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Les questions les plus pressantes du mouvement ouvrier international : I: Le parti communiste russe et les syndicats; II: Le deuxieme congrès de l'Internationale communistee et ses buts

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(1)

G. ZINOVIBV o

LES QUESTIONS LES PLUS PRESSANTES DU MOUVEMENT OUVRIER

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INTERNATIONAL

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1

lE· PARTI COMMUNISTE RUSSE

ET lES SYNDICATS. = = = = Il

l E DEUXIËME CONGRËS DE l'INTERNATIONALE COMMUNISTE ET SES BUTS.

(2)

ED/T/ONS d.

L/N'tERNAT/ONALE COMMUN/STE Pifropad, Smolng, 62.

Ai 57.-1920.

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LES QUESTIONS LES PLUS PRESSANTES DU MOUVEMENT OUVRIER

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I.E PARTI COMMUNISTE I~USSE ET LES SYNDICATS. = = .,='

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EDITIONS d,

L lNTERNATIONAU COMMUNISTE Pitrograd, Smolny, 62.

M 57.-1920.

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l-re Imprimerie de l'ltternationale Communiste.

(5)

PARTI COMMUNISTB RUSSB BT LBS SYNDICATS (').

notre pays comme parlout ailleurs les (n<licots existent depuis des dizaines d'années.

j

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"Il

de milliers et des millions d'ouvriers n'en reste pas moins que tous sont une idée de ce que représentent par le labeur Quotidien, courbés sous fardeau. ils ne se rendent pas un

ce Qu'est le syndicat.

nous ne pouvons faire un pas sans avoir répondu il cette question:

sont de 1lOS jours dans la Russie Sovié- de 1920, les fondions du syndicat?

quoi consiste l'adion du syndical actuel

est sa constitution? .

question: Qu'cst·ce d'une façon générale syndical? les différents parhs exprimant intérêts de classe onl donné et donnent des réponses différentes. Le point de vue se manifeste de la sorte. Un repré-

libéral répondra d'une façon;

de la vieille social-démocratie et ministérielle d'une autre; un commu- ou un syndicaliste encore différemment.

v,i'<>Vi"C;ompte rendu d'une conférence faite par le camarade r au Palais du Travail, devant une nombreuse assem.

militanB.

(6)

0, r.INQVIEV

Je dirai plus: dans notre milieu même des reponses différentes sont possibles sur ce suiet selon les circonstances Que nous traversons.

Chaque organisation a, dans ce sens, une im·

porlance relative. Prenez un comité d'usÎne. Vous n'ignorez pas Qu'on discute en ce moment parmi nous l'existence ultérieure de ces comités. J'ajou~ terai Qu'à mon avis ils sont absolument indispen- sables. Mais chacun de vous sent bien que les attributions, J'action et les obligations des comités d'usines actuels qui fonctionnent sous le pouvoir soviétiste sont bien différentes de ce Qu'elles étaient autrefois. Sous la dicfature du prolétariat ces fondions sont tout autres Que celles qui leur incombaient, il y a deux ans et demi, lorsque le pouvoir était encore aux mains de la bourgeoisie.

Ces conceptions elles-mêmes sont relatives.

Le comité d'usine est aussi nécessaire en ce moment qu'il J'était, il y a trois ans. Mais c'est J'évidence même que ses lâches, ses fonctions.

sont maintenant bien différentes. A la question:

Qu'est-cc que le comité d'usine par sm, action:

nous donnerions dès lors une réponse autre qu'il y a trois ans. 11 en est de même des syndicats.

A oeHe question: Qu'esf-ce que le syndicat on donnait avant la guerre diverses réponses dont ie citerai les plus importa nies et les plus classiques. Je prendrai l'opinion d'un Ihéoricien connu du mouvement syndical anglais (tr6d~·

unions) dans sa vieille forme,- Webb. D'aprè~lui

le syndicat est «un groupement permanènt d'ouvriers dOllt la déjl-'1/sc el faugmenlalÏon des sa- laires est le but». Chaque moi de ceUe1définition est mûrement pesé. Mais peul-elle être considérée

comme satisfaisante? .

Assurément, non! Webb avait raison lorsqu'il soulignait.que la lâche du syndicat est de conquérir des augmentations de salaires. Mais ce n'est qu'une des tâches du syndicat. De notre point de

(7)

G. ZINOVIEV 5

vue marxiste, cette définition n'épuise pas le rôle du mouvement syndical. Et nous ne pouvons pas 1'6dmettre.

La définition de Webb correspondait il l'idéologie

pefite~bourgeoÎse et trade~unioniste dont il était le représentant. Les trade-unionistes se considé- raient eux-mêmes comme des socialistes mais ne dépassaient pas en réalité le réformisme modéré qui laissait subsister le régime capilaliste.-Inter- rogeons maintenant les théoriciens plus il. gauche.

le citerai Je social-démocrale autrichien bien- connu, Jules Deitch qui exprimait incontestable- ment J'opinion en la matière de la II-e Interna- tionale. Le syndicat est, dit-il. «un groupement d'ouvriers d'une profession donnée,. ayant pour bul de défendre leurs intérêts communs et en premier lieu de lutter pour J'amélioration des conditions de fravail». . ' .

Deitch, comme vous le voyez, donne une dé- Finition plus large Que Webb et parle déjà de l'améliondion des conditions de travail en général.

Mais. il considère, lui aussi, l'améltoralion de la condiiion des ouvriers, dat/s les limites du rigime mpitaliste et ne souf(le mol ni du socialisme, ni du rôle des syndicats dans la préparation de la révolution socialiste. Il ne voit pas au-delà de l'idéologie de la II-e Internationale. Deitch n'était pourlant pas des moindres militants du mouve- ment syndical de l'époque. Comme Adolphe Braun qui avait donné une définition semblable il exprimait l'opinion de Ioule la Deuxième Inter- nationale. La définition scienfifi"que que Bebel aurait pu donner du syndicat, s'il eût trailé cette question, nous ne la rechercherons. A en iuger par ses discours, par ses œuvres, par ses écrits, on peut affirmer qu'il considéntit lui aussi les syndiclds comme des organisations Qui, dans les cadres du régime capitaliste, luttent pour des réformes, pour l'augmentation du bien-être des

(8)

o. ZINOVIEV

ouvriers. pour l'augmentation des. 58laires, Dour la suppression du chômage, ei qUI au moyen de toute une organisation de secours mutuels, amé- liorent le sort des travailleurs en régjme capita-

liste. {

Telle est le point de vue de la deuxième inter- nationale.

