finalement l'une ou les autres seront yictorieux. » (Oeuvres complètes de Lénine, T. 16, p. 102.)

C'est en ces termes que Lénine a proclamé dès 1919 le caractère inélucta- blement hostile des l'apports entre J'Union des Républiques socialistes soviétiques (U.R.S.S.) et les autres Etats. Le fondateur de l'U.R.S.S. emploie ici le mot

If victorictLx li parce qu'il sait qu'il s'agit bien d'une gue,.-re et même d'une double guerre que l'U.R.S.S. va préparer et mener désormais contre les autres Etats .

La guerre se définit ainsi: une lutte à main armée entre deux peuples (guerre étrangère) ou entre deux partis de même nationa.lité (guel'l'c civile).

L'action coalisée de l'U.R.S.S. et de la Ille Internationale tend à faù'e ces deux guerres. La guerre civile est déjà conduite dans les autres Etats pal' le llloyen des partis communistes militarisés agissant SUI' les ordres de Moscou, comme le prouve la liste, donnée en annexe, des aetes d'hostilité les plus importants de ces dcrnières années. Cettc guerre civile doit être poussée jusqu'au point où la guerre étrangère pourra se faire aisément par l'armée rouge internationale contre les Etats que la guerre civile aura affaiblis et divisés.

Par une aberration singulière. de nombl'eux Gouvernements sc refusent encore à reconnaître la réalité de l'état de guerre existant entre eux et l'U.R.S.S. ; ils continuent à accorder l'hospitalité diplomatique, avec toutes ses prérogatives, aux ambassades, légations et missions commerciales soviétiques, qui ne sont pas autre chose que des états·majors envoyés par l'U.R.S.S. pour exécuter dans chaque pays les ordres d'espionnage et de guerre ci,'ile donnés par le commande·

ment suprême siégeant à Moscou.

Et pourtant l'existence de cet état de guel're a été reconnu officiellement à trois' reprises au moins au cours de l'année 1927 par des membres des Gouver·

nements de France et de Grande-Bretagne. Il convient de rappeler ici les termes de leurs déclarations:

Le 27 mai 1927, devant la Chambre des Députés, 1\1. Albert San'aut, Miuistl'c de l'Intérieur, a déclaré :

K Si, pour construire sa république universelle, le communisme veut d'abord, par la violence, détruire la République française, si, pour se hausser à la patrie universelle:il veut fouler aux pieds la patric de FrHllce, s'il veut. nous conduirc à

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- .t. -

la paix universelle pal' la guerre civile, la guerre coloniale et la guerre étrangère, s'ill'ccourt à l'action illégale, et si tous ces défis sont suivis de faits précis, d'actions directes, si une besogne basse d'espionnage vient couronner cette œuvre, et si cette tâche se fait sur le commandement et pOUl' le profit d'un impérialisme étranger, alors non! il raut le combattre. Jc répète qu'il y a crime contre la patrie, la paix, la race humaine, et j'ai le droit, au nom des lois et du pays, de dénoncer et de poursuivre ces faits.»

Le 10 juin 1927, également devant la Chambre des Députés, M. Louis Barthou, Ministre de la Justice, définissait cn ces tcrmes le conflit existant:

Il Cctte lutte (entre le communisme et l'Etat civilisé) oppose le droit et la force, la propriété et le vol, la liberté et la dictature, la garantie du régime parle- mentaire et l'oppression du régime soviétique, et pour dire,les choses simplement, elle met en présence la. Fmnce et la Ille Internationale. Il

Le Premier Ministre britannique, M. Baldwin, après les perquisitions effec- tuées le 12 mai 1927 dans les bul'Cc'l.uX de l'Areos, a fait devant la Chambre des CommWles les constatations suivantes:

I( 1. L'espionnage militaire et l'action subversive dans l'Empire britannique et dans l'Amérique du Nord et du Sud étaient dirigés de 49 Mool'gate (siège de la délégation commerciale russe et de la société (d'Arcosll).

( 2. Aucune différenciation n'était faitc entre les locaux et les tâches des membres de la délégation commerciale russc et des employés de l'Arcos, ces deux organismes s'occupant l'un ct l'autre de l'espionnage antibritanniquc et de la propagande.

«Le gou\'ernement soviétique ne peut donc pas se soustraire à la respon- sabilité des actions de la délégation commerciale et de l'abus fait des facilités qui lui étaient accordées.

