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3.6 L’usage de l’API dans les deux séries

3.6.1 Escalier

L’API occupe une place non négligeable dans la série Escalier. Ceci se voit lorsque nous examinons la manière dont il est utilisé. Il l’est dans dans de nombreux cas, qui incluent non seulement les vocabulaires des chapitres, et les exercices, mais aussi les lexiques alphabétiques à la fin des manuels, et les vocabulaires thématiques. L’usage de l’API varie d’un tome à l’autre, et l’usage dans les exercices diminue vers les derniers tomes de la série : il est utilisé dans le vocabulaire français-finnois et finnois-français dans le premier tome, et dans le vocabulaire français-finnois dans le deuxième, mais il est complètement ignoré dans le vocabulaire alphabétique dans les deux derniers tomes. En outre, les exercices dans les derniers tomes d’Escalier contiennent moins d’éléments de l’API que dans le premier tome, et ceux qui le contiennent sont des exceptions. Dans toute la série, certains changements sont faits en ce qui concerne les signes de l’API. La signification de ces signes est expliquée simultanément avec la transcription dans la même table au début d’Escalier 1. Nous utilisons les signes de l’API officiels dans notre étude pour être systématique. Une exception existe : nous utilisons les signes des manuels dans les exemples tirés des manuels pour conserver l’information donnée dans la forme où elle se trouve dans les manuels, et pour montrer la manière dont l’apprenant la voit.

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Évidemment, la prononciation et la transcription sont prises en considération avant le premier chapitre du premier tome de la série. Une double page est consacrée à la présentation des sons et à leurs transcriptions et aux traits orthographiques qui influencent la prononciation. La présentation des sons commence par le titre « Ranskan ääntäminen » (la prononciation du français), et le titre est suivi d’un bref paragraphe qui explique une différence orthographique entre le français et le finnois, et qui rend la prononciation du français plus exigeante pour les finnophones :

Suomen kielessä sanan jokainen kirjain äännetään erillisenä äänteenä. Ranskassa vierekkäiset vokaalit tai konsonantit voidaan lausua yhtenä äänteenä tai kirjaimia voidaan jättää kokonaan ääntämättä. (Granath, Laine et Penttilä, 2016 : 10.) En finnois, chaque lettre d’un mot se prononce comme un son individuel. En français, les voyelles ou consonnes adjacentes peuvent se prononcer comme un seul son ou les lettres peuvent être supprimées dans la prononciation. (La traduction est de nous)

Après avoir expliqué cette différence de l’orthographe, Escalier 1 présente les voyelles, les voyelles nasales, les consonnes, et les semi-voyelles du français moderne. Les sections des sons sont accompagnées de lettres CD, ce qui suppose qu’il est possible de réaliser l’écoute et la lecture simultanément. En ce qui concerne les voyelles, l’opposition fermée-ouverte est faite au cas qu’il existe, autrement dit [e] et [ε], [o] et [ɔ], et [ø] et [œ]. La voyelle [ɑ] est mentionnée comme archaïque et prononcée de manière similaire avec [a]

(Granath, Laine et Penttilä, 2016 : 10). Cependant, le son vieilli [ɲ] existe dans la liste de consonnes. Le mot exemplaire [εspaɲɔl] serait plutôt [εspanjɔl] en français contemporain (Kalmbach 2011 : 19, 36). Pour écrire [ʁ], les auteurs ont choisi d’utiliser [🇷], et au lieu de la voyelle nasale [ɑ̃], Escalier 1 utilise [ã]. Les formes sont peut-être plus simples et pour cette raison ont été choisies pour remplacer les formes officielles. Outre ces éléments imprécis, un manque existe : le son [ŋ] ne se trouve pas dans la liste même s’il est courant dans les mots d’origine anglaise (Kalmbach 2011 : 35). En fin de compte, nous constatons que la présentation de l’API au tout début du tome reflète les attitudes des auteurs vers la prononciation : apparemment, elle est considérée importante car un seul exercice de

« mise en forme » se trouve dans le tome avant la présentation de la prononciation du français.

L’API a une place importante dans les vocabulaires des chapitres dans toute la série : tous les 45 chapitres ont un vocabulaire qui inclut des mots et des expressions du chapitre.

