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La Ligue des Nations ou la République Internationale des Soviets / N. Nurine.

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Jaa "La Ligue des Nations ou la République Internationale des Soviets / N. Nurine."

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ProIétliNiS 00 t GUS 1911 pays, unissez-vous!

!i~liofttèCfUe

tor.lmurlistc . .NI! 12.

N. NURINf.

La Ligue des Nations

....

République Internationale

TvOvAENLIIKKEEN

KIRJASTO

des Soviets.

Val!>Faan Kirjaslo

. .. )S N·. ~\ ~ \lG

933218

Edition du Comité El6c1!t'f fie l1ntornaliet!ale COlllillU!IÎ!f:e.

Moscou, llH·

(2)

,

TABLE DES MATIÈRES.

Les deux fronts . . . . Le projet de. Wilson. Le rêalise-t-oll?

D!spu!!;! enlre Jalrons. • . • • . I.'orientation de la classe ouvrière .•

La flillite du régilDe bourgeois. la fonda lion de la lIIême Internationale.

Le programme d'adion rêvolutlonnaire.

Veu le triomphe du Communisme .•••

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Ta. Ihmœ. l'-sc P46:m"DCKlU, IIrTlfuo1:cJ:IIJ uoP ... 3.

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---~ ~~---~--~---

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les deux lronts.

Dès les premiers jours de la "Conférence de la Paix· à .J.uis, un dilemme s'est dressé à la face du monde: les "fepré·

~entants· ,,\ictorieux· des "grandes puissances· de l'Entente (Wilson, Clémenceau, Lloyd George, Orlando) réussiront-ils avec leur fameuse "Ligue des Nations" à établier l'équilibre politique et économique entre les pays concurrents du globe, ou bien le prolétariat triomphant supprimera-t-il toutes les frontières entre les peuples, édifiera-t-il' la République Socialiste Internationale des Soviets?

Si, durant les quatre années de la guerre mondiale, l'uni- vers paraissait divisé en deux camps: les .. Teutons" des Empires Centraux et les ~Champions de la Liberté et de la Civili- sation" des pays de l'Entente, aujord'hui, il est évident pour tout le monde que les ennemis de la veille, les généraux belliqueux des deux camps, se sont unis de façon touchante pour résister en- semble à l'orage mena5ant de la révolution sociale, au "péri) bolchéviste. Les impérialistes de l'Entente qui naguère encore ayaient prêché la croisade contre la Russie Soviétiste, sous pré- texte qu'en signant la paix de Brest elle avait trahi les intérêts de l'Entente et s'était transformée en agent du roi de Prusse, ces mêmes impérialistes sont maintenant partis en campagne bras dessus, bras dessous,'avec les généraux de Guillaume tels que Hindenbourg, avec ses laquais tels que Scheidemann et Noske, pou, étouffer la révolution en RUJi:sie et pour empêcher Karl Liebknecht, le "seul al1emand loyal et honnête", comme on l'appelait autrefois, de détruire en Allemagne le régime des junkers féodaux et des bourgeois exploiteurs.

Après la reconnaissance par les Alliés du Gouvernement de Scheidemann, ce socialiste-renégat, au service de la clique impériale prussienne, après l'occupation des Empires Centraux par les armées de l'Entente et l'aide militaire fournie par elle aux bourreaux du prolétariat allemand, aux assassins de Karl Liebknecht et de Rosa Luxembourg, après les répressions sau- vages qui ont inondé l'Allemagne du sang des communistes

"spartaciens·, après les menaces cyniques adressées aux Gou- vernements allemand, autrichien, hongrOIS pour les obliger sous peine de rompre l'armistice, à étouffer sans pitié le mouvement révolutionnaire; après une pareillp ""tHe de crimes. l~s _plus cré-

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dules, les plus naÏÎs" onU pu enfin se convaincre que" tOI.l:. les propos mielleux des Alliés sur la lutte contre le militarisme prussien n'étaient que mensonges. Tout le monde le voit, les pensées et les actes des impérialistes des deux camps, Alle·

mands et Alliés, ont un seul et même but: écraser à· tout prix le foyer du Bolchévisme mondial, la Russie Soviétiste, et avec elle tous les pays où la contagion bo1chéviste devient de jour en jour menaçante.

Ainsi s'explique le fait monstrueux de J'intervention alliée en Russie et l'envoi de corps expéditionnaires alliés .à Odessa, à Arkhangel, en Crimée; ainsi s'explique l'appui fourni aux tchéco-sldvaques et aux généraux contre-révolutionnaires tza- ristes et cela après la révolution allemande et le renversement de la clique abhorrée des Hohenzollern, bien que la Russie ré·

volutionnaire, au premier signal de cette révolution, ait montré au monde entier de façon éclatante ~ue l'Allemagne avec la- quelle elle marchait n'était pas l'Allemagne de Guillaume, mais celle du prolétariat allemand, révolutionnaire et internationaliste, celle de Liebknecht et des Spartakistes.

Ainsi s'explique le fait éloquent que les Alliés se sont em- pressés de prendre toutes les mesures en leur pouvoir pour isoler l'un de l'autre les deux foyers de Ja révolution, l'Alle- magne et la Russie. Pou.r cela, tous les moyens leur sont bons:

menaces grossières au gouvernement docile de Sche'idemann, excitations des nationalistes polonais à la guerre contre la Rus- sie, créations d'Etats-tampons entre la Russie et l'Allemagne

révolutionnaires. 1

Là encore est l'explication de l'ordre impérieux donné par l'Entente à la Roumanie de ne laisser en aucun cas la Hongrie Soviétiste opérer sa jonction avec la Russie; on oblige ce petit pays, devenu vassal de l'Entente à-déclarer la guerre à la fois sur les deux fronts rouges.

Là est l'explication de la pression exercée par les Alliés sur la Finlande bourgeoise qu'on provoque systématiquement à attaquer le Nord de la Russie et surtout Pétrograd, le coeur même de la Grande République Soviétiste.

Là enfin est l'explication de l'appui moral et matériel fourni par les Alliés aux barons esthoniens, aux gardes blancs lettons pour les aider à renverser le gouvernement des ouvriers et des paysans et à restaurer celui des propriétaires et des banquiers.