« Dans tous les cas, il est difficile de croire que, tandis qu'un organisme du gouvernement soviétique, à savoir la délégation commerciale, manquait ainsi aux engagements qu'il avait pris pour êtrc admis, l'autre organisme du gouver- nement soviétique dans ce pays, à savoir l'ambassade des Soviets, et le gouver- nement lui-même, ne participaient pas à cette action. »

La Grande·Bretagne a tiré la conséquence logique de eet état de guerre:

elle a rompu les relations diplomatiques avec l'U.R.S.S. Le Gouvernement fran- çais conserve encore ces relations, malgré que M. A. Sarraut ait proclamé que l'action communiste se fait (1 sur le commandement et pour Je profit d'un impé- rialisme étranger » et qu'elle est donc un «crime contre la patrie, la paix, la race humaine)), malgré que M. Barthou ait montré que cette lutte «oppose la garantie du régime parlementaire et l'oppression du régime soviétique)) et « met en présence la France et la Ille Internationale. li

La propagation des foyers de guerre civile allumés dans chaque Etat par l'U.R.S.S. et la Ille Internationale forcera tôt ou tard les Gouvernements à suivre l'e..xemple du Gouvernement britannique et à sortir de cette « conspiration du silence)) qu'a stigmatisée Sa Sainteté le Pape dans son allocution de Noël 1927 aux cardinaux assemblés (Osseroalore Romano du 25.XII.27). Puissent-ils le faire

à. temps!

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L'Entente internationale contre la Ille Internationale, qui comprend des représentants de 27 Etats, a déjà adressé trois appels aux Gouvernements. En 1925, eHe les invitait à s'unir pour lutter contre le bolchévisme; en 1926, elle reprenait cette requête pressante et indiquait les objectifs à atteindre: la rép1'ession des menées bolchévistes, l'opposition à toute nouvelle reconnaissance des Soviets, la rupture des 1'elations diplomatiques, l'entente intergouver·nementale contre le bolchévisme.

Au cours de 1927, la réalisation de ce programme a commencé; des mesures, encore insuffisantes, mais incontestables, ont été prises dans plusieurs pays pour réprimer les menées bolchévistes ; une opposition victorieuse a été faite à diverses tentatives de reconnaissance des Soviets; enfin, fait capital, la Grande-Bretagne

a rompu les relations diplomatiques avec Moscou.

Le présent Mémoire a pour but d'apporter aux Gouvernements et aux hommes politiques de nouveaux éléments pour la lutte contre le bolchévisme; il permettra de démentir la légende dangereuse d'une évolution des dirigeants de Moscou.

A propos de cette prétendue évolution, voici comment Boukharine, dans un dis- cours prononcé en été 1927 devant le Comité Exécutif du Parti Communiste de l'U.R.S.S., commente un article de La Renaissance il était dit: « En premier lieu, une fois de plus, on voit apparaître combien est utopique l'idée d'une évolu- tion pacifique et paisible du bolchévisme et de ses bases»: «Cela n'est pas mal dit, déclare Boukharine. Le capitalisme étranger .... n'a pas eu le plaisir de gagner le pari qu'il faisait de nous voir nous transformer de nous-mêmes .... ». (Interna- ti01Ulle communiste du I.X.27, p. 1155).

Au début de cc Mémoire nous avons inscrit la définition donnée par Lénine des rapports entre l'U.R.S.S. et les autres Etats. Nous apportons maintenant, dans les textes soviétiques eux-mêmes, la doctrine actuelle des chefs du Parti communiste de l'U.R.S.S. qui tiennent dans leurs mains le gouvernement et la Ille Internationale.

La volonté constante d'agression, la proclamation des buts hostiles de l'U.R.S.S. à l'égard des autres Etats, s'y dévoilent à chaque ligne.

(Les citations en français sont reproduites textuellement, quelle que soit l'incorrection de leur rédaction.)

lYOVAENLlIKKEEN

KIR.lASTO

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L'identité d'action de l'U.R.S.S. et de la Ille Internationale.