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Dans le premier tome, aucun des vocabulaires thématiques n’utilise l’API, tandis que le deuxième l’utilise dans quatre sur cinq, le troisième en contient dans huit vocabulaires sur neuf, et le quatrième dans chacun des sept vocabulaires thématiques. Une autre remarque importante est l’usage des transcriptions dans les exercices de grammaire, et notamment lorsqu’un nouveau verbe ou une nouvelle conjugaison d’un verbe sont présentés. Les transcriptions se trouvent à côté de tous les 27 verbes qui sont présentés avec leurs conjugaisons dans Escalier 1. Les auteurs continuent en présentant les conjugaisons avec les transcriptions également dans le deuxième tome. Dans les derniers tomes, les nouveaux verbes ne se présentent pas si souvent, mais lorsqu’un nouveau mode ou temps est présenté, les conjugaisons sont accompagnées de transcriptions.

Lorsqu’un verbe se présente avec les formes écrites et les instructions de prononciation, les apprenants peuvent se familiariser avec l’écriture et la prononciation en même temps.

Donc, c’est une manière de démontrer aux apprenants l’ambiguïté de l’orthographe vis-à-vis à la phonétique.

Parler puhua

je parlerai [ʒəpa🇷lə🇷e] nous parlerons [nupa🇷lə🇷ɔ̃]

tu parleras [typa🇷lə🇷a] vous parlerez [vupa🇷lə🇷e]

il / elle / on parlera ils / elles parleront [ilpa🇷lə🇷a / ɛlpa🇷lə🇷a / ɔ̃pa🇷lə🇷a] [ilpa🇷lə🇷ɔ̃ / ɛlpa🇷lə🇷ɔ̃]

(Altschuler et al. 2014 : 90.)

L’exemple ci-dessus peut fonctionner comme aide phonétique pour les apprenants.

L’exemple, présentant les terminaisons de la conjugaison du futur, est tiré du troisième tome, et illustre la manière dont les apprenants peuvent voir les différences de l’orthographe et la prononciation et même comparer l’un à l’autre, et voir la manière dont la forme écrite et la forme orale correspondent. L’exercice ci-dessus rend concret aux apprenants l’équivalence des terminaisons de conjugaisons du futur. Cependant, tous les verbes (ou tous les vocabulaires) ne présentent pas la transcription de la manière réussite. Certaines erreures se trouvent dans les exercices et les vocabulaires quant à la transcription des mots. L’exemple suivant est partiellement erroné, et ne fonctionne pas comme aide pour les apprenants car ils apprendraient une mauvaise prononciation :

S’appeler [sapəle] olla nimeltään

68 je m’appelle [ʒemapɛl] nous nous appelons [nunuzapəlɔ̃]

tu t’appelles [tytapɛl] vous vous appelez [vuvuzapəle]

il s’appelle / elle s’appelle / on s’appelle [ilsapɛl / ɛlsapɛl / ɔ̃sapɛl]

ils s’appellent / elles s’appellent [ilsapɛl / ɛlsapɛl]

(Granath, Laine et Penttilä 2016 : 166.)

Ce passage est un exemple de situations où l’apprenant ne doit pas croire à tout ce qu’il lit. Les transcriptions des conjugaisons de s’appeler sont pour la plupart correctes, mais dans je m’appelle on utilise de manière erronée [ʒe] apour transcrire je (il s’agit plus que probablement d’un lapsus). De plus, et cette fois ce n’est sns doute pas un lapsus, puisque cela se répète pour la forme nous et vous, dans nous nous appelons et vous vous appelez, [ə] ne devrait pas se prononcer (il est dans la deuxième syllabe du mot ), du moins dans le français standard du nord de la France (Kalmbach 2011 : 73.). Tout n’est donc pas toujours à prendre à la lettre, et si les transcriptions peuvent être une aide utile pour les apprenants, elles peuvent contenir des inexactitudes dans certains cas.

Sans aucun doute, les auteurs supposent une sorte de maitrise de l’API chez les apprenants grâce à sa présentation au tout début de la série et à son usage systématique dans le premier tome. Pour renforcer notre impression positive, les auteurs du deuxième tome ajoutent un conseil pour les apprenants en disant qu’il est facile de vérifier la prononciation des mots lorsqu’on sait lire les signes phonétiques. (Altschuler et al. 2015 : 12).