Je rappellerai encore l'opinion d'un écrjvain tel que Zombari. Sa manière de voir est en quelque sode intermédiaire enire celle des social-démo- crates et des trade-unionistes. Lui aussi déclare Que le syndicat est «une association d'ouvriers ayant pour but de venir en aide aux travailleurs et à leurs familles et de défendre leurs intérêto;

lors de la signature de contrats de travail». Comme vous le voyez encore, on ne spuligne ici Que des tâches pariielles du mouvement syndical.

l.'auteur ne sort pas des limites du régime capi- taliste. J'ai eu l'occasion avant la guerre, en 1913.

de croiser le fer, au cours d'une polémique sou- tenue au nom de noire parti, avec les représen- tants de ces opinions. À cette époque, au cours de noire luite contre les menchéviks j'ai tenté de donner "olre définition du syndical: Ii.Le syndicat

~st lm grouRement d'ouvn·ers d'une ùldl~slrie dmmec (prlcisiment clwlC industrie entière et 1tOlt pas cil/lie profession isolée) qui assume la direelion de leur lutte écoJ/omique, et participe co1tstamme,tl, de conccrt avec le parft· polibque, à la luite pour l'imallcÎpa/io,t lotale de la classe olWYlëre, pour faboHlùm du salariat et fétab/issemm/ de Ngalitc des droits dmls lou/cs les sp!tercs de la vie».

C'est ce que j'écrivais elors dans la presse légale sous l'œil de la censure tsariste, et c'est

p0!J~quoi .mes expressions étaient quelque peu VOIlees. 10ut de même le sens de cette défini ...

+ion est claire. En opposition à l'ancien point de '. ue gouvernemental de la social-démocratie nous disions Que le syndicat doit agir cOll/oill/elllent

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O. ZINOVIEV 7 avec., le parü' POtitiq{fC du prolétariat, en ne se bor- nant pas à lutter contre le chômaQe, il améliorer la situation des ouvriers au moyen de caisses de . secours mutuels. de secours en cas de décès, pour frais d'enterrements, etc., ' ou il; combattre pour diminuer la longueur de la journée de tra- vail, mais au contraire en participant de concert avec le parti à la luite pour !émanapation totale de la classe ouvrière, pour

r

aboHtùm du salariat.

, ,En d'autres termes: le syndical doit luUer pour le socialisme, pour le communisme.

Telle était la définition que Îe donnais it la veille de la guerre, il y a donc 6 ans, et qui de- vait nous séparer alors des écrivains bburgeoi~ et de la social-démocratie gouvernementale.

Cette définition est-elle il l'heure actuelle sa- tisfaisante? Non. Je sUÎs d'avis qu'elle ne corres- pond plus aux besoins de notre époque, et je ne

pourrai~ plus la répéter dans son. entier.,

Au fond pourtant elle est certamement exacte.

pour autant qu'elle mentionne. çes deux questions fondamentales: 1. La nécessité de travailler la main dans la main avec le parti politique; 2. la nécessité de ne pas se born~r il lutier dans les cadres de la société capitaliste, mais de les briser pour fonder le socialisme.

Mais cela ne saurait suffire pour déterminer nos rapports envers le syndicat à l'époque actuelle.

il.faut aujourd'hui élargir cette définition, il faut préciser de façon a.utrement concr'ète quelle idée nous nous faisons du syndicat dans les conditions actuelles si profondément modifiées par la révo- lution. Lo,:sQue la bourgeoisie est au pouvoir, notre point de vue de marxistes révolutionnaires est Que la tâche fondamentale du syndicat est de constituer des fonds de combat, de combattre par les grèves, de défendre les inté"rêts dfs tra:' vailleurs, dans la vente de leur main-d'œuvre de lçs défendre en tant Que prolétaires salariés.

(10)

8 O. ZlNOVlE\'

Tel est l'alpha et l'oméga du syndical tant que le pouvoir est aux mains de I~ bourgeoisie ..

Plus rien ne reste. en Russle~ de celle sdua ...

tion. Nos syndicats ne constituent plus de fonds de grèves, en RussÎe Soviétiste; au contraire ils

luite nt COlltre les grèves.

Il arrive souvent qu'ils persistent 6. déclarer, 'par habitude, qu'ils ,défendent.- les intérêts des ouvriers salariés mais ce n'est que par habitude.

Actuellement, il n'est plus question de «défendre», ainsi qu'on le comprenait autrefois, les intérêts de ceux qui vendent leur main~d·œuvre. car il n'y 8 plus d'acheteurs dans la vieille acception de ce mot.

Les syndicats les plus retardataires et les éléments qui ne voient Que leur propre intérêt reprennent, semble~t~iJ, ce vieux refrain, de la lutte contre on ne sait quel entrepreneur. Le gou ...

vcrnement soviéliste n'est pour eux qu'un patron.

Mais en ce moment les syndicats avancés ne voient pas les choses sous cet angle. Le syndi- cat actuel conscient de ses devoirs de classe n'cst pas obligé d'avoir son fond de grève, de déclancher des mouvements grévisles, de défendre les intérêts des ouvriers salariés. en tanl que vendeurs de main-d'œuvre. De nouvelles fâches lui incombent.

C'est ce que nous avons constaté dès les pre ...

miers momenJs de notre révolulion d'Octobre.

Il vous souvient du premier congrès panrusse des syndicats qui se tint il. Pélrograd au début de 1918, quelques semaines après la révolution. La résolution présentée par notre parli fui HC"

ceptée. J'eus l'occasion de la défendre et cette résolution avait même été rédigée par moi.