Cette identité résulte déjà du fait que les membres du Bureau Politique du Parti communiste de l'U.R.S.S. (Polîtbureau) occupent les postes directeurs dans le gouvernement de l'U.R.S.S. et dans la Ille Intcmationale:

Composition du Politbureau

Staline Rykoff Boukharine

Woroschiloff Roudzoutak Kalinine Molotoff Kouibieheff Tomsky Koubiak

Comité Exécutif de la nIe Intcrnationale

Staline Rykoff Boukharine

OrgalW$. Gouvernementaux

Staline, mcmbredu Soviet suprême (WZIK).

Rykofr, Président du Conseil des Commis- saires du Peuple.

""oroschiloff, Commissail'c du Peuple à la Guerrc.

Roudzoutak, Commissaire du Peuple aux Communications.

Kalinine, Présidcnt du Soviet suprême.

Molotoff, remplaçant au Soviet suprême.

KOllibichcfr, Présidcnt ci .. Conseil Econo- mique slIpéricUl".

Tomsky, l\Iembl'c du Soviet sUI)l'ême.

«( Le Parti communiste dirige le gouvernement. ); (Déclaration cie Staline à une délégation d'ouvriers américains, dans la Pra.vda du 15.IX.27.)

Puis cette identité ressort des textes suivants:

« J...'U.R.S.S. n'est pas lin Etat comme les Etats capitalistes. l)ar le fait même qu'il est un Etat prolétarien, il a perdu son camctèl'e I( national )) pOUl' prendre un caractère « international ). Ses intérêts ne sont pas des intérêts « natio- naux JI, ils sont les intérêts mêmes de la classe ouvrière internationale .... Rien n'est l'usse dans le st:ns « national ) du mot, en U.R.S.S., tout est prolétarien, c'est-à-dire international. » (Correspondance IllternationaLe, journal officiel de la Ille Internationale, édition française publiée à ]")aris, que nous citerons plus bas en abrégé CorI'. lnt., du 21.X.27, p. 1491.)

«( l.es crétins politiques de la classe historiquement condamnée à. disparaître n'ont pas encore compris (ou font semblant de ne pas avoir compris) que la révo- lution de HH 7, le pouvoir des Soviets ct la dictature du prolétariat nc sont pas des faits de portée seulement l'usse.») (CorI'. Int. du 29.X.27, p. 1543).

« Le sort de toute l'évolution est désormais intimément lié au sort de l'U.R.S.S.)) (CorI'. Int. du 2I.X.27, p. 1492.)

(1 l.a lutte des classes dans tous les pays, même dans les coins les plus reculés de la terre, est liée indissolublement aux destinées de l'U.R.S.S. ») (Appel du Comité Exécutif de la Ille Internationale, dans COlT. 11lt. du 9. XI.27, p. 1621.)

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Non seulement il y a identité d'action, mais l'U.R.S.S. constitue la base d'opérations de la Ille Internationale.

Voici ce que déclarent à ce sujet le gouvernement soviétique ct les organes de la Ille Intcl'Ilutionale :

«L'U.R.S.S. est la. forteresse du prolétariat international dans sa lutte contre la bomgeoisic: )1 (Cor/'. Inl. du 21.X.27, p. 1492.)

c( VU.R.S.S. est devenue le l'cm part solide du mouvement révolutionnaire universel. )) (Manifeste du Comité Exécutif de j'Internationale communiste des Jeunes, dans COI'/'. Int. du 5.XI.21, p. 1581.)

« ••• l'U.R.S.S., ce foyeL' et ce refuge de la ré\·olution .... » (Staline, dans Corr.

Int. du lO.XII.27, p. 1827.)

« L'Union soviétique, l'instrument le plus formidable que J'histoire ait jamais mis dtllls les mains des dasses exploitées.)) (Appel du Comité ~xécutif de ln IIIc Internationale, dans COI'/'. Int. du V.XI.27, p. 1621.)

« La l'évolution prolétarienne d'octobre fi tl'unsfol'mé la Russie ... en ulle forteresse de la révolution mondiale. » (Manifestc du Comité Ccntral Exécutif dc l'U.R.S.S., dans COlT. Lnt. du 26.X.21, p. ]520.)

« Maintenant l'Union soviétique est le drapeau du mouvement l·évolution·

naire du monde entier. )) (Rykoff, dans COlT. Int. du 8.X1.27, p. 1601.)

« L'U.R.S.S., foyer de la révolution mondiale .... 1) (Staline, dans l' Intrrnat-ionale Communiste du I.X.27, p. 1165.)