D'ailleurs, les héros du Palais d'Orsay ne se dissimulent plus que leur tâche principale est de lutter contre le bolchévisme mondial. Cette fois-ci encore, ils ont trouvé un semblant de justification morale en affirmant que leur premier souci est de sauver l'humanité de l'"anarchie", du chaos, de la désorgani- sation bolchévistes. Wilson s'est empressé de répandre parmi les masses un nouveau sophisme: c'est la pompeuse ineptie de ',.im oérialisme bolchéviste, modernelAtti!1l orétendant ~à;.l'bé.

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gémonie ll,niverselle et menaçant de plonger l'univers dans Ul1

-"Ibîme de maux.

Le projet de Wilson. Le réalise·t· on?

Qu'opposent-ils donc au ~régime anarchique" des SOvIets?

- La Ligue des Nations, les "quatorze points" du prési- dent Wilson, voilà le nouvel évangile capitaliste, adroitement imaginé pour détourner les masses travailleuses de lutter pour le socialisme en leur bourrant le crâne de la promesse menson- gère d'un paradiS terrestre fondé sur des formules creuses. La Ligue des Nations devait, d'après le projet de Wilson, garantir aux peuples la paix éternelle, elle devait même assurer à jamais la prospérité commune des loups et des brebis, des exploiteurs et des exploités. La Ligue des Nations devait unir "humanité en une seule famille fraternelle, établir pour chaque nation de justes frontières, respectueuses du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, sans annexions et sans indemnités arbitraires. Par la suppression volontairement consentie des armements, par raccord unanime de t01lS pour soumettre tous les différents pou- vant surgir dans la suite à la décision d'un tribunal d'arbitrage international, on s'était proposé d'assurer à jamais le bonheur de l'humanité, qui entrerait ainsi dans une ère de collaboration fraternelle entre les peuples, de travail paisible et fécond, d'uti- lisation intensive et fructueuse des forces productrices, pour le bien général de la vraie civilisation et du progrès.

Tel est le masque resplendissant de la Ligue des Nations!

Wilson et C-ie vont-ils vraiement doter l'humanité de ce paradis terrestre? Hélas! Les champions de la paix générale qui siègeaient il Versailles durant six mois ont éloquemment démonré qu'ils ne veulent ni ne peuvent tenir leurs promesses. Plus se prolon- geaient les laborieuses séances de la conférence de la paix, plus il apparaissait jusqu'à l'évidence que les nobles thèses de Wilson se réduisaient à néant les unes après les autres.

Avant tout, s'est évanoui en fumée le principe sacré de l'universalité de la Ligue des Nations. Les membres "victo- rieux" de la Coniérence de Paris ont exclu du droit de vote non seulement les pays" vaincus" de l'Europe Centrale-Alle- magne, Autriche-Hongrie, etc., non seulement la Russie des Soviets, mais même les Etats neutres. Au lieu de libre alliance dont on parlait, on ne cherchait qu'à atiermir la coalition de l'Entente et à lui garantir la suprêmatie économique et militaire sur le globe.

Ensuite, puisque toutes les délibérations se passaient en secret, voilà encore un principe de première importance qui a disparu, celui de la suppression de l'odieuse diplomatie se-

TYOVAENLlIKKEEN

KIRJASTO j

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crète remplacée par une politique au grand jour devant les masses populaires.

Comme un mirage se sont évanouies les promesses so- lennelles de renoncer aux contributions et aux indemnités de guerre. Dès le premier jour de la déclaration de l'armistice avec les puissances centrales, les Alliés, sans attE'ndre de for- muler définitivement les conditions de paix, se mirent, en guise de préliminaires, à extorquer aux vaincus leurs dernières res- sources. Braquant leurs canons qui, hier encore, vomissaient les obus, ils ont exigé, sous la menace de recommencer le feu, la livraison, ni plus ni moins, de 5000 locomotives, 150.000 wagons, 58.000 machines agricoles; ils n'onl pas dédaigné de . voler les meilleurs moteurs des fabriques et usines, les navires marchands, etc. Mais ces brigands s'abritaient encore derrière les feuilles de vigne de la "réparation des dommages·. Tout le monde avait déjà compris que ce n'étaient là que des fleurs.

inoffensives, dont les fruits couleur de sang mûriraient et s'épl1~

nouiraient pour le jour du réglement de compte définitif. Et voici que le traité de Versailles, sans précédent dans l'histoire du brigandage impérialiste international, a été livré à la publi~

cité. Avec un froid cynisme, et une effronterie sanguinaire, Clé·

menceau, ayant définitivement jeté le masque, a présenté à la signature des ~représentants· du peuple allemand, qui se sont rendus à merci, un billet à ordre de 150 milliards de francs.

pour être payé sans réserve. Au cours des deux premières an- nées, il faudra verser en or 20 milliards de marks. Les v:tin~

queurs ordonnent ~u'on leur compte cent milliards en bons dont le paiement s·'effectuera en prod,uits: en bétail, machines, en matières colorantes, en produits pharmaceutiques, en charbon, etc ... A part cette indemnité formidable, l'Allemagne s'engage à réparer les dommages causés par la guerre aux particuliers de France ~t de Belgique. A combien de milliards reviendra ce dernier paiement? L'Allemagne l'apprendra au mois de mai 1921, lorsqu'on dressera le bilan général des actions intentées par

des particuliers.' .

Et pour resserrer encore plus étroitement le double noelid qui étrangle l'organisme économique de l'Allemagne, on lui prescrit de livrer aux vainqueurs ses navires de commerce déjà:

constru.its, en construction et à construire.

Peut-on imaginer des contributions plus cruelles, calculées en vue d'asservir complètement le peuple allemand, de le ré- duire en esclavage, de le priver de ses moyens élémentaires de production, de communications maritimes et de chemins de fer, et, par conséquent, de le livrer littéralement à la merci des vainqueurs?

Les exigences démesurées adressées déjà au cours de J'armistice à la Hongrie, à la Bulgarie, à la Turquie sont pssez suffisantes pour faire compren die c,ce d(s fCJT wallons, digl'e

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()es brigands des époques barbares et laissant loin derrière elles celles qui furent imposées à la Russie à Brest·Litovsk par les junkers prussiens, seront définitivement Imposées à tous les autres peuples vaincus.