Elle disait: «La révolution d'Octobre qui a fail tomber le pouvoir des- mains de la bourgeoisie dans celles de la classe ouvrière et paysanne fi

créé de nouvelles conditions -pour l'action de tou~

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O. ZINOVIEV 9

tes les organisations ouvrières en général et notamment des syndicats».

fille expliquait plus loin quelles étaient ces nouvelles conditions. A cette époque. c'est~à~dire

ef! janvier 1918 (on peut en dire aufant de sep- tembre 1919) le centre de gravité de l'action syn- dicale dul être transporté dans le domaine de l'organisation économique. eLes syndicals.- oinsi s'exprimait notre résolution-en tant qu'organisa- tion de classe sont formés selon le principe d'industrie et doivent se consacrer à J'œuvre d'organisation de la production. Ils doivent aider à la création des organes de j'approvisionnement, ils doivent intensifier la production du pays, prendre la part la plus active dans l'organisation du contrôle ouvrier. dans le recensement et la répartition de la main-d'œuvre:o.

Telle est la mission actuelle des syndicats.

Ainsi, après, la révolution d'Octobre, lorsque nous tentions pour la première fois de préciser les fâches de noIre mouvement syndical, qui s'était déjà développé sur les bases de la révolution prolétarienne, noire point de vue concernant la lutie pour l'augmentation des salaires, et l'œuvre de prévoyance dont s'occupe chez nous avec un plein succès le Commissariat de j'Assurance so- ciale et le Commissariat du Travail. fui immé- diatement modifié. \

Nous nous s.enlions débart6ssés de beaucoup d'anciennes fonctions et nous déclarions qu'un nou- veau champ d'action immensément vasle s'ouvrait par cohtre devant les syndicats. Il s'agissait d'une activité d'un caractère bien différent: de l'organi- sation économique. C'est hi désormais le centre

de gravité du mouvement synd\cal.

Si nous tentons maintenant de donner une définition du syndicat en Russie soviétiste actu- elle, nous devons non seulement renoncer à l'an·

ci en ne formule de la II-e }nternatiollale, mais

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10 G. ZINOVIEV

aus5i il celle que nous donnions nous-mêmes il ln veille de la guerre, en 1912-1913; et nous nous voyons contraints d'élargir dans une certaine mesure celle de 1918.

J'ai essayé de coucher sur le papier une telle formule algébrique. M.ais ie fais des réserves.

ne trouvant pas mon travail suffisant et pleinement satisfaisant. La nouvelle formule proposée n'est pas assez concise. Or, de semblables définitions exigent la plus grande concision. Il faut les bien travailler afin qu'elles acquièrent Je caractère d'une formule algébrique; où pas un mot, pas un signe n'est inutile.

Il se peut que ma définition n'est pas extéw rieuremenl satisfaisante; elle n'en est pas moins iusfe Quant au fond. Si l'on m'obligeait mainte- nant dans une discussion avec l'adversaire à ré- pondre de façon précise et scientifique il la que- stion: qu'est ce que le syndicat dans la Russie soviétiste actuelle, je dirais:

.. Le syndicat d'industrie, dans la Russie ac- tuelle, est UII groupement de tous les travailleurs d'une industrie donnée, constituant une des bases principales de l'organisation économique de la dictature du prolétariat.

Se donnant pour but une participation active, sous la direction du parti communiste, il la luite du prolétariat pour la reconstruction communiste de la société et pour l'abolition des classes, le syndicat actuel transporte le centre de gravité de son uctivité dans le dOITJoîne de l'organisation économique: 1) participation la plus large il l'orga- nisation de la production sur des bases commu- nistes par l'intermédiaire des sections du Conseil Supérieur de l'Economie nationale, etc., 2} relè~

vernent des forces productrices du pays épuisées par la guerre et par la crise actuelle, 3) recen ....

sement et répartition de la main-d'œuvre dans tout le pays, 4) organisation de l'échange entre

(13)

G. ZINOVIEY 11

la ville et la campagne, 5) application du service obligatoire du travail, 6) aide aux organes d'approw visionnement de J'Etat {commissariats du ravitaille ..

. ment et coopératives de consommation}, 7} appui- le plus large-à l'œuvre d'organisation de l'armée rouge prolétarienne, 8) simultanément avec la défense des intérêts des travaîlleurs en tant que vendeurs de main~d'œuvre. luite contre les ten- dances égoïstes d'étroit corporatisme, de cette fradion des travailleurs qUÎ par suite de leur caractère retardataire considèrent l'état proléla~ rien comme un entrepreneur ordinaire, etc.

«En tant qu'école de communisme pour les grandes masses du prolétariat et du demiwprolé ....

fariat, les syndicats actuels sont padie inti: ..

granle du mécanisme gouvernemental, devien- nent un des organes du gouvernement ouvrier, subordonnés aux soviets qui constituent la forme historique de la' dictature du prolétariat •.

Cette définition, je le répète, a besoin d'un polissage sérieux et d'un bon nombre de rectifi ..

cations. Mais il me semble qu'elle décrit il grands Irais la situation actuelle dans les syndicats avancés.

Déclanchent-ils des grèves comme autrefois, organisent-ils des caisses de secours mutuels 7 Non. De quoi s'occuppent-ils donc? De participer par l'intermédiaire des sections du Conseil Supé ..

rieur de J'Economie populaire Il l'organisation de la production, de recen.ser la main-d'œuvre au moyen d'un organe central; de la répartir au fur et il mesure des besoins dans tous les coins du pays, d'appuyer l'armée rouge, de résoudre'le pr9~

blème du ravitaillement-comme il en fut hier dans ce local des syndicats où une conférencç spéciale examina la question des pommes de terre! Telles sont les questions qui intéressent il l'heure actuelle les syndicats. Et voilà ce que

,

(14)

12 G. 1.INOVrli:"

nous devons répondre il la Question: Qu'est·ce Que le syndical dans la Russie soviéfisle d'au- jourd'hui?

Comme vous l'avez déjà vu, une des tâches principales des syndicals c'est la lutte contre les préjugés et les erreurs des travailleurs retarda-

taires qui considèrent noire gouvernement comme

un entrepreneur. On peut citer suffisamment d'exemples. Je n'en prendrai pas dans Pétro- grad. Mais je citerai le cas du syndicat des dé- bardeurs de la Volga.