« .• .l'U.R.S.S. est la base de la révolution mondiale et l'on ne peut défendl'e et faire progresser ln l'évolution mondialc sans défendl'e l'u.n.s.s. )) (Staline, dans l'Internationale Communùlc du I.X.27, p. ]188).

L'aboutissement de cette action sera la lutte des classes et la guerre civile dirigée de Moscou.

« L'U.R.S.S. est un point d'appui solide qui, dc toutes ses forces, soutiendra les prolétaires qui s'efforceront de prendre le pouvoir dans leur propre pays. )1 (COlT. [nt. du 2I.X.27, p. 1492.)

« ... Les pl'olétail'es de l'U.R.S.S. soutiennent l'action révolutionnaire des tmvailleul's des autres pays. Exemple de l'aide financière fournie par le prolétariat aux mineurs anglais. )) (Cor/'. [nt. du 21.X.21, p. 1492.)

(1 L'Internationale communiste s'affirme de plus en plus comme l'état·major de la l'évolution mondiale. Il (COlT. [nt. du 29.X.27, p. 1543.)

\1 Que s'affermisse dqnc et grandisse l'alliance des tr~vailleurs et des opprimés' du monde entier, sous la direction du prolétariat et de son avant-garde: l'Intel'·

nationale communiste 1. .• Vive l'insulTcction des tmvailleurs du monde entier, li (Appel d~l Comité Exécutif de la nIe Internationale dans Con'. lnl. du V.XI.27, p. 1622.)

«Rassemblez vos forces pour les combats révolutionnaires victorietLx. li (Appel du Comité Exécutif dc la HIC Intel'llationale dans COlT. [nt. du 9.XI.21, p. 1621.)

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« Vive la révolution d'octobre, le commencement de la révolution mondiale.

Vive la révolution mondiale. Prolétaires, préparez-vous à défendre J'Union sovié- tique, préparez-vous à tourner vos armes contre l'ennemi de classe de votrc propre pays .... Vive l'Internationale communiste, l'organisateur de l'octobre mondial qui vient.)) (COlT. Int. du 29.X.27, p. 1553.)

« Soldats et matelots des pays bourgeois!

« Pour J'anniversaire de la tévolution d'octobre, l'Internationale communiste des Jeunes vous rappelle que l'armée rouge est votre armée, que les armées dans lesquelles on vous oblige à servir par la faim. les mensonges et la contrainte, sont celles de vos ennemis de classe. Apprenez à tirer pour en finir avec ceux qui vous commanderont de diriger vos balles contre vos frères soviétiques. » (Manifeste du Comité Exécutif de l'Internationale communiste des JeUlles, dans Corr. Int. du

5.XI.27, p. 1588.)

« Soldats de l'armée lithuanienne ! soulevez-vous.... Tournez vos fusils contre la bourgeoisie et les fascistes de Pologne et de Lithuanie 1. .. Soldats de l'armée polonaise! votre place est dans les rangs des combattants lithuaniens en lutte contre l'impérialisme polonais. Lors des combats avec les insurgés lithua- niens, passez de leur côté et dirigez vos fusils contre vos propres officiers. » (Corr.

Int. du 17.XII.27, p. 1931.)

« Lors de l'assassinat de Sacco et Vanzetti, le Parti communiste français a montré qu'il est capable de conduire les masses dans la rue. » (Corr. Int. du 29.X.27, p. 1545.)

L'aboutissement de cette action sera aussi la révolution aux colonies, la guerre entre les races de couleur et la race blanche.

« L'U.R.S.S. empêche l'e.xploitation sans limite des colonies, semi-colonies et du prolétariat en favorisant et en soutenant activement les luttes ouvrières et coloniales. » (Corr. Int. du 2I.X.27, p. 1489.)

(( L'U.R.S.S .... est la force et les infinies ressources d'un grand Etat au service de la révolution mondiale du prolétariat .... Son but est la libération des ouvriers de tous les pays et des peuples opprimés .... » (Corr. Int. du 2I.X.27, p. 1491).

« La révolution de Chine serait depuis longtemps écrasée si elle n'avait pas derrière elle l'U.R.S.S .... L'Etat soviétique joue ce rôle de défenseur et de soutien du prolétariat international et des peuples coloniaux .... 1) (Con'. Int. du 21.X.27, p. 1492.)