L'article de Wilson sur les annexions, solennellement accepté par les Alliés, est devenu un chiffon de papier mépri·

sable. Encore avant la publication du traité de Versailles, grâce à des révélations indiscrètes du Bureau Américain de la Presse, on savait que la pomme de discorde aux séances secrètes de Paris n'était pas la question de principe des annexions. Là- dessus tout le monde était d'accord, mais on se chamaillait pour savoir à qui atlribuer les territoires à annexer, car il y avait autant de prétendants que de "représentants des grandes puissances". Ces derniers se dévoraient entre eux à la .Confé- rence de la Paix", chacun s'acharn3it à engloutir les meilleurs morceaux arrachés aux vaincus. On se disputait à propos des çolonies, de la rive gauche du Rhin, de la Dalmatie, de Fiume.

de Dantzig, du Banat, elc ...

Le traité de Versailles a découvert les cartes truquées des vrais annexionnistes. On enlève à l'Allemagne en faveur de la Belgique le territoire ch Moresnet; les cercles d'Eupen et de Malmédy restent "temporairement" sous l'autorité belge. L'Alle- magne renonce définitivement en faveur de la Pologne aux: ter- rimires limités par la Baltique, la frotllière polonaise occidentale, les anciennes frontières austro-allemandes et russo-allemandes jusqu'au Niémen. On lui enlève ioules ses colonies, d'olt elle tirait les matières premières nécessaires à son industrie. L'Alle_

magne renonce non seulement aux territoires arrachés à la France .en 1871, nOIl seulement à l'Alsace-Lorraine entière, mais, en gélléral, au" territoires situés sur la rive gauche du Rhin dont Ja super1icie atteint 131.000 hectares. On lui enlève le riche bassin hou mer de ta S,me. Il s'agit donc d'un immense terri- toire dOtlt la populaUoa, presque exclusivement allemande. atteint

347.000 habitants.

A vrai dire, messieurs les aanexionnistes se défendent d'annexer ouvertement ces régions, en se retranchant derrière des phrases sur l'occupation temporaire (15 ans!), en se réser-

vant d'aîlleurs le droit d'occupation ultérieure au cas où l'Alle- magne ne remplirait pas les obligations imposées. Pourtant, il faut être, en politique d'une ignorance crasse pour ne pas com-

prendre, d'après les exemples historiques, qu'i,1 s'agit là de l'anne- xion la plus enrontée et à tout jamais de ces terres.

Avec quelle ironie macabre on se moque du droit des nations à disposer d'elles-mêmes, quand au lieu de laisser les populations des régions contestées déclarer librement leur volonté, les troupes "victorieuses~ de l'Entente les inondent et les violentent sous prétexte de "rétablir l'ordre". Qui donc a sealement o'ié s.o'lffler un m'J! da pl~ry;,,~ite p'JlH' ré.<;~dre h.

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question d'Alsace-Lorraine? C'était pourtant un procédé .demo- cratique" vanté sur tous les tons pp M. Wilson. Les champions de la Ligue des Nations ont-ils consulté les peuples jnteressés~

quànd ils ont partagé le monde en "sphères d'influence: partage de la Russie Orientale, partage de j'Allemagne, démembrement de l'Autriche-Hongrie et de la Turquie? Et qu'est devenue, dans.

ces conditions, leur promesse de ne pas intervenir dans les affaires intérieures, quand nous voyons maintenant ces che- valiers du droit et de la liberlé dicter impérieusement aux Etais vaincus de l'Europe Centrale leur politique intérieure. Tous les moyens leur sont bons: ils menacent de renouveler la guerre, ils débarquent des corps expéditionnaires, ils soutiennent mili- tairement les généraux prussiens (Hindenbourg), les affidés de Guillaume en Ukraine (Skoropadsky), les anciens serviteurs de Nicolas Romanoff (Dénikine, Koltchak, Krasnov), en leur four- nissant de l'argent, des tanks, des mitrailleuses. Par leur blocus impitoyable, ils continuent la guerre d'usure contre les pays de l'Europe Centrale; en interdisant aux pays néutres toute importation en Russie, ils rêalisent leur projet barbare "d'encer- clement économique du Bolchévisme". Ils n'hésitent même pas à acculer à la famine toute la population de la Russie bo1chë- viste, y compris les femmes et les enfants: leurs diplomates (Lokhard, Noulens), leurs mercenaires et leurs espions orga- nisent à l'intërieur du pays complots, assassinats, incendies ..

pour détruire les dépôts de blé, pour faire sauter les ponts

,# (comme à Tchérépovietz, Zvanka, paT exemple), pour couper les villes de leur centre de ravitaillement... La voilà la non-immixti- on dans les affaires intérieures de la Russie! Ils veulent ren- verser par tous les moyens le pouvoir révolutionnaire enraciné et affermi en Russie depuis un an et demi!

Une dénaturation fort curieuse et hypocrite jusqu'au cynisme du principe du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes s'est reflétée dans la partie du traité de Versailles qui concerne l'administration des colonies. En privant l'Allemagne de toutes ses colonies, bien entendu sans consulter leur population, les Alliés mettent en évidence leur désir de ~combler de bienfaits'"

les peuples "encore incapables de se gouverner eux-mêmes".

Cela veut dire que, se basant sur la culture insuffisante des habitants des colonies d'Asie, d'Afrique et d'Amérique, les Alliés.

pourront impunément les placer sous la domination du capital hautement développé des ngrandes puissances", et d'établir sur leurs pupilles privées de droits le régime de terreur économique et policière qui leur conviendra.

Et qu'est devenue ,'idée de garantir aux peuples la paix durable, idée sans laquelle la Société des Nations perd toute raison d'être? Qu'est devenue la fameuse formule du désar- mement? Les futurs membres de la Ligue ont déjà compris..

l'impos ibilité pour le capitalisme de maintenir son èquilibre

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international sans la force armée. Us savent Que le capitalisme conduit infailliblement à de nouveaux conflits sanglants, Aussi Clemenceau ne s'est pas gêné pOUf dire ouvertement: "la France est décidée à conserver après la conclusion de la paix une armée supérieure en nombre à celle d'avant la guerre". Aussi Je premier ministre italien Orlando a proclamé l'impossibilité""

de la démobilisation. Aussi Lloyd George a. insisté pOUf qu' .. en aucun cas, la flotte ne puisse. être diminuée". Enfin, l'arbitre de la paix M. Wilson, lui·même, a fait passer en Amérique un projet de loi sur le doublement de la flotte et sur la création d'une armée permanente.