Ce syndical {des camarades me l'ont attesté}

comprenait naguère des maraudeurs authenti- ques ... (l), Les débardeurs gagnent habituellement quelquès centaines de roubles par jour. Et malgré tout les marchandises que nous envoyons dans les campagnes sont dilapidées, ,Non seulement le syndicat ne témoigne d'aucun empresseme;nt à lutier contre celte dilapidation, mois il se trouve encore des militants syndiqués pour couvrir le3 coupables, Le syndical des débardeurs est pour- tant un syndical prolétarien. Et quoiqu'il s'y trouve une poignée de vauriens, il n'en constitue pas moins une masse prolétarienne,

Quelle est donc la lâche des communistes à l'égard d'un semblable syndicat? Doivent.-ils encourager ces tendances, considérer tous ces débardeurs comme de malheureux salariés dont il faut défendre les intérêts contre ...J'exploiteur»

et dès lors contre le gouvernement soviétiste 7 Qui l',oserait soutenir? Notre tâche est de maîtriser ceHe minorité égoïste, de J'obliger'; se soumettre à la discipline ouvrière.

(i) Je m'exeuse à l'avance devant les camarades déblll"-

d~urs si le fait qui m'a été coidmuniqué par de \'ieux Qll)is

11 e"t pas exaCI.

(15)

G. Z!SO\'U,:V 13 pes cas de ce genre on en pourrait trouver beaucoup tout aussi bien b Pétrograd QU {I

f\ oscou. Il suffirait de prendre le syndicat des e ployés d'hôpitaux, celui des employés de ban·

QU~ et de vous y montrer bien des tendances d fectueuses conlre lesquelles les militants du m uvement syndical doivent lutter constam·

ment.

Le syndical, d'après f\\orx, est une école de cialisme ou comme je l'ai dit dans ma défini·

fion, une école de communisme. C'est une école qui prépare aux samedis communistes Pl} qui enseigne la discipline du travail et participe ù ,.envoi des détach.ements ouvriers de ravitail-

cment.

C'est au syndicat que se forge l'ouvrier.

l''\ais il ne faut pas masquer les aspects du ouve ment syndical que je qualifierai de réiro- rades et de réactionnaires.

Noire mouvement syndical a dans ses grandes

g~es, accompli un immense travail révolution-

Hlfe.

Mais jl a aussi des côtés sombres Qu'en toute onnaissance de cause on doit regarder bien en ce. Noire parti a procédé dernièrement ft la evision de tous ses membres (2). Quel en était

(1) L'hiver dernier les ouwier" moscovites décidaient de IIsacrer le repos du samedi à des travaux de réora:anisa- 011. Travaillant volontairement, sans aucune rétribution, ils 'avaient en vue que d'améliorer ainsi la situation économi-

e du pays et de donner un bel exemple de travail désin- cessé. Cet exemple a élé suivi par IOUS les ouvriers des

tres villes de Russie. C'est ce qu'on appelle les .samedis munistes" (N. d. 'l'r.).

t2) Les membres du Parti ont tous-dO. s'y faire réad- tre en trouvant chaCUIl deux répondants connus et ce 5 le contrôle de bureaux formés de militants éprouvés._

Pétrograd deux mille anciens adhérents du Parti (sur sept le) sont restés sur le carreall, les \'l'ais militants lie con- entant pas à répondre d'eux.

Noft dll Trad.

(16)

14 G. ZINOVIEV

le but? Il s'agissait d'examiner de plus Pliès 1 composition socÎale de noire parti; d'en 5 rui<

les moindres replis. Nous nous sommes ~IOJ aperçus Que des éléments peiifs·bourgeois s'éfaie!

introduits parmi nous et nous nous sommes effO!

cés de les rejeter. '

Ne conviendrait~il pas d'en faire aulant ar le mouvement syndical? Des réactionnaires bie définis n'y onl-ils pas trouvé asile 7 J'ai parlé ( débardeurs de la Volga. Vous pourriez !rauye partout ailleurs les syndicats semblables qui rn;e lent au-dessus de tout leur point de vue corp(

ratir; qui considèrent le gouvernement prolélarie comme une vaçhe il lait et ne connaissent QU

les intérêts de leurs fabrÎques et de leur pre fession.

Les milieux dirigeants du mouvement syndic.:

n'ont rien de commun avec ces anomalies. Elit se [retrouvent encore dans la bureaucratie synd cale et il faut les en extirper. Nos débats il ce SUf(

doivent crever l'abcès. .

II nous arrive parfois de npus comporte autrement qu'il le conviendrait vis-il-vÎs des syn dicaliste's et il en est de mê'me de ceux-ci vis-i vis des organisations soviétîstes et cJu parti. Ii considèrent nos institutions soviétisies comm le gendarme, contre lequel il fauf défendre { sauvegarder par tous les mOYl;~ns, les Întérêts d leur· corporation. Il n'e~t pas rare de voir daI1 nombre de syndicats, notamment parmi le plus reiardataires des faits semblables d'un ce racière réactionnaire. Ét c'est contre cette men talité que nous devons entamer une luite, QU<

je n'en ai pas le moindre doute, nous mèneron facilement il "bonne fin.

. Je passe maintenant à la question des- rejil hons entre le parti et les syndicats.

(17)

G. ZJNOVIEV 16

Ir\d:rfi;i~li t:e~s~t

nécessaire de dc;;.ner au préalable, Ir précise du «parti» et des «SO~

possédons celles qui furent adoptées par congrès de notre parti après avoir été

prcip()sé,es par notre organisation de Péfrograd.

semble qu'elles ne sont pas assez complètes;

elles le sont en tous cas suffisamment pour communistes conscients.

sa résolution relative il la question r~~r,~s~I~·,o5;o~fet congrès donne la définition y, du et du Parti:

Soviets sont les organisations· gouverne ...

de la classe ouvrière et de la classe pauvre, qui' réalisent la dictature du . les Soviets groupent des dizaines de travailleurs et doivent s'efforcer de toute la classe ouvrière et la classe ySClflnle moyenne et pauvre. Le parti commu-

l'organisation qui grouge dans ses rangs ,~~~;;ga~~tt;n e du prolétariat qui s'efforcè' de industriel et mettre en vigueur agri- programme communiste».

Ces définitions, suffisamment précises, nous aujourd'hui pleinement. On dit parfois:

parti communiste est une avant-garde.

précisément pour cela qu'il ne peut dans ses rangs qu'une petite minorité

~ ~~;;Ei~r;;;lt:~ andis

de masse qui englobent en, Russie que les syndicats sont des or- de membres. Par conséquent le doit dans une certaine mesure, faire ahan:-- au syndicat de nombre de fonction5.;let il ne

oublier qu'il n'est qu'une organisation

~~:i.t;~~:e~étroÎte et réservée».