« Chaque nouvelle année d'existence de la République soviétique, chaque nouveau succès du prolétariat russe versent de l'enthousiasme et de l'énergie dans les cœurs de millions et de millions de prolétaires et de paysans dans les pays d'occident et dans les colonies .... 1) (Internationale Communiste du 15.XI.27, p. 1317.)

« ... Les révolutions coloniales, sans être des révolutions prolétariennes, n'en sont pas moins une partie intégrante du processus de la révolution internationale. » (Boukharine, dans Corr. lnt. du 29.X.27, p. 1539.)

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Partout la révolution est commencée, la guerre civile et les révoltes coloniales n'en sont qu'à leurs débuts.

(( La révolution mondiale, ce n'est pas quelque chose qui sera, mais quelque chose qui a lieu. Ce n'est pas quelque chose qui est seulement pressenti, mais quel- que chose qui existe. Ce n'est pas quelque chose qui se produira à. une époque inconnue, mais quelque chose qui arrive déjà réellement .... Avril 1925, le soulève- ment au Maroc; août 1925, le soulèvement en Syrie; mai 1926, la grève générale en Grande-Bretagne; 1927, le soulèvement à Vienne et enfin la révolution chi- noise. » (Boukharine, dans CorI'. lnt. du 29.X.27, p. 1539.)

« Vexistence de l'U.R.S.S .... est un des plus grands facteurs de décadence de l'impérialisme mondial et de sape de sa stabilité aussi bi.en en Europe que dans les colonies. L'Union soviétique devient manifestement le drapeau de la classe ouvrière d'Europe et des peuples coloniaux opprimés.» (Staline, dans Corr. Int. du 14.XII.27, p. 1892.)

« La révolution sociale ne peut s'accomplir autrement que sous la forme d'une époque qui réunit la guerre civile du prolétariat contre la bourgeoisie dans les pays avancés, avec toute une série de mouvements de libération démo·

cratiques et révolutionnaires, parfois aussi nationaux parmi les nations non développées, arriérées et opprimées.)) (Lénine, cité par Boukharine dans Corr.

Int. du 29.x.27, p. 1589.)

La victoire de l'U.R.S.S. et de la Ille Internationale dans les autres pays y établira la dictat\J.re du prolétariat.

« Le prolétariat russe, en 1917, a démontré aussi que la prise du pouvoir par la classe ouvrière entraînait inévitablement la destruction de l'ancienne machine de l'Etat capitaliste- démocratique ou monarchique- et son remplacement par les organes d'Etat nouveaux, expression du pouvoir de classe du prolétariat, de la dictature prolétarienne. » (CorI'. lnt. du 21.X.27, p. 1487·1488.)

Cette dictature sera le triomphe de la }"'orce.

Lénine a écrit que la dictature n'est « rien d'autre que le pouvoir basé sur la force et limité par rien, par aucune espèce de loi, pal' absolument aucune règle. »

(Lénine, Oeuvres completes, vol. XVIII, p. 361.) Quant à la dictature du prolétariat c'est « une machine d'oppression de la bourgeoisie par le prolétariat. » (Lénine, De la démocratie bourgeoise et de la dictature du prolétal'iat, 4 mars 1919.)

Par « bourgeoisie )) Lénine entend ici tous ceux qui ne sont pas affiliés au parti communiste. Il l'a bien montré en Russie où les ouvriers et les paysans non communistes ont été et sont opprimés tout autant que les bourgeois par une infime minorité de communistes.

Et maintenant, écoutons les successeurs de Lénine. Disent·ils aujourd'hui autre chose que leur maître?

« La condition première de la transformation du régime est la prise du pouvoir politique par le prolétariat, la destruction de l'Etat bourgeois .... A la théorie de

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la conquête pacifique et parlementaire, elle (l'insurrection armée des masses ouvriè·

l'es) oppose l'emploi de la violence révolutionnaire.)) (Corr, lnt, du 21.X.27, p. 1487.)

« Au cours de la lutte sanglante contre le capital, la classe ouvrière ne peut renoncer à appliquer la peine de mOlt à ses ennemis déclarés. )) (Boukharine et Préobrajensky, ABC du CommU1!'Îsme, Pal'is, 1923, • p. 224.)