En même temps que les Alliés, prévoyant un nouveau conflit militaire inévitable entre eux, s'arment jusqu'aux dents, ils poursuivent le désarmement dans tous les pays des peuples soulevés au nom de la révolution sociale. Ils désarment les troupe,s révolutionnaires de la Bulgarie, ils veulent, par les mains des social-traîtres allemands, désarmer les armées rouges de la Hongrie et de la Bavière, et voyant qu'en Allemagne aussi tout le pouvoir menace de pass~r aux mains du proléta- riat, ils exigent en fin de compte d'elle aussi le désarmement complet. Nous voyons que les impérialistes alliés ont rempla,\é en fait les nobles principes du désarmement général par la som~

mation de désarmer la classe ouvrière et de. transmettre les armes à la clique eouvernemeniale de l'Entente.

Airrsi, tout est réduit. à néant: la libre alliance fraternelle des peuples, basée sur une administration largement autonome à l'intérieur, la suppression de la diplomatie secrète, le renon- cement aux annexions et aux contributions, le projet de désar- mement, la solution des conflits internationaux par les méthodes pacifiques.

DisIlltes entre larrons.

Il serait trop naïf de voir dans l'exécution collective par les Alliés du traité de Versailles une preuve indirecte que la concorde règne au camp des pillards. Personne n'ignore qu'à la veille de l'accord définitif au sujet du pillage en commun de l'Allemagne, le Conseil des Quatre, qui siégeait à Paris, s'est divisé et que par suite de la rupture complète avec J'Italie et du départ symptomatique d'Orlando, la bande de brigands opérait déjà au nom du Conseil des Trois. Nous savons que Je.g,?uver- nement italien voulant coûte que coûte annexer Fiume est allé jusqu'à des échauffourées avec le commandement français. Et si tous les mécontents se sont calmés pour un temps, c'est uniqueM ment parce que, en face du péril commun que représente le bolchévisme, ils ont décidé de laisser en suspens toutes les questio,ns litigieuses jusqu' à la conclusion de la paix avec

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l'Autriche-Hongrie, jusqu'à la solution de la "question russe", jusqu'à la "régularisation" de tous les intérêts emmêlés des:

puissances balkaniques, dont chacune a reçu aux frais du voisin l'assurance la plus complète qu'elle deviendrait une grande puissance, dominante dans les Balkans. Nous savons qu'une telle politique était nécéssaire pour attirer tous les peuples dit côté de l'Entente, mais il n'y a qu'un aveugle pour ne pa' comprendre dans qu~l1e impasse, dans quel cercle vicieux;

sont trouvés aujourd'hui les vainqueurs.

Que se passait-il donc à ces interminables séances à huit clos? - Rien qu'un scandaleux marchandage pour le partage du butin, la frénésie des appétits insatiables des grands rapaces mondiaux et les germes de ~lOuvelles guerres impérialistes pour un nouveau partage du monde entre les .grandes puissances"

antagonistes.

D'abord, on pouvait présumer de vifs froissements entre les Alliés. Puis parurent des commentaires officieux assez signi- ficatifs du fait éloquent en lui-meme de la substitution du Con- seil des Dix à celui des Quatre. Ensuite, quand la discorde régna en plein, quand le représentant le plus agressif de l'Entente Clémenceau, se mit ouvertement à fouler aux pieds tous les principes décoratifs du président des Etals-Unis et à révéler dans toute sa hideur la vraie politique réalis.te du brigandage international, les révélations accablantes du Bureau de presse américain virent le jour en répandant quelque clarté sur les divergences inconciliables des "hauts personnages" de l'Entente.

Inspirés assL.rément par Wilson lui-même, ces radios fourmil- laient d'aveux sur l'affligeant spectacle qu'offrait' la conférence dont la politique est basée sur des dissentiments irréconciliables.

"Cette conférence, déclarait l'agence Wilson, n'est qu'une suite d'ultimatums"; tantôt ce sont les "prétentions exorbitantes de la Francel.o, tantôt les "exigences maxim,a du Japon", tantôt .te refus de l'Angleterre de reconnaître le 'principe de la liberté des mers" tantôt enfin, les menaces de Wilson de quitter la confé~

rence et d'aller jusqu'à conclure une paix séparée avec les puissances centrales, etc., etc.

Et tout le monde constatait que les braves représentants de l'Entente qui essaient en vain de revêtir le masque de la .Ligue des Nations~ n'arrivent pas malgré leur désir, malgré les convenUons signées, à s'entendre entre eux pour réaliser de concert-ne fùt-ce que sur le papier- la collaboration pacifique des peuples. Si grand que soit le danger révolutionnaire qui menace tous les pays impérialistes, ceux-ci, en vertu de leur nature encline au brigandage, ne peuvent se partager Je monde tranquillement, en se faisant de mutuelles concessions. Comme des chiens enragés, ils sont prêts à chaque instant à se jeter l'un sur l'autre, s'effon;~ . .it d'arracher à leur voisin impérialiste le morceau qu'il . a saisi et refllsant de se

.

céder une partie de

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'~'7"--~----

...

or----~-.r

-

,

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leur buun. Chacun prétend à l'hégémonie universelle sur terre -ou sur mer.

Que fallait*il de plus pour se convaincre_Qu'il est inutile et vain d'espérer un miracle: les capitalistes sont et resteront des loups prêts à se dévorer vivants.

L'orientation de la classe ouvriè , re.

Les socialistes conséquents qui n'ont jamais compté Sur la collaboration avec les bourgeois exploiteurs et sont restés fidèles au principe de la lutte des classes, ont prévu et prédit

<lès le dèbut la faillite de la Ligue ües Nations. lis ont mis les ()uvriers en garde contre la séduction des discours fallacieux des "pacifistes" bourgeois, hypocrites, et des socialistes·traitres qui se trainent consciemment ou inconsciemment à leur suite en recommandant aux travailleurs d'attendre patiemment les présents du représentant des milliardaires américains WilsOll et des autres dirigeants impérialistes des grandes puissances.