~, rédigés par certains de nos cama- pétersbourgeois du Soviet des syndiGats

nous cr,itiquions disent ce qui suit: «le du prolétariat, serait~ce dans les conditions

'.

,

/

(18)

J li G. ZH\OVIEV , ,. ~ les plus favorables, ne peut englobel qk...: 1'éh 1 des ouvriers et ouvrières et non pas "ensemb I! de la masse».

Et c'est précisément que se situe auiourd'h 1 j'erreur de celte thèse.

Nous n'y voyons rien de plus qu'un écho u passé de la Deuxième Internationale. Les mai

xisles révolutionnaires ont en effet maintes fois déclaré que notre parti ne pourrait pas, mêmtt dans les conditions les plus favorables, group~1 la masse entière des ouvriers ou leur majorité ..

Mais le pouvoir était alors aux mains de la bout geoisie qui 'nous traquait. L'appareil gouverne mental, dans n'importe quelle république bour geoise appartenait il la bourgeoisie. Nous restion un parti d'opposition: l'école. la presse, les par lemenfs, tout. le colossal mécanisme gouverne mental se trouvait aux mains de l'ennemi. A l'épow que cette attitude était Îuste. L'est·elle encore.

Oui et non. En ce moment notre parti groupe au maximum un demi·million de membres, - un~

petite minorité si on prend la classe ouvrièr9;

dans son ensemble. 1"'-8is en scro·t·il toujour~ ainsi? Certes, non. II serait inexact de dire quel dans les conditions les plus favorables il en sera toujours de même. Nous affirmons que même:

dans des conditions plu::;. Olt moius bonnes il n~·:

peut pas en être ainSI. . . Voyons plutôt. Représenlez·vous la situaiiOT\

au moment où nous finirons la guerre. Nous y arriverons bien un jour ou J'au ire et il n'y a plus l'ombre d'un doute que ce sera bientôt. Imaginez·

vous que- nous ayons terminé la guerre avec Koltchak et Oénikine et Que nous ayons passé il l'œuvre de construction pacifique. Adrueft,h un instant que la révolution universelle aille He 10 même allure Qu'en ce momenf. et Qu'à foufe

voile nous alliqns vèrs la vîcloirc universeUe.

(19)

,

G. Zl:-iOVI!:>V 17 Lorsque nous en aurons terminé avec la guerre et que nous aurons tant soit peu organisé la vie économique, l'OurSSI et l'Orient nous nourriront EL la famine cessera. Quelle force sera alors capable d'empêcher des centaines de milliers de prolétaires d:entrer dans nos rangs? C'est cn foule que les ouvrÎers entreront dans nos organi- sations. Aurions-nous des raisons pour leur en fermer les portes? Bien au contraire, nous les leur ouvrirons' toutes grandes! Quand l'ou- vrier mangera i:t 58 faim et que la guerre maudite ne sera plus suspendue sur sa tête, quand l'école sera totalement en notre pouvoir de même que la presse, Quand nous tiendrons bien en main le colossal mécanisme, ,gouverne- mental qui de jour en iour ira en s'améliorant, notre parti, par un puissant effort de propagande, fera entrer dans ses rangs des centaines de mil- liers et des millions d'ouvriers et d'ouvrières.

Lorsqu'il nous sera donné de relâcher la dic- talure. les immenses nots de la Russie laborieuse s'engoufrreront dans notre parti.

Et cela ne saurait farder. L'ouvrier qui n'aura pas adhéré à notre parii fera alors exception.

Ce sera un merle blanc qu'on montrera du doigt. . èamarades, ie le répète. cette époque est proche.

D'autres camarades qui participent il l'action des 'syndicats penchent tantô~ il droite, tantôt il gauche, vers le syndicalisme ou vers l'opportunisme, apportant leur tribut il l'ancienne idéologie. C'est ce qui apparaît dans toute une série de définitions données par les syndicalistes. C'est pourquoi nous sommes obligés de rappeler l'fI-b-c: le parti est j'avant-garde du prolétariat, il en est la fraelion qui examine les événements historiques, la fraction ouvrière Qui donne corps dans la vic il l'ensemble de notre programme. Assuré- ment ce n'est en attend~mt que la minorité des fravailleurs. Mais nous ne pouvons pas a(fjrmh,

nOIYAÈNLÎÎÎ<KEEN

KlRJASTO '

il

---~'''''~. ~~-

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18 G. ZINOVIEV

comme les 5Ocial~démocrates le faisaient autre- fois, Que notre par~i ne sera jamais. q~'une mina-- rifé. A partir' du lour où le pOUVOir nous est passé en mains, où nous nous sommes chargés de J'instruction publique, où sonl apparus de nom- breux journaux communistes, où il n'y a plus eu de Douma mais des Soviets et des syndicats, les masses sont venues il nous; dès que toufes les difficultés formidables de la guerre et de la fa- mine, disparaîtront et que nous pourrons com- mencer notre œuvre de construction pacifique, les masses profondes des travailleurs accourront il nous. Le parti ne sera plus une organisation n'englobant Qu'une minorité; il ne groupera plus Que l'élite de la classe ouvrière, mais l'ensemble de la classe laborieuse.

De lis certaines déductions pratiqués sur les rapports entre le parti et les Soviets.

On pourrait tenter de donner une définition plus complète du parti. Ce ne serait pas superflu.

Nous savons par l'hisloire de la social-démocratie allemande Qu'il y avait là-bas des hommes, comme Volmar, comme Bernstein et beaucoup d'autres militants de l'aile droite Qui considéraient la social-démocratie comme un parti rérormiste, qui s'efforce de rapiécer Je régime capitaliste. Nous en avons nous, une autre idée. Et notre point de vue -après le 8-e congrès de notre parti et après les thèses que j'ai citées-est suffisamment

~~ Il faut s'en tenir il la définition donnée par

-

noire parli, ne pas faire un pas en arrière, e~

regarder en avant. Certes, nQUs formons en ce moment une organisation réservée, nous exigeons des vertus presque héroïques de chacun de nos membres. nous l'obligeons à répondre il la mo- bilisation au premier appel du parti"nous exigeons

"

(21)

G. ZINOVIEV t9 qu'il sache oublier sa famille et tout ce qui lui est ctler ...

Mais il n'en sera pas toujours ainsi. lorsque nous aurons' solutionné les problèmes les ' plus complexes, lorsque nous aurons surmonté les difficultés les plus vastes, la question de l'organi- sation se présentera devant le parti sous une forme bien différente. la semaine du· parti est la première hirondelle. Nous avons recruté à Pétro- grad, en une semaine, environ 10.000 nouveaux membres. Nous estimons que c'est Ul un succès sans précédent. Et ce n'est encore qu'un début.