Il Qui osera eo.ntester que l'exécution des 20 pel'sonnagcs Il sérénissimes )) l a été accueillie avec une grande sympathie pUI' des millions et des millions d'ou- vriers tant chez nous en U.R.S.S. qu'en Occident ?» «C'est bien rait pour ces gL'edins ! )) (Staline, dans InternatiofU/le Communiste du I.X.2'7, p. 1184.)

A eux seuls les résultats du régime bolchâviste montrent déjfi, aux Gouvernements leur devoir de le combattre.

Voici en efTet, indépendamment des hOl'L'eLll's de la 'l'ClTCUI' l'clatécs dans notre

~1émoirc de juillet 1927, quelques aveux officiels et récents sm la situation ell U.R.S.S. :

li La classe ouvrière et la paysannerie eombattellt jusqu'à maintenant contre la misère et la raim à l'aide de l'hél'itage qu'clics ont reçu de l'ancienne Russie tzariste aniérée .... Nous SOlllllles encore très en alTière derrière les Etats capita·

listes dans l'organisation du travail, ainsi que dans l'ol'ganisation de la produe·

tion. » (Rykorr, dans CorI'. Inl. du 8.XL27, p. 1605.)

il Quand on revient des pays riches de l'étranger dans notre pauvre Union soviétique ... )1 (Lounatcharsky, dans CorI'. fnt. du 8.XI.27, p. 1611.)

(( ... Si 1'011 contillue à suivre cette voie, il cst il espérer que la courbe du chô·

mage cessera de s'élcvcr dans quatre ou cinq ans. )) (Intemationale Communiste du 15.XI.27, p. ]:381.)

Les relations diplomatiques et commerciales avec les Soviets ont singulièrement contribué à leur maintien au pouvoir et au renforcement de leur puissance.

L'Entente Internationale contre la IIIe Intemationale a toujours soutenu ce point de vue et c'est pourquoi son programme d'action tend à l'isolement total du gouvernement soviétique. Aujourd'hui une confirmation. éclatante du bien·

fondé de cette opinion vient d'être apportée par le Président du Conseil des Com·

missaires du Peuple, Rykoff, et pal' Staline:

t( I\Iaintenant nous avons déjà quelques années de relations pacifiques der·

rière nous. Actuellement, nous entretenons avec différents Etats des relations normales, amicales et, avec que1ques·uns, nous sommes en train de liquider les questions litigieuses et le règlement de la question des dettes. Je suis sûr que la session du Comité Central Exécutif sera d'accord avec le point de. vo.e du.

Gouvernement, suivant Lequel, grâce à l'affermissement intél'ieur et au renforce- ment du rôle de l'Union soviétique, il serait abslll'dc d'accepter les conditions

1 L'cxecutÎon il I~élrograd. Cil IU~T. (le \'În,!l:l prisollniers, cn TCJlrésaill,,~ du Illcurlre (Ic Yoikorr, ,\ VIIT"!lo\'ic.

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- 1

,

telles que nous les proposions à Gênes ct il La Haye. (Applaudissements.) A ce moment, nous étions dix fois plus faibles quc maintenant, nous consentions, à cause de notre faiblesse, à payer de grandes sommes. NOlis sommes prêts main- tenant à acheter notl'c libcrté, mais le prix d'achat, en comparaison avec la période où nous nous rencontrâmes avec les rcpl'ésentants capitalistes à Gênes et à La Haye, a déjà considérablement diminué. II (Applaudissements.) (Co,..,.. Int. du R.XI.27, p. 1602.)

« Nous n'avons pas le droit d'oublicr les paroles de ]Jénine qu'il dépend pour beaucoup dans notrc œuvre d'édification de savoir réussir ;~ pouvoir reculer avec le monde capitaliste la guerre qui est inévitable, ou bien jusqu'au moment où la révolution prolétarienne sera mflrc cn Europe ou jusqu'au momcnt où les r.évolutions seront mOres dans les pays coloniaux ou cnfin. jusqu'au moment où les capitalistes commenceront à se battl'c les uns contre les autl'cs pour le partage de ces colonies. C'cst pourquoi lc maintien des rapports pacifiqucs avec les pays capitalistes est pour nous une tâche indispensable. » (Staline, dans COlT.

Int. du 14.XII.27, p. 1893.)

Ces rapports « pacifiques)) consistent à fomenter la guerre civile et la révolte pal'tout où la faiblesse dcs Gouvernements, des ]>arlements et de l'opinion publique laisse le champ libre à "action du gouvernement soviétique et de la Ille Internatio- nalc.