Dès le début, ils ont adjuré les masses crédules de ne pas ajouter foi aux phrases sonores sur la possibilité d'une paix véritable dans une société divisée en classes ennemies, en ca- pitalistes et en ouvriers salariés. L'antagonisme économique des grandes puissances aboutit fatalement à des conflits qui donnent naissance aux guerres impérialistes et à l'exploitation systéma- tique des petites nations. Voilà ce que les vrais socialistes ont dit.

Ce sont des [aux sCtcialistes, indécis et myopes, ce sont surtout les sodal-traitres, les "socialistes gouvernementaux~ de tous les pays, les Thomas, les Vandervelde, les Scheidemann, les Henderson et autres mercenaires de la bourgeoisie, qui ont attiré les ouvriers d:lns le piège de Wilson, en énervant leur résolution de jeter bas immédiatement et une fois pour toutes, les fondements pourris de l'Etat bourgeois, sur lesquels Wilson tt Cie ont entrepris d'édifier l'ingénieuse et salutaire Société

<k.

Nations.

Il faut reconnaître que les social-confusionnistes et les so- dd-traîtres ont réussi jusqu'à un certain point dans leur système

de mystification consciente des masses ouvrières, mûres depuis

10~temps dans tous les pays pour la révolution, pour la prise du pouvoir par le prolétariat, et, par conséquent, pour la sup-

pre!sion complète d.e l'exploitation de l'homme par l'homme.

pOUl l'abolition des irontières entre tes peuples et pour l'avène- meni du socialisme, c'est-à-dire la collaboration effective et intenationale de la grande armée du travail.

,Mais, au fur et à mesure que la politique des rapace_

impéiialistes se dévoilait devant le monde, les masses populai-

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res se détournaient avec indignation de leurs anciens chefs, les renégats du socialisme vendus à la bourgeoisie et les opportu- nistes dupés par les douces paroles de Wilson. Et si un~ partie des ouvriers, par aveuglement ou myopie politique, nourrissait jadis l'espoir de voir se réaliser les promesses hypocrites des brigands impérialistes, il ne reste plus maintenant qU'Ulle poignée- insignifiante de travailleurs incurablement arriérés et obtus, individus sans caractèrè ou venous à la bourgeoisie, qui per- siste à se refuser à l'action révolutionnaire immédiate.

Car, à présent, tout ouvrier un tant soit peu éclairé, par la simple constatation des résultats funestes des délibérations secrètes au Palais d'Orsay, doit conclure de deux choses l'une:

011 ces messieurs, embarrassés dans leurs discussions int.estines ont fait banqueroute et sont impuissants à exécuter la moindre parcelle des engagements pris, ou bien ils se moquent bel et bien de la classe ouvrière qu'ils sabotent sy!'tématiquement, qu'ils ignorent délibérément, malgré l'orage qui s'ammoncelle et les conséquences de plus en plus atroces de la tuerie mon·

diale.

Dans l'un et l'autre cas, les prolétaires n'ont qu'un parti à prendre: balayer cette poignée de dirigeants, prendre en main tout le pouvoir, tâcher cux·rnêmes d'alléger la crise économique et de liquider au plus vite les tristes conséquences de.la guerre, le régime odieux de l'exploitation ·capitaliste et de boucheries impérialistes.

Le prolétariat ne peut plus attendre. Le temps presse, s'il ne veut pas être condamné à une existence horrible de misère et de privations. Chaque jour augmente la pénurie des produits de première nécéssité. Les pauvres onf chaque jour davantage la perspective douloureuse de mourir d'épuisement et d'inanition.

Voilà pourquoi, indépendamment de la clairvoyance politique des .masses la vie même les pousse dans la voie de l'action révolutionnaire. Voilà pourquoi même dans les pays soi·disant vainqueurs, grandit et mûrit avec une rapidité stupéfiante l'éner~

gie révolutionnaire, la volonté des exploités de se snnlever jus- qu'au dernier contre les exploiteurs.

La faillite du régime bourgeois.

Les impérialistes de l'Entente peuvent se vanter à 'eur aise de la brillante victoire remportée sur les emplfes centdux.

En réalité il n'y a pas de vainqueurs, il n'y a que des vaiocus~

CM même dans les pays victorieux, les masses populaire ne peuvent pas savourer les fruits promis de la victoire: la 'uine est si complète Que les impérialistes c! l'Entente aux abois sont incapables de chausser et de nourrir les ouvriers anéri·

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cains, anglais, italiens et français, même en présurant jusqu'au:

sang les peuples vaincus de l'Europe Centrale déjà épuisés et dénudés de tout. En réalité" où sont les résultais de la victoire, même pour des pays comme l'Angleterre ou J'Amérique ..

moins éprouvés que d'aittres, lorsque des mimons d'ouvriers sont condamnés au chômage et par conséquent à la famine?

Que dire alors de J'Italie et de la France? Il suffit d':,xaminer un instant la situation actuelle de la France pour comprendre qu'aucun chant de triomphe ne peut faire oublier ses pertes.

colossales de vies humaines. ni réparer les ruines des provinces.

saccagées, ni couvrir ses énormes emprunts de guerre.

Voilà le bilan de la banqueroute financière de ce pays

~ victorieuxu :

, La dette de la France atteint environ 200 milliards de francs, c'est-à-dire que la part de dette de chaque habitant, ~ compris les femmes et les enfants, revient à 5000 Frs, pour les-' quels il faut payer chaque année 275 Frs d'intérêts. Mais com- me, d'après le dernier recensement, il j n'y a en France que 13 millions de travailleurs salariés, de sorte que chaque ouvrier doit verse,~ 900 Frs par an pour couvrjr les intérêts de la dette.

Si la France ne reçoit pas de contribution de guerre, le mÎ-

nistre des finances Klofz évalue ses dépenses annuelles à 22 mil- liards. Comme la fortune privée de tous les Français se monte seulement à 350 millîards, il faudra employer plus de la moitié de la fortune de chaque Français pour couvrir les dettes du pays. Cependant il faut payer non seulement les intérêts, mais.

éteindre la dette de 200 milliards, ce qui réclamera 100 ans, en:

y consacrant chaque année 2 milliards.