La guerre terminée, ces· «semaines» et ces

«mois»' de recrutement du parti se succèderonl dans foule la Russie. l'histoire 'travaille pour nous! L'ennemi succombe. Et sitôt qu'il aura poussé le dernier soupir, nous surfT1.onterons tous les obstacles et la question se poserà devant nous sous un angle nouveau. .

En quoi les thèses de nos cammad~s dèsprit. petit-bourgeois du Soviet des Syndicats sont- elles défectueuses? Parce' que vous y chercheriez en vain 'Ie mot: «Soviet». Pour eux les Soviets n'existent pas. Pour atteindre une plus grandt;.

harmonie des \ plans ils se détournent des faits comme s'ils n'existaient pas dans la nature. je ne pense pas, bien entendu, que ces camarades soient contre les Soviets ou qu'ils ne sachent pas les apprécier à leur valeur. Mais disons-le tout de même, ils ne voient pas clairement le boule- versement gigantesque p'rovoqué dans le mou- vement international par les Soviets.

Comment expli}luer qu'ils puissent éluder la question des soviets?

Ils n'o,nt vu en Russie que ces deux fails:

1. Une organisation étrojle-Ie parti co.mmuniste, 2. Une large organisation-les. syndicats. Ils ont oublié qu'il y en avait encore une au'tremenf plus vaste que les syndicats: les 50viet~. ':

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:!O {I. 7,JNOVIeV

Us ont perdu de , vue cette bagatelle. Et cette lacune a marqué d'une empreinte spéciale toui leur édifice. Afin de s'exprimer plus généralement, en chiffres nous pourrions dire: JI y a dix millions de prolétaires en Russie. Ce chiUre n'est pas exact, mais on peut l'accepter provisoirement. ' Un demi~million d'entre eux adhèrent il notre parti; trois millions et demÎ sont membres des syndicats. Mais dans les Soviets (même si )'011

Ile considère pas ceux qui aux termes de notre constitution ont le droit de vote. mais ceux qui en fait en jouissent dès maintenant) ces dix millions de prolétaires presque tous. sQnt orga- nisés et, en outre, Quelques dizaines de millions de paysans.

Prenez, notamment, une masse comme J'armée rouge. Elle ne fait parlie èt'aucun syndicat. Pre- nez encore ,une catégorie comme celle des ou~

vriets agricoles Ils ne sont pas organisés en

syndicats. ,

Il n'en est pas moins vrai que la masse pay- sanne. non dans son ensemble sans doute mais dans sa majeure partie, participe d'une façon ou d'une auire aux élections deS' Soviets. Prencz les ..rrténagères que nous avons commencé i1 orgaiilser. C'est un élément IÇlborieux, nécessaire.

JI n'est pas organisé en syndicat et pourtant il 0 ses représentants aux Soviets.

On ne doit pas parfir du vieux point de vue de l'ancienne social-démocratie officielle, gouver- nementale. à savoir qu'il y a deux formes fon- damentales:"'le parti, organisation étroite; le syn- dicat, organisation plus vaste. (U ne faut pas, ie le répète, oublier ce fait essentiel c'est qu'en Russie il existe une organisation encore plus v6ste: les Soviets.

Soviet: c'est le mot nouveau que nous ~vons dit à l'humanité entière. _ '

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G. ZINOVJ:Ji1V

C'est ce qu'ont compris les meilleurs des syl ....

dicalisles. Autrefois, ils nous criaient sans cesse:

t«Tout le pouvoir aux syndicats,., le syndicat c'est put, il est la pierre sur laquelle s'édifiera la cathédrale de l'avenir. Et vOici que sous l'in-

nuence de la révolution ils proclament mainte- nant: cToul le pouvoir aux Soviets». Ils répètent dans toutes les langues: «Soviet, Soviet. Soviet».

Pourquoi 7 Ces syndicalistes n'appréciaient donc pas leurs syndicats? Si, mais ils voient Que le Soviet est la forme réelle de la dictature pro- létarienne, Qu'il est le laboratoire Oll fermente la révolution sociale.

C'est pourquoi, lorsqu'on parle de relations entre le parti

et

les syndicals, il n'est pas possible d'oublier l'essentiel: la nouvelle forme d'organi- sation ouvrière Qu'est le Soviet.

En s'exprima.,nl plus généralement on peut dire Que l'ouvrier russe actuel passe par trois cours d'instruction: le Syndicat, le Soviet et le Parli.

Quelle est la classe supérieure? le parti c'est sûr. Chaque ouvrier qui pense doit reconnaître Que Irois classes sonl en présence. Après nous être emparé du pouvoir nous organisons les ouvriers par tous les moyens possibles. 01.

Nous organisons la classe ouvrière selon une ligne verticale et horizontale. Rien ne nous gênera plus désormais dans l'organisation des travailleurs.

Nous sommes dans la situation d'hommes qui onl erré bien longtemps dons le désert, torturés par là soif.

et

qui tout il coup ont découvert un puits.

Il nous es't difficile de nous bien désaltérer. Nous avons tellement manqué d'organisation, nous avons souffert si longtemps de l'impossibilité où

~se trouvaient les ouvrÎers d'avoÎr leurs organisa- tions! Et voici Qu'ayant pris le pouvoir nous nous efforçons de les organiser sous toutes les formes par le syndicat, par le Soviet. par le parti, par la cooperative de consommation. par le club.

1

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22 C. zINOVIEV

par l'école. En un mot, toutes les formes possible- auxquelles peul s'élever l'esprit collectif de l'cus vrier sont mises par nous à profit. Et néanmoins, malgré la diversité des organisations ouvrières on peut distinguer dans cette vaste mer sans rivages, Irois îles principales, c'est-o-dire trois groupes fondamentaux, trois cclasses». En aucun cas, camarades syndicalistes, on ne peut en ndmettre Que deux.