CONCLUSIONS.

Que résulte-t-il des textes que nous venons de livrer à la méditation des Gouvernements et des hommes politiques?

La Ille Internationale, ayant pour base d'opération l'U.R.S.S. et le concours avoué et indéFectible du gouvernement soviétique, Fait la guerre à tous les autres Etats sous une Forme nouvelle en fomentant chez eux la guerre civile et dans leurs colonies la révolte.

Les ressources d'un immense Empire servent aujourd'hui plus que jamais à préparer la guerre civile universelJe et la dictature bolchéviste, basée sur la force et sur la terreur.

Au lieu de s'unir pour lutter contre l'ennemi commun: le gouvernement de l'U.R.S.S., les autres Etats admettent ses représentants aux ConFérences de la Société des Nations.

Bien plus, un grand nombre d'Etats entretiennent avec lui des relations diplomatiques et commerciales; accueillent ses ambassadeurs; lui ouvrent des crédits qui sont en définitive utilisés à renForcer l'action hostile dirigée contre eux.

Le gouvernement soviétique devenant leur débiteur, ces Etats ont désormais intérêt à J'existence de leur pire adversaire!

Bien pire encore: de nombreux Etats tolèrent sur leur territoire l'existence des partis, des journaux et des organisations communistes qui sont

tous traitres à leur patrie puisqu'lis poursuivent sa destruction au profit de la Ille Internationale et du gouvernement des Soviets, dont lis reçoivent instructions et subsides.

TYOVAENlIlKKFEH

KlR.IAsro

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Une Conférence juridique convoquée à la Haye en novembre 1927 par l'En- tente Internationale contre la 111° Internationale a, à l'unanimité, adopté entre autres les résolutions suivantes:

1. Le programme de la Ille Internationale (que celle~d, avec l'aide du Gouver- nement de l'U.R.S.S., s'eOorce de réaliser 1)arlout) ayant pour but de détruire toutes les institutions protégées par le d,·oit de tous les pays civilisés, il convient d'attù'er l'attention des Gouventements et des Parlements SUT le caractère criminel de ce pro- gramme, et de les inviter à prendTc les rneSU1·es nécessaires pour en empfcher toute tentative d'eœécution.

2. En raison du camcth-e criminel de l'action de la Ille Internationale, tout groupement affilié à celle-ci dQit être considéré comme illégal.

3. Le mandat de fonctionnaire pl"blic est incompatible avec la qualité de mem- bre ou d'adhérent d'un tel groupement.

Examinées à la lumière des textes que nous venons de citer et des faits énu- mérés dans l'annexe, ces résolutions affirment, en se plaçant sur le terrain du droit, le devoir des Gouvernements de protéger contre l'U.R.S.S. et la Ille Inter- nationale la constitution et les institutions qu'ils ont juré de défendre.

L'Entente Internationale se permet d'attirer à nouveau l'attention des Gouver- nements sur l'impérieuse nécessité de la lutte contre la Ille Internationale et le governement soviétique.

Il est vain de chercher à assurer la paix internationale si l'on reste d'autre part inactif en présence de la préparation de la guerre civile universelle. Si cette menace se réalise, ceux qui détiennent aujourd'hui le pouvoir seront responsables des horreurs qui, à en juger par ce qui s'est passé et se passe en Russie, se déchaî- neront sur leur pays.

Les relations diplomatiques et commerciales avec le gou.

vernement soviétique doivent être déflnltlvemeut rompues et une entente doit Intervenir entre les Oouvernements pour se défendre contre son action criminelle.

Genève, Janvier 1928.

Au nom du Bureau Permanent de l'Entente Intel'l1ationale contre la Ille Internationale:

Le Président: Théodore AUBERT.

(13)

ANNEXE

Liste, par pays, de cas où le Gouvernement soviétique a, en violation des engagements pris, utilisé des missions officielles (diplomatiques, commerciales, de

Croix-Rouge ou autres) pour la propagande bolchéviste et l'action subversive. Angleterre.

Intense propagande communiste par des agents soviétiques tant dans la métropole que dans les colonies. Soutien de la grève générale. Affaire Arcos. EspiOlUlagc.

f<\rance.