Enfin, voici le cri de désespoir poussé par la bourgeoisie française: le journal "le Temps", après avoir chanté tes joies.

de la victoire, reconnait maintenant la situation lamentable à: laquelle la France est réduite:

nNos maisons sont en ruines, nos champs ravagés~

nos usines à terre, nos enfants morts ou mutilés, ou épui- sés par quatre années de lutte surhumaine, la dette publi- que qui écrase déjà de son poids les fortUlles privées, les.

difficultés grandissantes de la vie, les soldats qui revien- nent de la mort et de la gloire sans moyens certains d'eXistence... tes combattants rentrent au foyer, mais on n'a encore ni fabriqué le bon drap civil dont on a promis.

de les vêtir, ni fixë le maigre salaire dont la R.épublique entend payer leur valeur. On s'ëtouffe toujours dans les trains, on n'a toujours ni pétrole, ni charbon, ni sucre ..

ni tabac. Ce n'est pas mieux, c'est pire qu'au temps où..

l'on se battait" ....

Ainsi s'explique l'organe attitré de la haute finance fran-

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><;aise, qu'on ne saurait soupçonner de charger à dessein les -couleurs!

Le ~ Tempsu prévoit une explosion inévitable de.t:indignll- tion populaire et, avec la folle inquiétude de celui qui roule il. l'abim~. il envoie sa malédiction aux "bo1chéviks françaîs~

qu' "on voit de jour en jour s'enhardir, retardant lè'g lois de salut public les plus urgentes, absorbant les sources de la richesse nationale, insultant et renversant les meilleuts des bons ouvriers de la défense française" ... Comment donc? Est-ce que les ouvriers -de la France victorieuse ne voient pas toute l'horreur de la

situation, est-ce qu'ils ne savent pas que sous le régime de Clé- menceau ou sous n'importe quel régime bourgeois, seul un petit -nombre de fournisseurs aux armées et de spéculatellIs enrichis

r <le gains. fantastiques célèbrera un festin de Balthazar au milieu

<les calamités publiques, pendant que la m~sse des travailleurs se tordra dans les convulsions du froid et de la faim. Nonr lei ouvriers le savent trop bien, la bourgeoisie pour le moment au pouvoir restera fidèle à elle-même: jamais elle ne consentira.

à son suicide, jamais elle ne consentira à l'expropriation com- plète des capitalistes, seul moyen cependant d'aider le pays à se libérer de ses dettes fabuleuses. Tout au plus, la bourgeoisie pourra-t-elle recourir à des palliatifs pitoyables; elle imposera tous les citoyens: hypocrite égalité, car chacun comprend que le paiement pèsera en réalité de tout son poids sur les épaule"

de la population laborieuse. Elle ne se décidera jamais à rendre tous les citoyens égaux dans le besoin, car elle ne peut pas ,retirer des mains de l'initiative privée tous les produits de con-

sommation en trop faible quantité, pour les répartir également 'entre tous. Elle ne saurait venir en aide sérieusement à l'armée énorme des démpbilisés, à ces milliers _d'hommes qui retourne- ront dans des régions dévastées, où il ne reste pas pierre sur pierre. lis seront -privés de toute ressource et condamnés au chômage par dizaines de mille, jusqu'à ce que les fabriques et les usines soient de nouveau adaptées à la production du temps

de paix.

De tout cela, il résulte mathématiquement qu'une révolu- tion sociale communiste doit é"clater en France, car là aussi les ouvriers se trouveront dans la nécessité inéluctable de s'em- parer du pouvoir politique et économique.

Nous nous sommes arrêtés à déssein p1us particulièrement sur l'exemple de la France qui se dit victorieuse, pour démon- trer que la révolution sociale est inévitable même là où la si- tuation parait la plus satisfaisante. Et puisqu'il en est ainsi il -est évident que la révolution est inévitable dans le monde entier et que la tempête révolutionnaire ne tardera pas' à raser partout les forteresses bourgeoises et à déblayer le terrain pour l'ère nouvelle de la construction socialiste.

Cette verité est claire po·tr le, travai1Ie'lrs du m~,d~ /

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entier qui vopt se jeter à corps perdu dans le tourbillon révo- hltionnaire, en reniant el en maudissant les chefs indignes de la 2-ème Internationale, les traitres et les opportunistes qui ont vendu à leurs bourgeoisies nationales l'idéal de j'affranchisse- wllml des classes laborieuses. Ils tiendront haul et ferme le vieil étendard rouge de la lutte de classe, l'étendard du communisme.

La londalion de la llI·ème Internationale .

Le mouvement communiste, j'usqu'alors indiscipliné, se transforme désormais en une lutte systématique et coçlfdonnée des ouvriers de fou's les pays. Car, maintenant, à la place de la 2-ème Internationale, qui a failwsi honteusement faillite dans la· guerre mondiale, à la place de cette Internationale dont les chefs ont joué dans les gouvernements des deux coalitions le rôle abject d'otages de la classe ouvrière, "socialistes officiels'"

du' kaiser, comme Scheidemann, ou de Clémenceau, comme Thomas, ou du roi Albert, comme Vandervelde, à la place de cette Internationale des Jaunes, l'avant-garde révolutionnaire de tous les pays a mis au premier râng les dignes interprètes du. véritable idéal prolétarien: Lénine, Liebknecht, Mac Lean,.

Loriot, Oebbs et ces hommes purs onL posé Je fondement de la 1 3-ème Intenfationale Communiste Révolutionnaire. Le rêve d'hier est devenu la réalité d'aujourd'hui. Malgré tous les cordons sa- nitaires dont les impérialistes avaient entouré leurs pays pour les préserver de la contagion révolutionnaire, les meilleurs rep- résentants ouvriers d'une grande partie des pays d'Europe, d..'Amé- rique et d'Asie (Aliemagne, France, Etais-Unis, Russie, Lithuanie ..

Esthonie, Suède, Norvège, Hollande. Amérique, Chine, etc.) ont pénétré dans Moscou, la capitale rouge, et, réunis en Congrès le 4 mars 1919, ont fondé. la 3-ème Internationale Communiste- l'Internationale de l'action, de la lutte implacable et opiniâtre- pour le triomphe du socialisme, pour le renversement du régim~

de l'exploitation et pour l'établissement de la République So- viétiste Socialis1e Internationale. Ce congrés a adopté un ln éj-.

nifeste aux travailleurs du monde entier, dans lequel les rep- résentants du prolétariat universel, après avoir pris connaissance sur place de~ formes réelles revêtu...es par l'Etal russe ouvrier et paysan, érigent cet Etat en exemple et engagent les masses laborieuses de tous les pays à lutter pour établir partout un

régime du type soviétiste et pour s'unir ensuite en une Con- '- fédération de Républiques Soviétisfes frateruellement alliées.