Il est naturel que lorsque je parle des Soviets, j'aie constamment en vue les Soviets vivants. ceux Qui furent créés par la révolution prolétarienne.

A plusieurs reprises des «Soviets:» ont été créés dons les pays en régime capitaliste. comme l'Angleterre et l'Amérique. Les ouvriers en ont organisés dans différentes villes et aggloméra- tions. Parfois ils se bornent il changer le nom de syndical en celui de soviet. Le nom est Je même, et les formes sont sauvées: députés, élections ..

votes, rien n'y est oublié. Il ne manque Que cette chose insignifiante: la révolution prolétarienne.

Les naifs organisateurs de ces Soviets d'occa- sion ~étolinent ensuite de les voir dépérir. Il semblait poudant qu'on eût usé des mêmes pro~

cédés qu'en Russie et ces pseudo-Soviets n'onl pourtant pas pu vivre. On ne s'est aperçu Qu'après Qu'il fauf d'abord vaincre la bourgeoisie et ~'em­

parer du pouvoir les armes il la main. À ce prix seulement le Soviet peut être autre chose qu'un

jouet.

Par rapport il de si pauvres Soviets les syn- dicats sont Quelque chose de robuste. Il se peut qu'à Londres ou dans un . autre centre de l'Angle- terre des inslilulions s'attribuent le titre pom ..

peux de «Soviet.. M.ais elles ne sont en réalité Que des institutions mortes. À côté d'elles te syndicat Qui se pénètre d'esprit révolutionnaire est dans la situation actuelle un facteur beaucoup plus sérieux pOl,lr la luHe émancipatrice du pro ..

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(1. ZINOVIEV

23

létariat. Nous parlons donc ici non dL' pseudo~

SOviets mais des Soviets authentiques. Et c'est ce Qu'il convient de ne plus oublier lorsque nous v6ulons voir les choses dans leurs véritables pro~

parlions.

On peuf ensuite se demander qui, du Parli du Syndicat ou du Soviet, aura l'existence la plus longue?

Quel est celui qui survivra à' l'autre? Celle . Question n'est certainement pas dépourvue d'in-

térêt. Celle de savoir quel sera ,le cours du déve·

loppement ultérieur est aussi sérieuse. Chacun de nous veut soulever le rideau et jeter, ne fût-ce Qu'un regard dans J'avenir. f

là-dessus on ne peut dire qu'une chose:

On est tenté de croire Que nous allons vers le monisme organisé, vers l'unité organisée. Quelle rorme revêtira cette organisation? Sera-ce le Soviet, le synd~cat réorganisé, reconstruit ample- ment sur des bases industrielles, élargi et englo- banl tous les travailleurs? C'est là quelque chose de bien difficile il augurer et les 'prophéties se- raient d'ailleurs bien inutiles.'

En deux ans, par exemple, les rapports mu- luels entre le Commissarial du travail et les syn ..

dicafs se sont considérablement simplifiëso Ces organisations ont

' en

parfie fusionné. Il en sera

ainsi dans l'avenir. le processus sera plus ou ) moins rapide. Mais nous ne pouvons ,prédire Quel

organisme survivra ei comment nous simplifierons tout. Certes, nous rejetterons °bien des choses;

nous brûlerons tout ce qu'il y aura d'inutile et de mort afin de créer dans la communauté hu- maine de~ formes d'association plus simples.

Mais nous aurons le temps de revenir sur cette question.

W-__ ~ _________________________ .,

(26)

24 G. ZINOVIEV

Pour nOl'pas boiter d'un pied ou

de l'auire examinons maintenant ce Qu'on appelle la dhéo··

rie de l'égalité des droits •.

Cette théorie se résume ainsi: Deux organisa- tions sont en présence: le parti et le syndicat.

Toutes deux sont dignes de respect et égales en droits. L'une et l'aulre doivent s'entendre. Si des conflits éclatent, il importe' de les solutionner il l'amiable, fraternellement, enlre égaux. Àu cours de 25 années les meilleurs militants de la U ... e in- ternationale ont considéré Qu'il en était ainsi.

Bebel même J'admettait.

Les opportunistes avoués (ies Zudekum. les I.eghien et aulres) considéraient le syndicat comme élant plus important encore Que le parti el comme devant le dominer en quelque sorle.

Bebel exigeait l'égalité des droits entre les syndicats et le parti.

Mais il y avait encore un troisième point de vue: celui des marxistes révolutionnaires. Je rap~' pelerai un discours de Kautsky, d'un intérêt ca- pifaI. Kautsky ne fut pas toujours l'opportuniste qu'il est en ce moment. Il était autrefois le chef incontesté des marxistes révolutionnaires. A l'apo ...

gée de son activité Kautsky croisa le fer avet Ile bel ô propos des syndicats. Dans une résolu- tion adoptée par l'un des congrès du parti social- démocrate allemand il était dit: «Les syndicats et le parti sont des valeurs équivalentes ... Kautsky y introduisait cette rectification: «non pas équiva- lentes mais également 1te"cessaù-es».

A première vue il semblait que le désaccord ne fut Que dans les mots. Mais lorsque les débats se développèrent, il devint évident Que des diver- gences fondamentales s'y manifestaient.

Egalement llécessa&res, c'esf exact. Un cercle musical où les ouvriers cultivent leur esprit est

a~ssi nécessaire que le parti communiste. Il est d'Importance et d'utilité pour la classe ouvrière.

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G, '1INQvnw 25 / C'est une cellule de l'ensemble c'es! un des petits groupements de la classe ouvrière! Et éhaque 'groupement ouvrier a son importance. C'est ce qui faisait dire autrefois que la création d'un syn·

dicat a plus de signification, au sens historique qu'une grande balaille comme celle de Sadowa.