Intense propagande communiste tant dans la métropole que dans les colonies. (Affaires Valine, Rakovsky, etc.). Espionnage (aUaire Crémet). Corruption (affaire Marrane).

Bdgique.

Utilisation pour la propagande bolchévistc d'une exposition dite «culturelle ~ orga- nisée par la Œ Société pan unioniste pour· (cs relations culturclles avec l'étranger II.

Suisse.

Soutien de la grève générale en novembre 1918 (arraire Bersine). Après l'admission de délégations soviétiques à. des conférences de la S.d.N.: Emcute il. Genève en août 1927, développement de La propagande (entrevue de Lounatcharsky avec des instituteurs il.

Genève, novembre 1927; arraire des Pionniers rouges, Bàle, décembre 1927).

Italie.

Soutien d'une vaste organisation internationale antiitalielUle. Corruption d'Italiens en vue d'une action bolchéviste contre leur patrie (arrestation des fonctionnaires italiens de l'Ambassade soviétique il. Rome). Réception par des membres du gouvernement sovié- tique d'une délégation bolchéviste italienne il. Moscou. Assassinat du Consul italien à Odessa. Propagande parmi les marins.

Allemagne.

Soutien de l'action révolutionnaire communiste allemande: Hambourg, Leipzig.

affaire de la Tchéka allemande, de la mission commerciale, de l'officine des faux passeports à Neukôln, etc., etc. Décoration, par le gouvernement soviétique, d'un communiste allemand condamné pour meurtre et participation il. une émeute.

(14)

- 14 -

Aulr.fche.

Création à l'ambassade soviétique d'un centre de propagande pour les Balkans. Soutien dc l'émeute de 1927.

'l'chéculi!ml(lqlf,;(' .

1ntense propagande communiste par des agents soviétiquc.o; (1.000.000 de votnllto;

cumlllllllistcs), urgunisation par le consulat soviétique de l'espioHnuge militaire.

Bulgarie.

Utilisation de la Mission de la Croix-Rouge soviétique, comme centre de propagande

d d'émeute révolutionnaires.

Grèce.

Soutien, pnr des fonctionnuires des missions soviétiques, de grèves et d'émeutes (Salonique).

Pologne.

Soutien d'une vaste action de propagande (aUaire dc la Gromada). Espionnage, ussas- sinat par des fonctionnaires de l'ambassade soviétique d'un citoyen polonais dans l'enceinte de l'ambassade.

Suède.

Participation d'un fonctionnaire de l'ambassade dans une nrraire d'espionnage mili- taire (affaire Norberg).

Norvège.

Développement de la propagande bolehéviste, notamment parmi les jeunes, meeting bolchéviste à l'ambassade soviétique glorifiant la terreur rouge (été 1927).

Finlande.

Nombreuses aUaires d'espionnages et de propagande communiste; organisation d'espionnage militaire découverte ell janvier 1921.

Esthonie.

Tentative d'émeute communiste, organisée avec l'appui d'institutions soviétiques fonctionnant en Esthonie. Assassinat d'un ministre.

Lettonie.

Plusieurs affaires d'espionnage en faveur de l'U.R.S.S. Propagande bolchéviste par des agents soviétiques.

Lithuanie.

Tentative d'émeute, corruption du chef de l'Etat-major de l'armée lithlianielUlc.

(15)

Turq-lIie.

Propagande bolchévistc, organisation ù. Constnntinoplc d'un centre dc propagande pour le Proche Orient.

Uru.gllay.

Propagande bolchévisic pur des agents soviétiques, soit dM.lls le pays même, soit dtl.lIS les pays voisins (raid de propagande du Navire Tovarich, etc.).

Ch.ÙI/'.

Soutien par le gouvernement soviétique du mouvcmellt bolehéviste, efll"ruptioll, pillage, terreur, assussinats (événements de kin, Shanghai, Canton, etc.) .

.Tapoll.

Propagnnclc antijflpOimisc, notamlllent Cil Co.-éf'.

A noter enfin l'organisation par ltt lIie rnternationlllt: ct le Gouvernement soviétique d'une vaste organisation internationale nnticoloniale dont ln. direction se trouve 1\ Moseoll ct dont la principale organisation auxiliaire fonctionnant hors de Hussie est la Il Ligue

contre l'impérialisme ct l'oppression des peuplf's de couleurs R.

(16)

Viittaukset

LIITTYVÄT TIEDOSTOT

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