Ce succès était attendu. Car la R.épublique Soviétiste, c'est ~ le pouvoir de la classe laborieuse, la suppression de l'exploi-

tation de l'homme par l'homme, le passage des moyens de pro-, duction entre les mains de l'Etar, la gestion par les conseils.

TVOvAENLlIKKEEN

KlRoIASTO

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-16

ouvriers et paysans des biens et des richesses crées par les travailleurs. C'est donc la fin de l'anarchie de la production bourgeoise où le propriétaire et le capitaliste ne se souciaient point du bien-être commun, mais du-gain personnel, c'est la fin de l'injuste appropriation des biens par les oisifs mais la répartition des fruits du labeur commun exclusivement entre

CCLIX qui travaillent. ,

,

Prenant pour modèle les résultats obtenus par les travail- leurs de Russie, le manifeste conseille à la classe ouvrière

<l'Europe et des pays les plus avancés des autres continents .. de se rendre partout maitresse de la vie économique désorga- nisée et détruite, pOUf la reconstituer sur des bases socialistes".

Le programme d'action révolutionnaire .

D'après l'exemple du prolétariat russe, le manifeste propose d'établir la dictature de fer du prolétariat, seule capable de venir à bout de la bourgeoisie contre~révolutionnaire et du sabotage de ses satellites qui ne voudront jamais céder leurs positions sans combat et ne peuvent pas pourtant supprimer la désorganisation.

~Abréger l'époque de crise que nous traversons ne se peut que par les méthodes de la dictature du proléta~

Tiat qui ne regarde pas le passé, qui ne tient compte ni avec les privilèges héréditaires, ni avec le droit de propri~

été, ne considérant que la nécessité de sauver les masses affamées, mobilise pour cela tous les moyens et toutes les forces, décrète pour tout le monde l'obligation du travail, institue le régime de la discipline ouvrière, afin seulement de guérir non ainsi en quelques années les plaies béantes faites par la guerre, mais encore d'élever l'humanité à une hauteur nouvelle et insoupçonnable.

La 3-ème Internationale Communiste voit donc dans les Soviets l'appareil modèle du pouvoir ouvrier et paysan, par opposition à la fausse démocratie, où toutes les libertés formelles {de la presse, de la parole, de réunion, etc ... ) ne sont en réalité qu'un jouet entre les mains de l'oligarchie financière, où le "régime parlementaire démocratique" est un véritable défi à des millions de travailleurs, puisque partout l'oligarchie finan- cière s'abrite derrière la majorité parlementaire pour en faire sa

"olonté.

La 3-ème Internatioîlale Communiste repousse les accusa~

tians tendancieuses portées Dar la bourgeoisie contre la dicta-

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ure ouvrière et paysanne, accusations de lèse~démoc\'dtie. de -cruautés à l'égard des classes ennemies:

• Exiger du prolétariat que dans sa dernière lutte à mort contre le capital, il observe pieusement les principes de la démocratie politique, cela équivaut à exiger d'un homme qui défend son existence et sa vie contre des bri- gands qu'il observe les règles artificielles et convention- nelles de la boxe française, instituées par son ennemi et que son ennemi n'observe pas·.

Ainsi, en dépit des protestations de ses ennemis, la classe ouvrière doit adopter sans hésiter le nouveau type d'organisa- tion, c'est-à-dire l'appareil soviétiste. C'est un appareil basé sur l'élection et la révocation en tout temps des représentants ouvri- ers et paysans dans toutes les b~nches de la vie de t'Etat.

"Le prolétariat, dit le manifeste, a créé un nouveau type d'organisation, large, englobant les masses ouvrières indépendamment dVa profession et du degré de dévelop- pement politique, un appareil souple, capable d'un perpé- tuel renouvellement, d'un perpetuel élargissement, pouvant toujours entrainer dans son orbe des catégories nouvelles et embrasser les couches de travailleurs voisines du pro- létariat de la vjlle et de la campagne·.

Il convient d'autant plus de suivre la >voie frayée par la Russie - -souligne le manifeste - que la forme de gouvernement soviétiste a été vérifiée dans la pratique et n'est nullement une théorie abstraite.

"Dans tous les pays où les masses travailleuses ~vi­ vent d'une vie consciente, se forment aujourd'hui et se formeront des Soviets (Conseils) de Députés Ouvriers, Soldats et Paysans. Fortifier ces Soviets, élever leur auto- rité, les opposer à "appareil gouvernemental de la bour- geoisie, voilà quel est maintenant le but essentiel des ouvriers conscients et loyaux de tous les pays. Par le moyen des Soviets, la classe ouvrière peut échapper aux éléments de dissolution qui portent {,dans son sein les souffrances infernales de la guerre, pe la famine, de la tyrannie des riches avec la trahison de ses anciens chefs.

Par le moyen des Soviets, la classe ouvrière, de la manière la plus sûre et la plus facile, peut parvenir au Pouvoir dans tous les pays où les Soviets réuniront autour d'eux la majorité des travailleurs. Par le moyen des So~

viets, la classe ouvrière, maîtresse du pouvoir, gouvernera tous les domaines de la vie économique et morale du JJays. comme cela se passe maintenant en Russie".

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Néanmois, la conquête complète du pouvoir par le prolé..,!., \

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tariat suppose fatalement la guerre civile. La 3-ème Interna- '

• tionale ne berce pas les ouvriers de l'iliusion que le régime des Soviets ~e réalisera sans douleur. Elle prévient les ouvriers.

~ue le passage au communisme est possible seulement à travers.

le creuset de la guerre civile, C'est pour cela que la classe ouvrière doit renoncer au nationalisme pusillanime, consentir aux saerifices inévitables, à l'extermination impitoyable de tous.

les récalcitrants, de tous ceux qui tenteot d'arrêter le char de la révolution, en un mot proclamer la terreur rouge, accepter( la guerre civile et déclarer la croisade de la classe des travail· leurs contre la classe des exploiteurs. Les travailleurs doivent être bien convaincus que la guerre civile est une nécessité im- posée par les ennemis mortels de la classe ouvrière.