Mais du point de vue des problèmes historiques du prolétariat-toutes les organisations ouvrières n'ont pas' une valeur identique. Le syndicat est aussi nécessaire Que le parti communiste. Mais le syn·

dicat est loin de Îouer le même rôle que le parti communiste dans la lutte émancipatrice du pro lé·

lariat. Nous ne sommes pas du tout de l'avis que le parli dirige l'action politique et le syndicat l'aelion économique. C'est le point de vue banal, rebattu de la social·démocraiie gouvernementale de la lI·e Internationale. Pour nous le parli est une synthèse. Le programme de notre parti est un puissant moyen d'émancipation des travailleurs parce Qu'il répond à toutes les questions posées par la lutte du prolétariat: tant politiques, qu'éco- nomiques ou intellectuelles.

Le Parti Communiste selon 16 définition du manifeste comm1misle est constitué par la fraction des travailleurs qui fixe l'avenir et envisage le mouvement historique dans SOit etlsemble. Dans ce sens il n'est pas d'aulre organisation qui soit égale.

Le parti est tout.

Nous ne devons pas faire notre la thèse res- sassée de la Deuxième Internationale selon la·

queUe le parti résout les questions «politiques» et le syndicat le\ questions _économiques».

Kautsky, étant encore révolutionnaire, l'a dit une fois en des termes excellents: .Celui qui sé ..

Dare la politique de l'économie se place il un Doint de vue policier. Il n'y a .que les gens de police qui puissent ainsi séparer les questions;

mais du Doint de vue historique, philosophique cela ne se soutient pas. Notre parti professe que

(28)

G. ZL.~OVI&V

) l'économiel> et la «politique:» sont inséparables.

Il répond il tout, il réalise la synthèse supérieure de tous les besoins de la classe ouvrière. Et dans ce sens il n'est en rien l'égal des syndicats. La · théorie de J'égalité des droits des parties contrac~

tantes doit donc être écarfée définitivement».

Le parti est l'âme de la classe ouvrière. En m'exprimant ainsi ie ne veux pas dire qu'il doive gouverner les syndicats. Non. Le parii doit se com~

porter prudemment il leur égard et ils doivent lui servir de point de départ pour la réalisation du communisme. Il ne saurait y avoir de «cania ..

radesll d'une- deuxième catégorie: et llucune morgue de militants envers les militants ne doit être tolérée. Les syndicalistes sont des tom mu- nistes autant que nous. Mais nous devons repous- ser résohlment ce qu'on appelle la théorie de l'égalité des parties contractantes. Elle n'est pas exacte. Elle n'est Qu'un héritage de la deux.i~me internationale, perfide, corrompue et caduque,

«Tu t'occuperas de questions politiques. nous des questions économiques, lu ne mettras pas ton nez chez., nous et nous chez loi!» Non! Nous devons extirper cette théorie de la conscience des ou- vraers avancés.

Le parii-organisation politique-rien de plus;

le syndical - organisafi9n économique.

r

la ques- tion ne peut plus être posée de la sorte. Car notre parti s'occupe aussi d'économie et sous toutes ses [ormes; il s'occuper aussi de la ques- tion agraire, de l'instrudion et de toute une série d'autres .questions, qui, au Jotal, forment le contenu de la vie tout entière de tout travailleur conscient. Et c'est pour ces raisons que le Parti d'oil diriger toutes les [ondions des organisations ouvrières. Dans ces conditions il ne saurait être question de «valeur équivalentell, «d'égalité des droitSit et de «parties contractanles~.

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G. ZINOVU:V 27

II n'est pas superflu, d'examiner encore, ne seroit·ce que brièvement, la question du syndi- calisme.

le syndicalisme comprenait trois jendançes.

le syndicalisme réformiste, qui parfois même se feignait d'antisémitisme; le «centre» auquel, Tcher- noff, il. un certain moment adhéra sur le papier;

~t un petit groupe de syndicalistes de gauche, chez lesquels il y avait assurément quelque chose de sain.

le syndicalisme en France et en Angleterre

8 été une réaction~ contre l'opportunisme parle- mentaire. Le parlementarisme est tOlll, disaient les opportuniste~ parlementaires. le parlementa·

risme (et la «politique» en général) n'est rien, ré- pondaient les syndicalistes de droite. Repoussant

!tell p~incipe» la lutte 'politique, les syndicalistes de J'aile droite ne se gênaient pas d'avoir re- ....

cours au parlement en passant par la coulisse et e tremper dans les plus repoussantes intrigues arlemenlaires.

Au début de la guerre impérialiste de 1914, elte fendance «dirigeante» du syndicalisme passa vec armes et bagages au social-chauvinisme. Le ,centre. syndicaliste s'enliza dans le même ma- tais. Et seule, une petite minorité de syndicalistes fut contre la guerre.

Dès que la question du syndicalisme avait été l'ordre du jour en 1905-1906; lorsqu'il devint il! la mode dans le mouvement ouvrier, notre

~rti, alors traqué et illégal prit position en prin- cipe à l'égard du syndicalisme. Dans le petit vil-

~ge finlandais de Kouokalla, où vivait alors le camarade Lénine, nous avions rédigé des thèses 6 ce sujet. Je me rappelle parfaitement le premier article, sur le syndicalisme qui parut dans noire iournal le Prolétaire. Nous nous séparions de la façon la plus formelle du syndica.li5me. Nous di- sions Que notre parti était pour ,'utilisation réyo~

Viittaukset

LIITTYVÄT TIEDOSTOT

Les expressions de calme décrivent les manifestations, les manifestants ou l’atmos- phère, tandis que les forces policières sont montrées comme plus agressives. Dans

Le contenu de la recherche peut changer pendant le procès si le corpus ou les objets l’exigent (Pietikäinen et Mäntynen, 2009 : 170). De plus, l’analyse du discours nous

Aujourd’hui, les manuels scolaires du français langue étrangère (FLE) sont composés se- lon les critères de l’approche communicative, du Conseil de l’Europe dans le Cadre

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nos Comités de Secours Ouvrier International de- vront poursuivre p rovisoirement le développement du parti communiste. J'ai été personnellement en Hollande et j'ai

Les déclarations ultérieures que lei délégués allemands ont apportées dans le débat sur la Société des Nations COll vaInquent la Conférence que désormais

inutile d'en faire une répétjti on. Nous pouvons assurer que le vieux Parti fut trouvé disposé à accepter les proposi tions du comité exécutif; le S.. minorité

publique, dans tous les pays, pour tous les travaiHeurs et pour toutes les sections de la communauté. Le Congrès engage les tra\'a iHeurs de tous les pays à