On lit dans le manifeste:

nLes lamentations du monde bourgeois sur la guerre civile et la terreur rouge constituent la plus monstrueuse hypocrisie qu'ait jamais enregistré l'histoire des luttes po- litiques. Il n'y aurait pas de guerre civile .. si les coterie~ d'exploiteurs qui ont conduH l'humanjfé au bord de l'abîme, -ne s'opposaient pas à toute progression des travailleurs, n'organisaient pas des complots et des meurtres et ne sol- licitaient pas le secours armé de l'étranger pour conserver ou restaurer lems privilèges usurpés", - Voilà pourquoi à l'hypocrite principe bourgeois du désar- mement général, qui veut dire en réalité le désarmement des.

travailleurs, les communistes opposent la formule du "désar- ment de la bourgeofsie, l'armement des ouvriers"; la création d'une armée communiste pO,ur défendre le pouvoir du proléta- riat et J'intégrité d,;: sa construction socialiste. C'est pourquoi la 3-ème Internationale qui a passé des voeux platoniques à la lutte concrète pour l'affranchssement intégral des travailleurs, est pleinement fondée à s'appeler nInternationale de l'Action directe des masses pour la réalisation révolutionnaire".

Vers le triomphe du communisme.

CeUe résolution unanime, cet empressement décisif à nn::- surer ses forces et à vaincre la bourgeoisie, cet appel à l'action révolutionnaire ne sont pas restés lettre morte.

L'appel des élus du prolétariat international, lancé parmi les masses déjà disposées en faveur de la révolution, a été l'étincelle lancée sur un terrain riche en matériaux inflammables L'incendie de la révolution mondiale est en maTchp..,

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[valn paan Kir, "

Vaincus dans une. lutte inégale avec les _~QçJ?_Ht{l.l~res

allemands les Spartaclens, après ~vo1rpêrdû leurs meilleurs chefs: Liebnecht et R.osa Luxembottrg, n'ont Ras dépose les.

armes, mais se!.llement repris haleiae pour de nouvelles batail- les. Pas à pas, à travers une mer de sang et des monceaux de cad::lVres, ils vont d'un pas ferme sur le chemin _de la victoire, établissant le régime des Soviets partout où ils conquierent le poûvoir et préparent fatalement la fin du faux régime. socia- liste de Scheidemann-Ebert.

Le prolétariat hongrois a définitivement brÎsé le pouvoir de la bourgeoisie, proclamé l'alliance fraternelle des armes et des idées (lve.c la Russie Soviétiste et réalise peu à peu dans son pays la forme du pouvoir des Soviets. La terre a été enlevée aux propriétaires et transmise au~ paysans pauvles, les fabriques et les usines ont été placées sous le contrôle des ouvners.

On a organisé l'armée roug~ des ouvriers et paysans. Partout ce sont les Soviets qui gouvernent.

Cet exemple a été suivi par la Bavière qui s'est proclamée République ouvrière et paysanne des Soviets. La Saxe Iimi·

trophe conquiert sur sa bourgeoisie ses dernières positions et promet d'établir bientôt la dictature du prolétariat par les Conseils de députés ouvriers et paysans. L'Autriche, la Ga- licie, la Roumanie, la Bulgarie, tous ces Etats voisins sont un volcan révolutionnaire prêt à entrer en éruption. Les cama- rades de là-bas jurent d'établir à bref délai le pouvoir ouvrier et paysan.

Les partis ouvriers italien, hollandais, serbe, {inlan- dais, norvégien viennent d.e proclamer devant le monde leur pleine solidarité avec les principes de la 3-ème Internationale

·Communiste.

Et .... que se passe-t-il en France?

La C. G, T. qui comptait récemment tant de social-patrio- tes et d'opportunistes, proteste vigoureusement contre les violences commises par les imperialistes victorieux de l'Entente, La presse socialiste, même les journaux les plus modérés, discute la que- stion brûlante d'actualité de la conquête du pou voit par le pro-·

létariat. Cela prouve que les chefs coalitionnistes, ayant perdu leur credit parmi les ouv·riers et tenant compte de la croissance continue de l'enthousiasme révolutionnaire g'effc.rcent au moyen de la phraséologie révolutionnaire de se meU:· .... à J'unisson de la combativité qui règne dans les masses et de s'assurer la di- rection du mouvement ouvrier. Néanmoins les ouvriers, même d'après les communiqués de l'organe officieux de Wilson, pen- chent vers la gauche bren plus que leurs chefs et brûlent d'au- tant plus d'en venir aux mains avec les oppresseurs de leur classe que la politique du Tigre. se fait plus réactionnaire et provoquante. L'acquittement de l'assassin de Jaurès a été com- pris lo:nmeu ;11 défi lancé par la France réactionnaire et déri-

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cale à la classe ouvrière. D'abord à Paris, puis dans toute la France, retentit le tonnerre de la guerre dville. 11 a retenti avec une force decuptée le jour du premier mai, quand les ouvriers déclarèrent comme U11 seul homme la grève géné- rale dans toute la France. Paris se teignit du sang de centaines de manifestants ouvriers qui avaient levé le rouge étendard de la révolte et cheminaient dans les principales rues en challtant l'Internationale et en exigeant la dictature du prolétariat. Les ouvriers de France se sont engagés dans la voie de cette lutte de classe qui a abouti en Russie et dans plusieurs 'pays de l'Europe Centrale au renversement de la bourgeoisie et à l'éta- blissement du régime des Soviets.

En Angleterre, eq Amérique même, des Soviets s'orga- nisent déjà spontanément en divers endroits, rnRis pour le mo- ment ils n'ont pas encore réussi à briser le pouvoir de la bour- geoisie, de sorte que les proportions et les formes de l'action révolutionnaire dans ces pays 110US échappent. Une chose est hors de doute, c'est que la victoire complète du proléinriat in- surgé et la fondation de nouvelles républiques soviétistes sont proches et ineYitables.

Le cours vertigineux des évènements prépare ail monde, bien plus tôt qu'on ne pouvait s'y attendre, le triomphe du pouvoir ouvrier et paysan des Soviets dans l'univers entier.

Le vieux monde bourgeois s'est dissous et foule à j'abîme.

En avant pour la République Internationale des Sovietsl A l'oeuvre!

Mai, 1919.

; L e !LW!

Viittaukset

LIITTYVÄT TIEDOSTOT

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